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Conversation avec Kofi Atta Annan, ancien secrétaire général des Nations Unies de 1997 à 2006, lauréat du Prix Nobel de la paix le 10 décembre 2001. Kofi Annan a été nommé le 14 juin 2007 à la tête de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), un organisme créé en 2006, financé par la fondation Bill et Melinda Gates et la Fondation Rockefeller avec le but d’aider les paysans africains à améliorer leur rendement. Dans la même année, le 4 octobre 2007, Kofi Annan est devenu le nouveau Président de la Fondation de soutien mondial contre la torture, la plus importante coalition internationale d’ONG actives dans la protection des droits de l’homme dans le monde. Il préside également, depuis sa création en 2007, l’African Progress Panel, rassemblement de personnalités internationales engagées dans la défense du continent africain. Auteurs de nombreux essais, traduits dans plusieurs langues diplomatiques, dont «Nous les peuples : le rôle des Nations unies au XXIe siècle», «Appel à l’action», «Rénover les Nations Unies». Avec le journaliste James Traub du New York Times, il a écrit « The Best Intentions: Kofi Annan and the UN in the Era of American World Power», Farrar, Straus and Giroux, 2006. Le dialogue avec l’ancien secrétaire général des Nations Unies a été développé dans plusieurs reprises dans les villes de Pordenone au mois d’avril 2008 pendant le festival international littéraire, à Rome près de l’Agence technique FAO-ONU pendant le sommet alimentaire, à Genève au mois de janvier 2009.

Antonio Torrenzano. La crise économique a été due par des politiques économiques libérales qui ont cru dans un marché sans règles, capable d’autorégulation. Il me semble à présent qu’une seule raison d’optimisme, il soit impossible. La réflexion que je vous pose alors est la suivante: la communauté internationale a-t-elle gouverné à suffisance la mondialisation ?

Kofi Annan. Nous ne savons pas encore combien la crise sera durable et profonde et pour combien de temps la communauté internationale subira la récession économique. Mais, des difficultés économiques et sociales pour tous les États, au sens macroéconomique et microéconomique, elles seront toutefois de longues durées. Je crois que les racines de cette crise dépassent la méprisable faillite de gestion financière des subprimes ou des actions financières effectuées par les banques internationales. Cette crise montre de manière nette que l’absence d’une gouvernance mondiale de la globalisation, elle produit un état permanent d’instabilité, pauvreté et conflit. Aucun pays, pas le plus puissant et le plus prospère, il ne peut gérer sans une gouvernance mondiale et une gestion partagée du procès mondial ces effets catastrophiques. Le Sommet du G-8 n’est plus suffisant à répondre à telle situation. En manière particulière, parce qu’il n’exclut et il ne donne pas de voix aux pays les plus pauvres et aux individus plus démunis. Nous avons besoin d’une participation plus ample d’États et de plusieurs voix dans le procès décisionnel international, parce que sans une plus grande participation les solutions perdraient légitimité et efficacité. La justice et l’équité ne peuvent plus être de valeurs éthiques purement abstraites.

Antonio Torrenzano. Vous avez affirmé que la justice et l’équité ne peuvent plus être de valeurs éthiques purement abstraites. Mais, les États du Sommet G-8 sont-ils prêts à servir et non pas à dominer les peuples du monde ?

Kofi Annan. La leçon qu’il faut tirer de la crise financière, éclatée le dernier mois de septembre, c’est l’urgente nécessité de construire de nouvelles relations multilatérales. Sans de nouvelles règles, les graves disparités de richesse et d’opportunités produiront toujours de situations de crise et de conflit. Les solutions pour contrarier cette crise économique doivent produire des effets non seulement pour les Pays développés, mais aussi pour le Continent africain et d’autres régions de la planète encore vivantes dans une situation d’absolue pauvreté. L’Afrique, en particulier, elle se trouve dans une situation de danger. Les aides au développement doivent continuer non seulement à être distribuées, mais ils doivent favoriser la croissance économique en dépassant cette situation de récession. Nous avons besoin de changements et de solutions en ligne avec les défis du XXI siècle : d’une révolution verte, d’une sûreté alimentaire pour tous les habitants de la planète, d’une réglementation efficace du marché.

