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Le représentant des Nations Unies pour la Libye, Ghassan Salamé, a annoncé que la Conférence nationale libyenne sera reportée en raison du conflit qui est en train de se produire aux alentours de Tripoli parmi les milices du maréchal Khalifa Aftar et les forces de Fayez el-Sarraj. Les combats dans la Capitale libyenne auraient provoqué 56 morts et 266 blessés au cours des six derniers jours, a indiqué l’ONU qui continue de mobiliser ses équipes médicales pour venir en aide aux populations.

«Nous ne pouvons pas demander aux gens de participer à la conférence sur fond de coups de feu et de frappes aériennes», a déclaré Ghassam Salamé dans un communiqué dans lequel il a condamné l’attaque par l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar contre l’aéroport civil de Tripoli. Le Représentant spécial a précisé que l’ONU avait décidé de ne pas se précipiter et d’agir avec «prudence et responsabilité» face aux affrontements, «afin de ne pas gaspiller les opportunités historiques disponibles».

Ghassan Salamé a néanmoins souligné que la réunion, prévue pour la semaine prochaine, aura lieu «dans les meilleurs délais». De sa part, le secrétaire de l’ONU Antonio Guterres a précisé que les Nations Unies feront tout pour soutenir des efforts diplomatiques pour trouver une solution politique aux affrontements en cours. Depuis le 20 juin 2017, Ghassam Salamé est à la tête de la Mission des Nations Unies en Libye cherchant de débloquer une situation qui est pratiquement au point mort. En acceptant le poste, Ghassam Salamé avait conscience qu’il s’agissait d’une mission quasi impossible.

Aujourd’hui, le but de réunifier les institutions et redonner à la Libye un État solide est-il autant admissible ? Le plan d’action, appelé également «feuille de route», proposé par le représentant des Nations Unies pour la Libye est-il encore concevable ? Toute sortie de crise implique de satisfaire les besoins immédiats des Libyens : restaurer la sécurité des individus et des biens, démilitariser les milices, réduire les flux migratoires, reconstruire les institutions étatiques, relancer l’activité économique, retrouver un certain bien-être social et réduire la conflictualité des familles claniques libyennes en ce qui concerne leur ambition de gérer singulièrement le pouvoir.

À présent, le seul pacte qui demeure pour l’ONU par lequel démarrer un possible règlement de la crise serait l’Accord de Skhirat de 2015. Mais l’Accord de Skhirat a-t-il été un accord satisfaisant ? Les institutions qui en sont issues, ont-elles bien rempli leurs rôles ? Dans tous les cas, ni l’Accord politique de 2015 ni le plan d’action de 2017 de Ghassam Salamé ne permettront une sortie de crise. Même l’agenda du sommet de Paris du 29 mai 2018 est irréalisable parce que tous les acteurs libyens (Khalifa Haftar, Fayez el-Sarraj, Aguila Salah et Khaled al-Meshri) ont refusé de signer la déclaration finale avec le prétexte qu’il fallait se référer aux Assemblées avant de signer le pacte.

Pour le secrétaire des Nations Unies, la situation en Libye est «très dangereuse». Le même a également rappelé que seulement des solutions politiques pourront mettre fin aux affrontements en Libye. Il n’est ni irréaliste ni utopique de penser à un scénario alternatif de sortie de crise. Un canevas alternatif serait-il alors envisageable ? Une hypothèse alternative pourrait-elle être une nouvelle période de transition gérée par un exécutif provisoire constitué d’un triumvirat de trois représentants des trois régions historiques que sont la Cyrénaïque, la Tripolitaine et du Fezzan ?

Antonio Torrenzano

 

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L’attaque lancée par le maréchal Khalifa Haftar contre les autorités de Tripoli, gouvernement reconnu par la communauté internationale, n’est pas surprenante tant est l’obsession du maréchal de s’imposer comme le chef incontestable de la Libye. Galvanisé par ses anciens succès militaires, Khalifa Haftar, 74 ans, ne cache plus ses ambitions : être le nouveau Kadhafi.

Le maréchal a lancé son blitz sur Tripoli (opération militaire baptisée Libérer Tripoli) profitant de la situation d’instabilité politique qui prévaut depuis plus d’un mois en Algérie. Le militaire de l’Est libyen a donné l’ordre à ses milices de marcher sur la capitale avec le but de déclencher un nouveau conflit et le dominer. Depuis 2015, deux autorités se disputent le pouvoir en Libye : le gouvernement d’union nationale de Fayez al-Sarraj, établi fin 2015 en vertu d’un accord international parrainé par l’ONU et basé à Tripoli; une autorité rivale installée dans l’est du pays et contrôlée par l’Armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar.

