Syrie: l’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura quitte ses fonctions fin novembre

L’émissaire des Nations Unies pour la Syrie Staffan de Mistura quittera son poste à la fin novembre. Après quatre ans et quatre mois de tentatives infructueux pour mettre fin au conflit, Staffan de Mistura a choisi pour des «raisons purement personnelles» de quitter son poste. Une solution politique à l’inextricable conflit syrien reste dans ces conditions très faible.

Stafan de Mistura avait succédé en 2014 à Lakhdar Brahimi. Le diplomate italo-suédois âgé de 71 ans a été le troisième diplomate à avoir occupé ce poste pendant le conflit en Syrie qui dure depuis plus de sept ans. Ses prédécesseurs ont été l’ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, et le diplomate Algérien Lakhdar Brahimi. Le représentant de l’ONU sera reçu une dernière fois à Damas la semaine prochaine; la rencontre devrait avoir pour objet le début des travaux du Comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution syrienne. Ce Comité, dont la création avait été décidée en janvier 2018 lors d’une réunion à Sotchi, devrait travailler sur une réforme juridique des lois fondamentales qui détermineraient l’organisation et les fonctions du nouveau gouvernement syrien.

Les Nations Unies considèrent que dans ce processus subsiste un élément clé pour trouver une solution politique au conflit. À ce jour, et après trois révisions, une liste de 50 noms de personnalités a été publiée pour faire partie de ce comité constitutionnel «impartial, équilibré et inclusif », a souligné Staffan de Mistura dans un exposé devant membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Les Nations Unies ont en outre veillé à ce que tous les religions, groupes claniques et ethnies soient représentés. Au titre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, l’ONU a également insisté pour que la liste compte un minimum de 30% de femmes.

Staffan de Mistura restitue son mandat d’émissaire pour le dossier syrien au moment où la destinée de la province d’Idlib, le dernier bastion aux mains des insurgés et des djihadistes, est suspendue à un fragile accord de cessez-le-feu dicté par Moscou avec le concours de la Turquie. Dans cette dernière étape, l’ONU n’aura été que spectatrice de cet arrangement politique, dont l’avenir dira s’il offre des solutions réelles.

Antonio Torrenzano