Antonio Torrenzano. Dans un ancien entretien toujours sur l’urgence d’une révolution verte, vous avez affirmé : « protéger l’environnement coûte cher. Ne rien faire coûtera beaucoup plus cher». La communauté occidentale a-t-elle compris cette urgence?

Kofi Annan. Les économies des pays développés doivent faire face à leurs responsabilités dans la réduction des émissions pour la planète et pour leurs futures générations. Les conséquences pour nos fils sans des économies soutenables seraient désastreuses. Il faut agir très vite pour préserver notre planète. Je me souhaite qu’un accord international puisse être signé à Copenhague à la fin de cette année.

Antonio Torrenzano

 

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Serge Latouche est auteur des nombreux essais, dont «Le pari de la décroissance», Paris, éd. Fayard,2007; «Survivre au développement»,Paris, édition Mille et Une Nuit, 2004;«Décoloniser l’imaginaire»,Paris, édition Paragon, 2003; «La Déraison de la raison économique»,Paris, édition. Albin Michel, 2001. Avec Antonio Torrenzano, «Immaginare il nuovo. Mutamenti sociali, globalizzazione, interdipendenza Nord-Sud», Turin, L’Harmattan Italie, 2000 (essai en langue italienne). En 1995, Serge latouche publie «La mégamachine. Raison techno scientifique, raison économique et mythe du progrès», aux éditions La Découverte, 1995.La 1ère partie de sa contribution video a été publiée mercredi 18 février 2009.

 

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Serge Latouche, économiste et philosophe, professeur émérite à l’Université Paris Sud, spécialiste de l’épistémologie des sciences sociales, défenseur de la décroissance soutenable. Il est l’auteur de nombreux ouvrages traduits en plusieurs langues étrangères. La réflexion video du professeur sur la décroissance est la 1ère partie de sa contribution, dont la 2ème partie sera publiée demain:jeudì 19 février 2009.

 

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L’économie mondiale est en récession. Tous les pays industrialisés enregistrent une diminution nette de leur produit intérieur et les pays émergents, ils sont de manière égale en souffrance économique. Pour la première fois après soixante ans, en 2009 le PIB mondial ne grandira pas. L’erreur structurale a été due par des politiques économiques libérales qui ont cru dans un marché sans règles, capable d’autorégulation.La débâcle dérive par l’impressionnante accélération d’un mouvement monétaire commencée dans les années 1990 aux États-Unis par une politique économique dénommée Greenspan put. Depuis 1990, en effet, le marché a été épicé par une liquidité monétaire exagérée.

Mais depuis septembre 2008 à aujourd’hui, la situation est plus grave et complexe. Il ne fait pas de doute que nous sommes devant une crise conjoncturelle, correspondant à une rupture de la pertinence logique et de la cohérence dynamique de l’ensemble du système. Venant après la crise du marché des actions de 1987, la récession américaine de 1991, la crise asiatique de 1997, l’explosion de la bulle des valeurs Internet de 2001, cette crise est de toute évidence la plus grave que l’on a connue depuis les années trente. Le professeur Klaus Schwab, président du World Economic Forum à Davos depuis trente ans, il se souhaitait que le forum 2009, il devînt un sanatorium pour l’économie mondiale. Mais, de nombreux économistes à la fin des cinq jours du Forum 2009, ils ont déclaré que de nouvelles thérapies convaincantes pour redresser la débâcle mondiale n’ont pas été produites. D’un certain point de vue, ces affirmations sont d’une irrésistible comique: voir ceux qui proclamaient les mérites de la main invisible et les vertus du marché autorégulé se précipiter vers les pouvoirs publics pour exiger leur recapitalisation ou leur nationalisation de fait. C’est le vieux principe de l’hypocrisie libérale, affirme Alain de Benoist : privatisation des bénéfices et socialisation des pertes.

L’erreur alors reste le même comme ce carnet numérique avait déjà souligné dans les billets au mois d’octobre 2008 : la mondialisation de l’économie n’a pas été gouvernée à suffisance quand le système pouvait le faire sans angoisse. La communauté internationale se confronte aujourd’hui à une triple crise: crise du système capitaliste, crise de la mondialisation libérale, crise du capitalisme financier. Mais, nous ne sommes pas encore joints à un collapsus définitif de l’économie de marché comparable à celui de l’économie planifiée dont il marqua la fin du système soviétique. Faut-il conclure que le monde est revenu au point de départ de 1989 et qu’il était temps de se débarrasser d’un capitalisme financier sauvage ? Capitalisme financier sauvage que l’historien Éric Hobsbawn considérait, dès le début des années 1990, comme la principale menace qui pesait sur le monde de l’après 1989. La prévision donc vingt ans après s’est révélée correcte et les difficultés ne font que commencer.