«L’heure a sonné», a déclaré jeudi 6 avril 2019, le maréchal Khalifa Haftar dans un message sonore publié sur la page Facebook de l’ANL, en dictant à ses troupes de brûler le pavé sur Tripoli où elles ne devaient épargner que les civils, les institutions de l’État et les ressortissants étrangers. La même soirée, l’officier Ahmad al Mesmari, le porte-parole du maréchal Khalifa Haftar, confirmait la nouvelle que les forces de l’ANL étaient aux portes de la capitale.

De sa part, le président du Conseil du gouvernement reconnu Fayez al Serraj ordonnait aux troupes loyales au GNA de se «tenir prêtes à faire face à toute menace». Des affrontements ont opposé ce vendredi une coalition de groupes armés loyaux au gouvernement d’union nationale aux forces de l’armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Tripoli. Selon une source de sécurité du GNA, les combats se déroulent dans les régions de Soug al-Khamis, al-Saeh et Soug al-Sabt, à moins de 50 km au sud de Tripoli, un territoire fondamentalement de fermes agricoles. Le bureau média de l’ANL a confirmé des combats près de Tripoli. « Les forces armées et les soldats de toutes les régions de Libye sont actuellement engagés dans des affrontements violents à la périphérie de Tripoli contre les milices armées », a-t-il indiqué sur la page Facebook.

En tout cas, il s’agit des premiers combats qui nous donnent des informations claires sur les deux forces militaires depuis l’installation du GNA à Tripoli fin mars 2016. À l’échelle militaire, on ne sait pas si l’offensive a l’ambitionne à encercler la ville de Tripoli ou à entrer vraiment dans la capitale. Du côté du gouvernement internationalement reconnu, Fathi Bach Agha, ministre de l’Intérieur, a multiplié ses déclarations depuis ce jeudi. Il est en train d’accuser, sans le nommer, un pays arabe pour avoir donné le feu vert à cette offensive de Khalifa Haftar. Il y a moins d’une semaine, Khalifa Haftar avait été en Arabie saoudite. Il avait rencontré le roi Salman et le prince héritier. Même le président du conseil gouvernement d’union nationale de Fayez al-Sarraj contre la France.

Washington, Paris, Londres, Rome et Abou Dhabi ont réagi dans un communiqué commun, demandant à «toutes les parties» libyennes de faire baisser «immédiatement les tensions». Le Kremlin a pour sa part mis en garde la communauté diplomatique contre la possible «reprise du bain de sang» en Libye. Moscou a appelé tous les acteurs politiques du pays à un règlement «pacifique et politique» du conflit. «Nous estimons indispensable de poursuivre tous les efforts possibles pour une résolution complète de la situation avec des moyens politiques et pacifiques», a déclaré le porte-parole Dimitri Peskov qui insiste sur le fait que Moscou ne participe «d’aucune manière» au soutien militaire des troupes du maréchal Khalifa Haftar, même s’il a été reçu à Moscou en 2017 par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Cette escalade des tensions intervient 10 jours avant la tenue de la Conférence nationale libyenne sous l’égide des Nations Unies, du 14 au 16 avril, appelées à dresser une feuille de route pour sortir le pays du chaos.

En visite en Libye, le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, s’est dit jeudi préoccupé par le risque de confrontation. «Je suis profondément préoccupé par les mouvements militaires en Libye et le risque de confrontation. Il n’y a pas de solution militaire. Seul le dialogue intra-libyen peut résoudre les problèmes », a dit Antonio Guterres sur son compte Twitter. « Je quitte la Libye avec une profonde inquiétude et un coeur lourd », a ensuite déclaré le secrétaire des Nations Unies à l’aéroport, « espérant toujours possible d’éviter une confrontation sanglante à Tripoli et ses environs». Réunis vendredi en France, les ministres des Affaires étrangères des sept pays les plus industrialisés (G7) ont exhorté «tous les acteurs à stopper immédiatement tous les mouvements militaires vers Tripoli, qui entrave les perspectives du processus politique mené par l’ONU».

