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Le représentant des Nations Unies pour la Libye, Ghassan Salamé, a annoncé que la Conférence nationale libyenne sera reportée en raison du conflit qui est en train de se produire aux alentours de Tripoli parmi les milices du maréchal Khalifa Aftar et les forces de Fayez el-Sarraj. Les combats dans la Capitale libyenne auraient provoqué 56 morts et 266 blessés au cours des six derniers jours, a indiqué l’ONU qui continue de mobiliser ses équipes médicales pour venir en aide aux populations.

«Nous ne pouvons pas demander aux gens de participer à la conférence sur fond de coups de feu et de frappes aériennes», a déclaré Ghassam Salamé dans un communiqué dans lequel il a condamné l’attaque par l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar contre l’aéroport civil de Tripoli. Le Représentant spécial a précisé que l’ONU avait décidé de ne pas se précipiter et d’agir avec «prudence et responsabilité» face aux affrontements, «afin de ne pas gaspiller les opportunités historiques disponibles».

Ghassan Salamé a néanmoins souligné que la réunion, prévue pour la semaine prochaine, aura lieu «dans les meilleurs délais». De sa part, le secrétaire de l’ONU Antonio Guterres a précisé que les Nations Unies feront tout pour soutenir des efforts diplomatiques pour trouver une solution politique aux affrontements en cours. Depuis le 20 juin 2017, Ghassam Salamé est à la tête de la Mission des Nations Unies en Libye cherchant de débloquer une situation qui est pratiquement au point mort. En acceptant le poste, Ghassam Salamé avait conscience qu’il s’agissait d’une mission quasi impossible.

Aujourd’hui, le but de réunifier les institutions et redonner à la Libye un État solide est-il autant admissible ? Le plan d’action, appelé également «feuille de route», proposé par le représentant des Nations Unies pour la Libye est-il encore concevable ? Toute sortie de crise implique de satisfaire les besoins immédiats des Libyens : restaurer la sécurité des individus et des biens, démilitariser les milices, réduire les flux migratoires, reconstruire les institutions étatiques, relancer l’activité économique, retrouver un certain bien-être social et réduire la conflictualité des familles claniques libyennes en ce qui concerne leur ambition de gérer singulièrement le pouvoir.

À présent, le seul pacte qui demeure pour l’ONU par lequel démarrer un possible règlement de la crise serait l’Accord de Skhirat de 2015. Mais l’Accord de Skhirat a-t-il été un accord satisfaisant ? Les institutions qui en sont issues, ont-elles bien rempli leurs rôles ? Dans tous les cas, ni l’Accord politique de 2015 ni le plan d’action de 2017 de Ghassam Salamé ne permettront une sortie de crise. Même l’agenda du sommet de Paris du 29 mai 2018 est irréalisable parce que tous les acteurs libyens (Khalifa Haftar, Fayez el-Sarraj, Aguila Salah et Khaled al-Meshri) ont refusé de signer la déclaration finale avec le prétexte qu’il fallait se référer aux Assemblées avant de signer le pacte.

Pour le secrétaire des Nations Unies, la situation en Libye est «très dangereuse». Le même a également rappelé que seulement des solutions politiques pourront mettre fin aux affrontements en Libye. Il n’est ni irréaliste ni utopique de penser à un scénario alternatif de sortie de crise. Un canevas alternatif serait-il alors envisageable ? Une hypothèse alternative pourrait-elle être une nouvelle période de transition gérée par un exécutif provisoire constitué d’un triumvirat de trois représentants des trois régions historiques que sont la Cyrénaïque, la Tripolitaine et du Fezzan ?

Antonio Torrenzano

 

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L’attaque lancée par le maréchal Khalifa Haftar contre les autorités de Tripoli, gouvernement reconnu par la communauté internationale, n’est pas surprenante tant est l’obsession du maréchal de s’imposer comme le chef incontestable de la Libye. Galvanisé par ses anciens succès militaires, Khalifa Haftar, 74 ans, ne cache plus ses ambitions : être le nouveau Kadhafi.

Le maréchal a lancé son blitz sur Tripoli (opération militaire baptisée Libérer Tripoli) profitant de la situation d’instabilité politique qui prévaut depuis plus d’un mois en Algérie. Le militaire de l’Est libyen a donné l’ordre à ses milices de marcher sur la capitale avec le but de déclencher un nouveau conflit et le dominer. Depuis 2015, deux autorités se disputent le pouvoir en Libye : le gouvernement d’union nationale de Fayez al-Sarraj, établi fin 2015 en vertu d’un accord international parrainé par l’ONU et basé à Tripoli; une autorité rivale installée dans l’est du pays et contrôlée par l’Armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar.