Antonio Torrenzano

 

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Conversation avec Niall Ferguson, historien, écrivain, professeur d’histoire contemporaine auprès de l’université de Harvard. Auteur de nombreux essais d’histoire économique, il a publié récemment son dernier livre «The ascent of money. A financial history of the world». Le dialogue a eu lieu en Suisse, dans le village de Klosters à la fin du mois de janvier 2009.

Antonio Torrenzano. Croyez-vous que la grave crise économique, elle pourra engendrer de nouveaux conflits et d’aiguiser ceux-ci déjà existants ?

Niall Ferguson. Toutes les crises ont produit dans notre passé une intensification de conflits armés, de conflits économiques et de conflits sociaux parmi tous les états de la communauté internationale. Les événements des années 1930 et les faits historiques des années 1970 ont produit, par exemple, une instabilité mondiale porteuse de nombreux et graves conflits intérieurs et internationaux. Je crois donc qu’une intensification de l’instabilité internationale elle pourra se produire aussi dans notre présent contemporain. Ils doivent, toutefois, encore émerger de nombreux et d’autres problèmes qu’ils sont encore cachés dans les bilans financiers des banques commerciales américaines et internationales.

Antonio Torrenzano. Vous affirmez que la situation économique pourra-t-elle encore nous réserver d’autres surprises ?

Niall Ferguson. La crise financière a effacé le modèle précédent sur lequel la communauté internationale occidentale a vécu ses derniers dix ans sans se préoccuper d’effectuer les corrections quand il fallait les faire. Le modèle de l’économie mondiale avant la récession, il avait été Chine plus États-Unis. C’est-à-dire,l’économie chinoise elle produisait et elle épargnait tandis que l’économie américaine elle dissipait en vivant sur ses dettes . Encore, l’économie chinoise offrait de prêts monétaires tandis que l’économie américaine les utilisait. Le système a fonctionné dans cette manière pendant les derniers sept ans,mais avec la game over le jeu est terminé.

Antonio Torrenzano. Comment les Pays émergents jugent-ils cette situation?

Niall Ferguson. Les Pays émergents manifestent une très grande désillusion vers celui que les experts appellent Washington consensus. Je crois aussi que le Sommet du G-8 ne soit plus utile et il faudra trouver très vite un nouvel instrument de concertation économique internationale. Nous avons besoin de mesures plus incisives pour rétablir la confiance. Le conflit présent, il se joue tout entièrement entre Pays créditeurs et Pays débiteurs.

Antonio Torrenzano

 

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Conversation avec Gilles Kepel, politologue, analyste de politique internationale, directeur de la chaire Moyen-Orient méditerranée et du programme doctoral Monde musulman à Sciences Po-Paris. Auteur de nombreux essais, traduits dans plusieurs langues étrangères dont son dernier livre «Terreur et martyre. Relever le défi de civilisation», Paris, aux éditions Flammarion, 2008. Il dirige la collection «Proche Orient» aux Presses universitaires de France. Le dialogue a eu lieu à Paris au mois de janvier 2009 près de l’Institut d’études politiques.

Antonio Torrenzano. Quelles seront-elles les priorités en politique étrangère pour la 44e administration américaine ?

Gilles Kepel. Le défi le plus important de la 44e administration américaine, il sera sûrement la politique internationale. C’est-à-dire, les États-Unis devront rétablir le dialogue avec le monde musulman. Un dialogue qui devra se fonder sur le respect réciproque et un nouvel intérêt. Les premières déclarations du Président Barack Obama confirment cette priorité. En effet, aucun Président américain, il ne s’était exprimé par ces expressions. La ligne politique qui se manifeste par les déclarations du président est claire: pour les États-Unis s’ouvre une nouvelle phase. Une phase de dialogue vers toute la communauté internationale et vers ses alliés.

Antonio Torrenzano. Est-ce que la présidence de Barack Obama pourra récupérer un dialogue constructif avec le monde musulman ?