Le maréchal Khalifa Haftar jusqu’où ira-t-il ? Si certains voient en lui un nouveau Muammar Kadhafi, il n’en a pas moins le soutien de l’entière communauté internationale, même si lui bénéficie de solides soutiens à l’étranger. L’homme fort de la Cyrénaïque s’imposera-t-il sur la chaotique scène politique libyenne ? Né en 1943, dans la ville d’Ajdabiya, dans l’est, le jeune Khalifa entre à l’Académie militaire royale à 20 ans. Il y fait la connaissance de Muammar Kadhafi. Ensemble, ils trament le coup d’État qui, dans la nuit du 31 août au 1er septembre 1969, met à la porte le roi Idris Ier et installe Kadhafi à la tête du pays.

En 1978, Kadhafi envoie Khalifa Haftar suivre une formation militaire à Moscou. Huit ans plus tard, l’ancien chef libyen lui confie la délicate conquête de la bande d’Aozou, aride langue de terre à l’extrême nord du Tchad. L’opération militaire est un échec. L’armée du président tchadien Hissène Habré,soutenue par les forces françaises, anéantit le corps militaire libyen. Le maréchal Haftar est capturé avec plusieurs centaines d’hommes. Humilié, Kadhafi l’abandonne à son sort. Son ancien compagnon d’armes restera au Tchad soutenu par la CIA américaine jusqu’à l’arrivée au pouvoir d’Idriss Déby, nouveau président tchadien soutenu par Mouammar Kadhafi.

Avec Idriss Déby, Khalifa Haftar est déclaré persona non grata. Les services secrets USA le rapatrient vers les États-Unis et l’installent dans une petite ville de la Virginie occidentale. Là-bas, Khalifa Haftar demeurera vingt ans. Haftar, l’homme des Américains ou l’homme de tous les services secrets ? Cette réputation lui colle à la peau lorsqu’il rentre en Libye en 2011 et soutient l’insurrection anti-Kadhafi. Il prend la direction des combats contre les troupes du Raïs, mais il se retrouve englué dans des luttes de pouvoir. L’Histoire aurait pu s’arrêter là, mais Khalifa Haftar est très habile et il connait très bien les alchimies précaires du chaos libyen.

Antonio Torrenzano

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Huit ans après la chute du colonel Kadhafi, la Libye est plus fragmentée que jamais. Depuis la chute du colonel Khadafi en 2011, la Libye s’est enlisée dans une spirale destructrice ayant des conséquences en Afrique du Nord, dans le Sahel et toute la Méditerranée. Selon les données statistiques des Nations Unies, le conflit aurait fait près de 60 000 victimes; les violences, notamment les attaques menées contre les installations pétrolières, ont perturbé l’économie libyenne. Les déplacés et les réfugiés se sont multipliés à l’intérieur du pays et dans les pays voisins. Environ 200 000 personnes sont toujours déplacées à l’intérieur des frontières, en décembre 2018.

La production et l’exportation du pétrole, qui représente la quasi-totalité des exportations libyennes, ont chuté de plus de 80 % par rapport aux niveaux d’avant guerre. L’absence d’une organisation étatique sûre a offert à plusieurs groupes criminels un terrain privilégié pour diriger des portions entières de territoire et se livrer aux trafics de drogue, d’armes et de migrants. Des activités très rentables avec une haute cotation de rémunération.

Selon le dernier mémorandum de l’organisation internationale Human Rights Watch, des milices incontrôlées, dont certaines ont des liens avec les ministères de l’Intérieur et de la Défense du gouvernement d’union nationale (GUN) et d’autres avec l’Armée nationale libyenne (ANL) affiliée à son rival ont continué de s’affronter dans diverses régions du pays, tandis que les efforts pour réconcilier les principaux partis dans l’est et l’ouest de la Libye ont échoué. Dans le sud, des groupes armés touaregs et arabes ont eux aussi continué de s’affronter pour s’assurer le contrôle de portions de territoire et de ressources. Ces groupes armés ont commis des exécutions extrajudiciaires et mené des attaques contre des civils et contre leurs biens; d’autres ont commis des enlèvements et des actes de torture et fait disparaître de force certaines personnes.Ces milices salafistes, laïques ou tribales se répartissent sur l’ensemble du territoire. Le GUN a eu des difficultés à étendre son contrôle sur le territoire et les institutions dans l’ouest de la Libye. L’ANL, commandée par le général Khalifa Hiftar et alliée au gouvernement provisoire, a étendu son contrôle sur des territoires situés dans l’est et dans le sud.