«L’heure a sonné», a déclaré jeudi 6 avril 2019, le maréchal Khalifa Haftar dans un message sonore publié sur la page Facebook de l’ANL, en dictant à ses troupes de brûler le pavé sur Tripoli où elles ne devaient épargner que les civils, les institutions de l’État et les ressortissants étrangers. La même soirée, l’officier Ahmad al Mesmari, le porte-parole du maréchal Khalifa Haftar, confirmait la nouvelle que les forces de l’ANL étaient aux portes de la capitale.

De sa part, le président du Conseil du gouvernement reconnu Fayez al Serraj ordonnait aux troupes loyales au GNA de se «tenir prêtes à faire face à toute menace». Des affrontements ont opposé ce vendredi une coalition de groupes armés loyaux au gouvernement d’union nationale aux forces de l’armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Tripoli. Selon une source de sécurité du GNA, les combats se déroulent dans les régions de Soug al-Khamis, al-Saeh et Soug al-Sabt, à moins de 50 km au sud de Tripoli, un territoire fondamentalement de fermes agricoles. Le bureau média de l’ANL a confirmé des combats près de Tripoli. « Les forces armées et les soldats de toutes les régions de Libye sont actuellement engagés dans des affrontements violents à la périphérie de Tripoli contre les milices armées », a-t-il indiqué sur la page Facebook.

En tout cas, il s’agit des premiers combats qui nous donnent des informations claires sur les deux forces militaires depuis l’installation du GNA à Tripoli fin mars 2016. À l’échelle militaire, on ne sait pas si l’offensive a l’ambitionne à encercler la ville de Tripoli ou à entrer vraiment dans la capitale. Du côté du gouvernement internationalement reconnu, Fathi Bach Agha, ministre de l’Intérieur, a multiplié ses déclarations depuis ce jeudi. Il est en train d’accuser, sans le nommer, un pays arabe pour avoir donné le feu vert à cette offensive de Khalifa Haftar. Il y a moins d’une semaine, Khalifa Haftar avait été en Arabie saoudite. Il avait rencontré le roi Salman et le prince héritier. Même le président du conseil gouvernement d’union nationale de Fayez al-Sarraj contre la France.

Washington, Paris, Londres, Rome et Abou Dhabi ont réagi dans un communiqué commun, demandant à «toutes les parties» libyennes de faire baisser «immédiatement les tensions». Le Kremlin a pour sa part mis en garde la communauté diplomatique contre la possible «reprise du bain de sang» en Libye. Moscou a appelé tous les acteurs politiques du pays à un règlement «pacifique et politique» du conflit. «Nous estimons indispensable de poursuivre tous les efforts possibles pour une résolution complète de la situation avec des moyens politiques et pacifiques», a déclaré le porte-parole Dimitri Peskov qui insiste sur le fait que Moscou ne participe «d’aucune manière» au soutien militaire des troupes du maréchal Khalifa Haftar, même s’il a été reçu à Moscou en 2017 par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Cette escalade des tensions intervient 10 jours avant la tenue de la Conférence nationale libyenne sous l’égide des Nations Unies, du 14 au 16 avril, appelées à dresser une feuille de route pour sortir le pays du chaos.

En visite en Libye, le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, s’est dit jeudi préoccupé par le risque de confrontation. «Je suis profondément préoccupé par les mouvements militaires en Libye et le risque de confrontation. Il n’y a pas de solution militaire. Seul le dialogue intra-libyen peut résoudre les problèmes », a dit Antonio Guterres sur son compte Twitter. « Je quitte la Libye avec une profonde inquiétude et un coeur lourd », a ensuite déclaré le secrétaire des Nations Unies à l’aéroport, « espérant toujours possible d’éviter une confrontation sanglante à Tripoli et ses environs». Réunis vendredi en France, les ministres des Affaires étrangères des sept pays les plus industrialisés (G7) ont exhorté «tous les acteurs à stopper immédiatement tous les mouvements militaires vers Tripoli, qui entrave les perspectives du processus politique mené par l’ONU».

Le maréchal Khalifa Haftar jusqu’où ira-t-il ? Si certains voient en lui un nouveau Muammar Kadhafi, il n’en a pas moins le soutien de l’entière communauté internationale, même si lui bénéficie de solides soutiens à l’étranger. L’homme fort de la Cyrénaïque s’imposera-t-il sur la chaotique scène politique libyenne ? Né en 1943, dans la ville d’Ajdabiya, dans l’est, le jeune Khalifa entre à l’Académie militaire royale à 20 ans. Il y fait la connaissance de Muammar Kadhafi. Ensemble, ils trament le coup d’État qui, dans la nuit du 31 août au 1er septembre 1969, met à la porte le roi Idris Ier et installe Kadhafi à la tête du pays.