Giles Kepel. Le monde musulman a déjà cueilli cette nouvelle phase. Les relations avec la communauté musulmane s’étaient détériorées avec les attentats du 11 septembre 2001 et avec le conflit irakien de l’administration de George W. Bush. En revanche, le monde musulman devient pour la 44e administration d’une particulière importance.

Antonio Torrenzano. Quelle influence aura-t-elle la crise économique mondiale sur la politique interne et étrangère USA ?

Gilles Kepel. La récession économique mondiale doit entrer encore dans sa phase la plus aiguë. La phase aiguë de la crise durera au moins pour deux ans, mais il est important de tout de suite acheminer une révision mondiale des règles de vérification sur l’économie financière et des règles qui garantissent l’économie réelle par rapport aux désastres monétaires .

Antonio Torrenzano

 

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Conversation avec Emmanuel Todd, historien, démographe, petit-fils de l’écrivain Paul Nizan et le fils du journaliste Olivier Todd. Auteur de nombreux essais comme «La chute finale», en 1976 où il y prédit la décomposition de la sphère soviétique, il a travaillé pour une longue période au service littéraire du quotidien Le Monde. En 1995, il écrit une note titrée «Aux origines du malaise politique français ». Cette analyse, effectuée pour la Fondation Saint-Simon, le fait connaître des médias, qui lui attribuent alors la paternité de l’expression de fracture sociale. En 2002, il publie l’essai «Après l’empire. Essai sur la décomposition du système américain» dans lequel il y a une réflexion sur la puissance déclinante des États-Unis, leur effondrement économique et stratégique, leur incapacité à s’affirmer comme seule superpuissance dans toute la communauté internationale. Cet essai est l’occasion pour Todd d’anticiper la crise financière de septembre 2008, en s’interrogeant : qu’est-ce que c’est que cette économie dans laquelle les services financiers, l’assurance et l’immobilier ont progressé deux fois plus vite que l’industrie entre 1994 et 2000 ? Emmanuel Todd est régulièrement interrogé par les médias au sujet de la vie politique française ou internationale. Le dialogue avec l’auteur a eu lieu à Venise au mois de décembre 2008 pendant un séminaire organisé par l’institut culturel français de Venise en Italie.

Antonio Torrenzano. Pourquoi êtes-vous pessimiste sur la 44e Administration américaine du président Barack Obama ? Pourquoi vos perplexités ?

Emmanuel Todd. Avec le Président Barack Obama resurgit le visage d’une Amérique optimiste et dynamique. Une Amérique civilisée, avec une politique étrangère plus raisonnable, qui aspire à se retirer d’Irak, qui ne veut pas déclarer la guerre à l’Iran. Dans la situation contemporaine de déroutes financière et morale, et compte tenu de la responsabilité inouïe de l’Amérique dans le désordre du monde, le Président Barack Obama va permettre aux proaméricains des pays occidentaux de dire que l’Amérique est redevenue merveilleuse. Avec Bush, on a eu le pire des présidents. Mais, Barack Obama est un homme politique américain et il est entouré de personnalités issues de l’établissement démocrate, voilà mes perplexités.

Antonio Torrenzano. Comment jugez-vous à présent la situation économique, industrielle et de l’innovation technologique aux États-Unis ?

Emmanuel Todd. Si on compare ce qu’étaient les États-Unis en 1945 à aujourd’hui, il serait étonnant d’affirmer qu’il ne reste rien de leur puissance industrielle et technologique. Mais alors qu’ils étaient excédentaires dans tous les domaines, ils enregistrent aujourd’hui un déficit commercial de presque 800 milliards de dollars. La vitesse de régression est hallucinante, et elle n’épargnera pas l’informatique : l’Inde va bientôt porter l’estocade. La situation économique ne changera pas en 2009-2010: elle devrait même se dégrader encore. La question est maintenant de savoir comment, avec l’arrêt de la mécanique des subprimes, on va donner aux Américains les moyens financiers de continuer à vivre. Or les difficultés américaines vont bien au-delà d’une brève période. L’ouragan Katrina avait en 2005 constitué un premier moment de vérité. On a compris tout à coup que les Américains ne disposaient pas d’assez d’argent pour reconstruire leurs villes ou protéger la communauté qui vivait là-bas. Je pense aussi que le conflit au Caucase a contribué, au cours de l’été dernier, à précipiter la crise financière. Il sera en ce sens très intéressant de suivre l’évolution de l’opinion dans les oligarchies financières occidentales.