Au contraire, les mouvements djihadistes Ansar Al-Charia et l’État islamique demeurent de manière solide dans certaines villes: Syrte, Benghazi, Derna, Tripoli. Daech a commis plusieurs attaques dans lesquelles des civils et des membres des forces de sécurité ont été tués. Le 2 mai 2018, Daech a revendiqué la responsabilité d’une attaque contre le HCNE à Tripoli qui, selon des informations de presse, a fait 14 morts, pour la plupart des employés du Haut-Commissariat, et au moins 19 blessés. L’État islamique s’est même déclaré responsable d’une attaque perpétrée le 29 octobre 2018 contre al-Foqha, une ville du centre de la Libye. L’attaque a produit le décès de quatre civils – dont deux ont été exécutés en public – et l’enlèvement d’au moins d’autres neufs individus selon la mission ONU en Libye.

«La complexité de la guerre – écrit Archibal Gallet de l’Institut de relations internationales IFRI – vient du fait que la Libye doit faire face en réalité à une superposition de conflits. À l’échelle nationale, la confrontation entre anciennes et nouvelles élites recoupe partiellement un clivage entre islamistes et sécularistes, mais trouve d’abord ses racines dans la concurrence économique entre les différentes villes du littoral. Au niveau international, la Libye constitue désormais un front opposant le djihadisme international aux puissances séculières de la région. L’État islamique a signé par le sang sa présence en Libye et en Tunisie, revendiquant une série d’attaques et d’exécutions suivant le mode opératoire de son pendant irakien. L’Égypte et les Émirats interviennent directement dans le conflit […], tandis que le Qatar et le Soudan soutiennent certaines milices islamistes en Cyrénaïque. Le sud du pays, qui jouit d’une autonomie de fait, est devenu le refuge de bandes armées de toutes origines ayant pris part aux différents conflits régionaux ». Les États-Unis ont continué d’effectuer ce qu’ils appellent des « frappes aériennes de précision » contre des objectifs appartenant à Daech et à Al-Qaïda dans le sud et l’ouest du pays.

À l’échelle internationale, il y a en outre une compétition pour les ressources : à la frontière entre Cyrénaïque et Tripolitaine, le golfe de Syrte comprend les principaux ports et raffineries du pays, ainsi que plusieurs champs pétroliers dans un rayon de 200 km à l’intérieur des côtes. Le sud-est du pays présente également plusieurs intérêts stratégiques, tout aussi âprement disputés. Le contrôle des revenus liés à la protection des installations d’extraction pétrolière autour des champs de Sharara et de Fil a donné lieu, dès 2013, à de constantes frictions entre milices de Zintan et Touaregs. Parallèlement au pipeline qui relie les champs pétroliers du sud-ouest à la capitale, coule la Great Man Made River (un Canal souterrain qui, depuis 1997, irrigue la côte libyenne d’eaux fossiles pompées dans les nappes sahariennes) à travers les montagnes du Jebel Nafusa, fief de Zintan dont les milices se sont retirées de Tripoli. Les Zintanis ont à plusieurs reprises menacé d’assécher le littoral, sans mettre à ce jour leur menace à exécution.

Le 8 novembre 2018, le représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), Ghassan Salamé a déclaré au Conseil de sécurité que « 80% des Libyens insistent sur la tenue des élections et ils sont fatigués de l’aventurisme et des petites manœuvres politiques ». Pour les Nations Unies, il faut donc soutenir le processus politique. Selon Ghassan Salamé, les Libyens veulent avancer avec la Conférence nationale pour avoir un processus électoral au printemps 2019. L’approche du Représentant spécial de l’ONU est soutenue par plusieurs membres du Conseil de sécurité, inquiets de l’impasse dans laquelle se trouve le processus politique en Libye, en raison de l’incapacité de la Chambre des représentants d’adopter la loi électorale. C’est le manque de volonté politique des dirigeants libyens, réticents à regarder au-delà de leurs intérêts personnels, qui bloque le processus politique dans le pays. En Libye, le statu quo est « intenable » a reconnu la Suède, tandis que la France estime que seules des élections peuvent produire une stabilité politique indispensable pour sortir de ce statu quo. Pour l’Éthiopie, toutes les conditions législatives, politiques et sécuritaires doivent être réunies en Libye pour faciliter la tenue d’élections crédibles et acceptables aux yeux de toute la population. La réunion nationale à Tripoli prévue pour le mois d’avril 2019 pourra-t-elle être une occasion pour sortir de l’impasse politique et du conflit permanent ?

