Les négociations de paix sur la Syrie sous l’égide de la Russie de l’Iran et de la Turquie se sont achevées vendredi 15 septembre dans la ville d’Astana au Kazakhstan. Le sixième cycle des pourparlers d’Astana a démarré jeudi dans la capitale kazakhe par des réunions techniques bilatérales et tripartites entre les États garants et les délégations syriennes participantes à la réunion.
Les principaux acteurs du conflit syrien se sont mis d’accord vendredi sur de nouveaux détails concernant les zones de désescalade afin de contribuer à mettre fin à six ans de guerre. Selon un communiqué commun diffusé au terme de deux jours de pourparlers à Astana, la Russie et l’Iran (alliés du régime de Damas) et la Turquie ( pays qui soutient les rebelles) ont annoncé un accord pour déployer ensemble des forces de maintien de l’ordre dans la zone de désescalade d’Idleb dans le nord de la Syrie.
Les trois pays déploieront également des “forces de contrôle de la désescalade” dans la région d’Idleb et dans “certaines parties des régions de Lattaquié, de Hama et d’Alep” en Syrie. Ces forces auront pour mission de “prévenir les incidents et accrochages” entre les forces gouvernementales et les combattants rebelles, qui contrôlent majoritairement la région d’Idleb, frontalière de la Turquie et voisine de la province côtière de Lattaquié, fief du régime. Lors des précédents rounds de négociations à Astana, il avait été décidé de créer quatre zones de désescalade en Syrie dans les régions d’Idleb (nord-ouest), de Homs (centre), dans la Ghouta orientale, près de Damas, ainsi que dans le sud du pays.
“La situation en Syrie dès le début des pourparlers à Astana, il y a huit mois, a considérablement changé et nous considérons qu’il est nécessaire de continuer le trajet d’Astana. Les pays garants affirment qu’ils sont parvenus à un accord sur les zones de désescalade, y compris Idleb”, a indiqué le communiqué de presse, soulignant qu’il sera procédé à la formation d’un centre de coordination tripartite iranienne-russe-turque pour éviter la répétition d’autres événements imprévus dans les zones indiquées. “Ce round a permis d’arriver à un accord au sujet de la zone de désescalade d’Idleb, peuplée par plus de trois millions de Syriens… C’était l’objectif majeur de ce volet de négociations. Cette démarche positive contribuera à l’avenir à une solution politique, ce que nous recherchons à Genève”, a affirmé Ayman al-Asimi, membre de la délégation de l’opposition syrienne. De sa part, dans une déclaration à la presse, le chef de la délégation du régime syrien, Bachar Jaafari, a affirmé que le sixième cycle des réunions d’Astana avait pris fin avec succès et qu’un accord avait été conclu sur la zone de désescalade à Idleb.
Le sixième cycle des pourparlers d’Astana a choisi en outre de façon délibérée de s’ouvrir à de nouveaux membres, a annoncé Alexandre Lavrentiev, représentant spécial du président russe Vladimir Poutine en ce qui concerne le dossier syrien. La Chine, les Émirats Arabes unis, l’Égypte, l’Irak, le Liban et le Kazakhstan pourraient ainsi être admis à y participer en tant qu’observateurs et de se joindre aux pourparlers lors de la prochaine réunion au mois d’octobre, a-t-il précisé à la fin de la sixième réunion dans la capitale kazakhe.
Antonio Torrenzano