Antonio Torrenzano. Et dans le domaine militaire ?

Emmanuel Todd. Dans le domaine militaire, le monde est déjà multipolaire. L’incertitude et la complexité tiennent aux illusions que les États-Unis sont encore une hyperpuissance. Ils sont un peu comme les Russes, au moment de l’effondrement du communisme. Il n’y aura plus d’empire américain. Le monde est trop vaste, trop divers, trop dynamique pour accepter la prédominance d’une seule puissance. Les États-Unis restent une grande nation dont la puissance a été incontestable, mais dont le déclin relatif est irréversible. L’entrée en guerre contre l’Irak et la rupture de la paix mondiale ont représenté, de ce point de vue, une étape décisive. Elle redeviendra une grande puissance parmi d’autres.

Antonio Torrenzano

 

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Conversation avec Paul Berman, analyste et politologue près du World Policy Institute, professeur en science de la politique à la New York university, journaliste. Auteur de nombreux essais, traduits en différentes langues diplomatiques, il a écrit récemment son dernier livre titré «Terror and liberalism». La conversation a été développée par appel téléphonique le 21 janvier 2009.

Antonio Torrenzano. Le Président Barack Obama a toujours été un homme doué d’un très haut pragmatisme. Cette vertu l’a prouvée pendant sa campagne électorale, mais surtout dans la phase de transition de la 43e administration américaine à la 44e administration, c’est-à-dire la sienne.

Paul Berman. Le président a toujours eu un très fort sens de la solution, une très forte aptitude à trouver la meilleure réponse à chacun de problèmes. Il identifie dans une manière naturelle les problèmes, il recueille les différentes idées et puis il trouve les meilleures solutions. Il interprète lucidement le pendule temporel de la société américaine et le pendule s’est déplacé vers le pragmatisme et la résolution urgente et concrète des problèmes. Je crois que le président Barack Obama se reportera pendant son administration à l’ancien président Franklin Delano Roosevelt. Dans les jours précédents à son installation à la Maison Blanche, le Président nous a fait savoir d’avoir réfléchi longuement sur l’essai «The defining moment», de Jonathan Alter. Dans ce livre, Janathan Alter raconte comme Franklin Delano Roosevelt une fois élu, il n’avait pas d’idée sur comme affronter la grave crise du 1929. Franklin Delano Roosevelt fit beaucoup de tentatives et seulement en 1933, il devina la juste solution pour soulever l’économie américaine. Comme Franklin Delano Roosevelt, Barack Obama a demandé à nombreux de leaders de son parti, différents économistes, nombreux d’experts de savoir leurs points de vue en répétant toujours la même affirmation: “donnez-moi des idées valides, des nouvelles idées et ces idées deviendront les miennes”. Tout cela, il signifie avoir et posséder une vision et une approche pragmatiques, être ouvert à la possibilité de changer d’opinion et de s’entendre avec ses adversaires.

Antonio Torrenzano. Une manière d’agir, je dirais complètement différent, respect à ses deux derniers prédécesseurs: George W. Bush et Bill Clinton.

Paul Berman. Les deux derniers présidents, George W. Bush et Bill Clinton ont porté à la Maison Blanche leurs idées et leurs choix idéologiques. Clinton, par exemple, sur l’économie; George W. Bush sur la sûreté nationale. Les deux anciens présidents, ils étaient la projection de la génération des baby-booms et ils avaient une vision de la société américaine complètement différente de celle-là qui est la société des États-Unis contemporaine. Le peuple américain en votant pour Barack Obama, il a voulu dépasser cette opposition idéologique parmi le parti démocratique et le parti républicain. Avec l’élection de Barack Obama à président des États-Unis le pays devient pragmatique et ouvert à plusieurs choix et solutions.

Antonio Torrenzano. Quels seront-ils, alors, les possibles choix pragmatiques sur le dossier Iran et sur le terrorisme international ?

Paul Berman. Le Président a déjà affirmé dans dans sa communication au Sénat, que le Département d’État Américain et l’administration entière affronteront ces deux problèmes en cherchant de nouvelles solutions et de nouveaux alliés, mais en n’oubliant pas la défense des intérêts des États-Unis.Hillary Clinton à en outre affirmé qu’elle tentera le dialogue avec l’Iran, mais que Téhéran ne devra jamais posséder d’armes atomiques. De possibles politiques contre le terrorisme international seraient celles de créer une nouvelle alliance entre tous les États de la communauté internationale pour endiguer cette menace. Le président Obama pourrait-il tenter une nouvelle alliance comme celle-là déjà développée par Bill Clinton dans la région des Balkans contre Milosevic ?