Le Représentant spécial ONU pour la Libye a expliqué mercredi 20 mars 2019 au Conseil de sécurité que la Conférence nationale, prévue pour le mois d’avril, est une « occasion cruciale » de mettre fin à une période de transition de huit ans et une situation qui a atteint un « point critique ». Selon lui, le peuple libyen, qui souhaite « ardemment » l’unification des institutions du pays, se heurte à des puissances qui ont profité du chaos et de la division et qui sont réticentes à aller de l’avant. Prévue du 14 au 16 avril, en Libye, la Conférence nationale doit être l’occasion d’établir une feuille de route pour mettre une limite à la période de transition, grâce à l’organisation des élections législatives et présidentielles. Selon Ghassan Salamé, la Libye est prête pour cette réunion nationale afin de mettre une limite au « bras de fer » entre tous les sujets politiques et édifier un gouvernement qui placerait l’intérêt suprême des citoyens au-dessus de tout, en rejetant les divisions.

Le représentant spécial a d’ailleurs indiqué qu’après deux cycles de pourparlers, facilités par la Mission de l’ONU, le premier ministre Faiez Mustafa Serraj et le général Khalifa Haftar se sont mis d’accord sur le fait que la Libye doit être un État civil gouverné démocratiquement, jouissant d’un contrôle totalement civil de l’armée et d’une transition pacifique du pouvoir. La Conférence nationale du mois d’avril 2019 est donc une occasion pour le pays, mais aussi pour l’entière région de l’Afrique du Nord. L’échec, au contraire, serait la suite du conflit avec des conséquences ravageuses dans le Sahel et toute la Méditerranée.

Antonio Torrenzano

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lybie_combats_imageLes femmes libyennes pourront-elles jouer un rôle crucial dans la résolution de la crise à laquelle est confronté leur pays ? Selon Bernardino Léon, haut responsable des Nations Unies pour la Libye, les femmes peuvent influencer de manière réaliste la résolution du conflit en cours dans le Pays. S’adressant à environ 250 femmes libyennes rassemblées à Tripoli à l’occasion d’une réunion visant à inclure les femmes dans le dialogue politique du pays, le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye a affirmé : «Nous comptons sur les femmes de Libye, qui étaient si actives lors de la révolution du 17 février, afin qu’elles continuent à plaider en faveur d’une solution pacifique ». « Les femmes doivent jouer un rôle essentiel dans le suivi du processus politique et participer au nouveau gouvernement d’unité », a ajouté Bernardino Léon en soulignant que la participation des femmes dans le processus de transition du Pays est de première nécessité.

Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, le théâtre libyen est morcelé entre une multitude de pouvoirs locaux. Le désordre qui a suivi la chute de Kadhafi a amené les Libyens à se replier sur leur identité primaire, le village, la tribu. La Libye divisée est en proie au désordre, à un chaos propice à l’implantation des djihadistes de l’État islamique. L’installation de l’organisation de l’État islamique en Libye remonte au printemps 2014, lorsque des combattants libyens en Syrie, affiliés au groupe EILL, sont revenus dans leur pays d’origine. Aujourd’hui, la branche libyenne Daech est implantée à Derna, Benghazi, Syrte, et même à Tripoli, où elle a mené plusieurs attaques. Les djihadistes sont présents un peu partout dans le pays, mais jamais de manière exclusive.

L’État islamique ne gouverne intégralement aucun territoire, à la différence de la Syrie ou de l’Irak, mais il est également dangereux. En outre, il est très difficile d’évaluer leurs effectifs. On estime entre 800 et 2000 le nombre de Libyens qui ont combattu en Irak et en Syrie et qui sont devenus membres de Daech en retournant en Libye. Dans l’ouest du pays, des groupes armés criminels collaborent occasionnellement avec les djihadistes, mais ils ne sont pas proprement affiliés au groupe. Seule certitude, ils sont dans une dynamique de croissance.

De sa part, la haute représentante pour les Affaires étrangères de l’Union européenne Federica Mogherini a adressé un “Salam Aleykoum” (que la paix soit avec vous) aux pays du bassin méditerranéen, en souhaitant davantage de dialogue avec la région pour lutter contre le terrorisme et le jihadisme chez les jeunes. «Tous les pays de la région sont confrontés á une situation sécuritaire fragile qui s’est dégradée en raison de plusieurs conflits armés, notamment en Syrie et en Libye», a-t-elle ajouté avant d’insister sur la nécessité d’un dialogue d’égal à égal plus direct et plus politique. « Au coeur des préoccupations communes, une montée du radicalisme auprès de nos jeunes qui sont de plus en plus nombreux à suivre l’appel du jihadisme au nord et au sud de la Méditerranée », a-t-elle expliqué. « La meilleure façon de travailler ensemble pour la sécurité de notre région est celle de renforcer la coopération dans tous les domaines: économique, culturel, politique», a dit enfin Federica Mogherini.

Les efforts pour la paix menés jusqu’à présent restent toutefois des tentatives encore peu efficaces. En Libye, il est nécessaire de trouver rapidement des solutions pour ne pas avoir un autre conflit syrien.

Antonio Torrenzano

 

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réunion_libye_genève_26_janvier_2015Un nouveau cycle des rencontres entre les différents groupes de la société libyenne a démarré lundi à Genève sous l’égide des Nations Unies afin de trouver une sortie à la crise politique et aux violences qui bouleversent le pays après la chute du régime du colonel Kadhafi.

Cette nouvelle réunion organisée par la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) fait suite aux réunions des pourparlers à Genève il y a deux semaines au cours desquelles les participants avaient exprimé leur engagement par rapport à une Libye unie et démocratique en respectant l’état de droit et les droits de l’homme.

La Mission d’appui de l’ONU en Libye a minimisé l’absence de la milice qui gouverne Tripoli en assurant que ces factions suivent avec intérêt les discussions diplomatiques. « Ils n’ont pas des problèmes sur le fond […] Je garde l’espoir qu’ils s’impliqueront: ils suivent, ils sont très intéressés par les débats et j’espère qu’ils nous rejoindront quand nous serons en mesure de revenir en Libye » a souligné le représentant de l’ONU, Bernardino Leon, qui préside aux discussions.

Plus de trois ans après la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, la Libye a deux gouvernements rivaux. Le premier gouvernement établi dans la capitale par la milice Aube de Libye; le deuxième exilé dans l’est du Pays, il est dirigé par Abdallah al Thinni et reconnu par la communauté internationale.

Antonio Torrenzano

 

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factions_rivales_libyennes_a_genève_imageAprès deux jours de discussion sur l’avenir de la Libye, un accord de principe a été trouvé ce vendredi à Genève. Toutes les parties ont appelé à «l’arrêt des hostilités pour créer un environnement positif pour le dialogue» en vue de la composition d’un gouvernement d’unité nationale.

Au cours des deux jours de discussions, les participants ont appelé tous les groupes à cesser les hostilités afin de créer un environnement propice au dialogue. Ils ont exprimé leur préoccupation par rapport à la menace croissante posée par les groupes terroristes en Libye en soulignant la nécessité d’efforts concertés pour s’opposer à ce danger. Les participants ont convenu, après de longues délibérations, d’un ordre du jour prévoyant notamment de parvenir à un accord politique pour former un nouveau gouvernement d’unité nationale et la nécessité de mettre fin aux combats et garantir le retrait progressif des groupes armés de toutes les villes du Pays. Les participants ont convenu de revenir à Genève la semaine prochaine pour un nouveau de cycle de discussions. La prochaine réunion outre les représentants politiques comprendra la présence des représentants des municipalités et des groupes armés, ainsi que des personnalités politiques, tribales et de la société civile, a indiqué la Mission de l’ONU pour la Libye.

Selon le chef de la MANUL, Bernardino Leon, le dialogue inter-libyen est un processus qui prendra du temps et il sera difficile. Il a réaffirmé l’engagement de la MANUL à fournir le soutien nécessaire afin d’arriver à la conclusion d’un possible accord. La mission de l’ONU souhaite que les discussions permettent de convenir d’un retrait progressif de tous les groupes armés des principales villes, dont la capitale Tripoli. La Mission souhaite également que l’État puisse réaffirmer son autorité sur les institutions gouvernementales, les installations stratégiques et les autres sites vitaux.