Antonio Torrenzano. Comment seront-ils, selon vous, les nouveaux rapports diplomatiques entre USA et Union Européenne ?

Paul Berman. L’Europe et les États-Unis ont un ordre du jour très concret sur lequel travailler ensemble.Reprise économique, développement des énergies alternatives, combat contre la prolifération nucléaire, stabilisation de l’Afghanistan, ils me semblent déjà problèmes très urgents qui ont une urgente nécessité de solutions partagées.

Antonio Torrenzano

 

*Un spécial remerciement au fotoreporter Angel Grievous pour l’image du professeur Paul Berman.

 

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Conversation avec Larry Sabato, 56 ans, politologue, professeur de science de la politique et directeur du Center of Politics de l’université de la Virginie. Le professeur Larry Sabato est un des analystes politiques le plus écoutés à l’intérieur de son Pays et avec lui nous avons analysé les scénarios que l’Administration Obama devra affronter. La conversation s’est déroulée par appel téléphonique avant le 20 janvier 2009.

Antonio Torrenzano. Je commencerais cette conversation en dialoguant tout de suite sur la profonde crise économique qui serre les États-Unis, mais aussi le reste des pays occidentaux. Qu’est-ce que vous pensez qu’il fera le Président Barack Obama ? Qu’est-ce que vous pensez, de plus, pour ce qui concerne le secteur énergétique, sur un développement rapide des sources alternatives au pétrole?

Larry Sabato. Le plan exécutif pour une solide reprise économique des États-Unis, il sera pour le Président Barack Obama, le texte fondamental qui lui servira pour gouverner dans les prochaines années. Le président doit tenir présente la situation extraordinaire et négative dans laquelle il se trouve son Pays. Les États-Unis ont une dette d’environs de 10 trillions de dollars. La 44e administration américaine commence la gestion du Pays avec une dette nationale de 13 trillions de dollars et, dans ces conditions, beaucoup de travaux planifiés et énoncés pendant la campagne électorale, ils seront destinés de rester tels jusqu’à quand il y aura de nouvelles conditions économiques. Le Président fera ce qu’il pourra avec les moyens à sa disposition. Moyens limités par la dette! Le président Barack Obama est porteur d’idées qu’ils visent à innover radicalement la société américaine, mais il sert du temps et la récession économique n’aide pas la 44e administration américaine. Le pari de réduire la dépendance américaine du pétrole je crois qu’il est un objectif politique de long terme. Je ne crois pas que le Président Barack Obama Obama réussira à concrétiser cette étude dans son premier mandat politique.

Antonio Torrenzano. La romancière Toni Morrison a expliqué que ce ne fut pas par affinité racial qu’elle s’engagea pour Barack Obama, mais mue par la conviction que le Président était un poète. En effet, le 44e Président américain a le meilleur art rhétorique après John Kennedy et Ronald Reagan. Dans cette phase de forte crise économique, combien sera-t-il important ?

Larry Sabato. Je suis d’accord avec vous sur l’art rhétorique du Président Barack Obama, après John Kennedy et Ronald Reagan, il a la meilleure prose. C’est un instrument, qui lui servira beaucoup pour communiquer avec le peuple, pour motiver et pour unir les Américains à regarder l’avenir. Le président Barack Obama, dans l’immédiat, il devra demander beaucoup de sacrifices à ses citoyens et il devra demander, en outre, beaucoup de patience et de force pour affronter de nombreuses difficultés.

Antonio Torrenzano. Professeur, en revanche, pour ce qui concerne la politique étrangère, croyez-vous que le dialogue avec l’Iran il pourra commencer ?

Larry Sabato. Le dialogue ne commencera pas bientôt. Nous aurons plutôt une phase d’arrêt dans la guerre froide entre les États-Unis et l’Iran qu’il pourra, dans le terme moyen, porter à un dialogue concret et nouveau. Cette phase d’interrègne est disséminée, cependant, de risques où il peut arriver de tout.

Antonio Torrenzano