La situation sur le terrain reste toutefois grave. L’agence technique du ‘Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a communiqué aujourd’hui d’une intensification des combats à Benghazi et dans d’autres villes de l’est de la Libye. Les combats ont provoqué de nouveaux déplacements. Le HCR estime que ces nouveaux déplacements de population portent le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays à environ 400.000 individus.

Antonio Torrenzano

 

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bernardino_leon_onu_mission_libya_imageLes parties en conflit en Libye ont accepté de dialoguer la semaine prochaine à Genève en vue de tenter de mettre fin aux violences et à la crise politique qui mine leur pays, la nouvelle a été annoncée samedi par les Nations Unies. Après la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, la Libye s’était lentement enfoncée dans le chaos avec la montée en puissance des milices d’ex-rebelles qui gèrent aujourd’hui la vie du pays. La situation s’était aggravée ces derniers mois avec deux gouvernements et deux parlements parallèles, faisant craindre une guerre ouverte, alors que Tripoli et Benghazi (est) sont tombées sous la surveillance de milices. Une guerre totale pourrait se produire selon l’ONU en Libye si aucune mesure importante ne sera prise. Quatre ans après la chute du régime Kadhafi, le pays est en proie aux violences quotidiennes et aux luttes de pouvoir. Mardi 30 décembre, une voiture piégée a explosé à Toubrouk (dans l’est du pays) devant l’hôtel où siège le Parlement alors que les députés y étaient réunis. Une source médicale à l’hôpital a dit avoir reçu 19 personnes souffrant de légères blessures.

Les différentes composantes politiques libyennes ont accepté “de tenir un nouveau round de dialogue politique avec l’objectif de mettre fin à la crise politique et sécuritaire dans le pays”, a ainsi indiqué la mission de l’ONU en Libye (MISNUL). L’accord a été obtenu par le chef de la MISNUL, Bernardino Leon, après de larges consultations avec les différents groupes ces dernières semaines. De précédentes discussions avaient déjà eu lieu au mois de septembre et d’octobre 2014 dans la ville de Ghadames,au sud du pays libyen. À Ghadames, la réunion avait été facilitée par la Mission d’appui des Nations Unies en Libye qui est en train d’intervenir après des mois de violence entre groupes armés rivaux.

En Libye, plus de 400.000 personnes seraient déplacées. Le conflit civil a détruit aéroports, bâtiments publics et d’autres infrastructures vitales pour l’économie de la nation. Sur le plan politique, la situation est très confuse. Deux gouvernements et des parlements rivaux se disputent l’autorité sur le pays. Les uns sont proches de la puissante coalition des milices Libya Dawn et les autres reconnus par la communauté internationale. La perte de la capitale a poussé le gouvernement et le Parlement reconnus par la communauté internationale à s’installer à Tobrouk. D’après le plan de transition de la Libye, la Chambre élue des représentants a déjà remplacé l’ancien parlement intérimaire, le Congrès national général.

La réunion de janvier 2015 à Genève constitue “une dernière chance à embrasser pour ramener paix et stabilité dans le pays”, a déclaré la représentante de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini.

Antonio Torrenzano

 

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carte_libye_imageLa Libye est en proie, depuis des mois, à une profonde crise politique. Deux gouvernements et deux parlements rivaux se disputent l’autorité sur le pays. Les uns sont proches de la puissante coalition des milices “Fajr Libya” et les autres reconnus par la communauté internationale.

La crise est en train de paralyser le pays. La même pourrait exploiter dans une guerre totale selon l’ONU si aucune mesure importante n’est prise. Cette crise à présent a fini par déboucher sur une bipolarité gouvernementale véhiculée par deux parlements: le Congrès général national (ancien parlement qui a repris ses séances tout récemment) et le parlement de Tobrouk. Le thème est explosif. Les convulsions en Libye qui sont liées aux risques de fragmentation, désunion et séparatisme pourraient remodeler pas seulement le pays, mais petit à petit l’entier Moyen-Orient. La Mission pour la Libye de l’ONU depuis longtemps affirme que le cycle de la violence, s’il se poursuivait, conduirait le pays au chaos et à une guerre généralisée.

Quatre ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, le pays est en proie à la cruauté et à la violence. Deux courants idéologiquement opposés (le courant libéral et celui d’obédience islamique) sont en lutte pour le pouvoir et l’ancienne feuille de route de la transition lancée au lendemain de la chute du régime de Mouammar Kadhafi est devenue un lointain souvenir.

Antonio Torrenzano