En 1978, Kadhafi envoie Khalifa Haftar suivre une formation militaire à Moscou. Huit ans plus tard, l’ancien chef libyen lui confie la délicate conquête de la bande d’Aozou, aride langue de terre à l’extrême nord du Tchad. L’opération militaire est un échec. L’armée du président tchadien Hissène Habré,soutenue par les forces françaises, anéantit le corps militaire libyen. Le maréchal Haftar est capturé avec plusieurs centaines d’hommes. Humilié, Kadhafi l’abandonne à son sort. Son ancien compagnon d’armes restera au Tchad soutenu par la CIA américaine jusqu’à l’arrivée au pouvoir d’Idriss Déby, nouveau président tchadien soutenu par Mouammar Kadhafi.

Avec Idriss Déby, Khalifa Haftar est déclaré persona non grata. Les services secrets USA le rapatrient vers les États-Unis et l’installent dans une petite ville de la Virginie occidentale. Là-bas, Khalifa Haftar demeurera vingt ans. Haftar, l’homme des Américains ou l’homme de tous les services secrets ? Cette réputation lui colle à la peau lorsqu’il rentre en Libye en 2011 et soutient l’insurrection anti-Kadhafi. Il prend la direction des combats contre les troupes du Raïs, mais il se retrouve englué dans des luttes de pouvoir. L’Histoire aurait pu s’arrêter là, mais Khalifa Haftar est très habile et il connait très bien les alchimies précaires du chaos libyen.

Antonio Torrenzano

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Depuis huit ans, la Syrie bascule encore dans un conflit sanglant et une tragédie humaine aux dimensions colossales. Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques par le régime de Bachar el-Assad, le conflit syrien s’est accentué au fil des années avec l’implication de pays étrangers et de groupes djihadistes. Le conflit syrien a également provoqué «la plus grande crise humanitaire que le monde ait connue depuis la Seconde Guerre mondiale», selon l’expression-choc des Nations Unies.

En huit ans, le conflit a fait plus de 380.000 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. Le conflit a également fait 6,1 millions de déplacés à l’intérieur de Syrie et 5,6 millions de réfugiés dans les pays voisins surtout au Liban, en Jordanie, en Irak et en Turquie selon les données statistiques du HCR. Mais, il faudra de même recenser les centaines de milliers de Syriens qui ont afflué en Europe fuyant la guerre. À ce terrible bilan humain, il y a pareillement la désastreuse situation économique du pays. Dans un ancien rapport financier de 2017 sur la Syrie, la Banque Mondiale estimait que le coût des pertes dues à la guerre était 226 milliards de dollars (183 milliards d’euros), c’est-à-dire l’équivalent de quatre fois du produit intérieur brut (PIB) d’avant le conflit. Selon le même organisme économique international, le conflit aurait fait revenir trois décennies en arrière l’économie syrienne. Sur le terrain, la situation humanitaire demeure ordinairement complexe.

Pour la plupart des familles syriennes, le cauchemar des bombardements et des coups de feu incessants est terminé. Le gouvernement a repris le contrôle d’une bonne partie du pays, sauf pour ce qui est d’un dernier bastion de l’opposition autour d’Idlib. Ceux qui ont d’une manière ou d’une autre survécu aux obus et aux snipers doivent à présent survivre dans une paix incertaine. La ville d’Alep est par exemple un tas de ruines et il faudra au moins une génération pour la reconstruire. La ville qui détenait en son sein l’un des plus fabuleux bazars de la Route de la soie est maintenant exempte de couleurs. Une route réduite kilomètre après kilomètre en miettes de ciment gris.

Le chef de l’humanitaire des Nations Unies, Mark Lowcock, a prévenu le Conseil de sécurité de l’ONU que des millions de Syriens vivant sous des tentes ou dans des bâtiments dévastés par la guerre ils ont besoin d’assistance. Avec les munitions non explosées qui jonchent encore le sol, seules les rues principales sont sûres, en particulier dans les zones à l’est, qui ont le plus payé le tribut des bombardements. L’ONU considère que la situation est trop risquée pour un retour chez eux des réfugiés. Dans toute la Syrie, trois écoles sur dix et la moitié des centres de soins sont fermés. Huit ans après le début du conflit syrien, le secrétaire général Antonio Guterres a lancé un appel urgent à tous les acteurs du conflit.

Tout d’abord, respecter leurs engagements et l’accord de cessez-le-feu conclu sur Idlib. «Les opérations de lutte contre le terrorisme ne peuvent pas outrepasser la responsabilité de protéger les civils. Un cessez-le-feu à Idlib est une étape nécessaire pour ouvrir la voie à un cessez-le-feu à l’échelle nationale», a-t-il dit. Le secrétaire général a ensuite souligné que quelconque opération militaire envisagée, planifiée ou exécutée par un acteur doit pleinement respecter le droit international humanitaire et faire en sorte que les droits de l’homme soient protégés. «Des civils innocents, en majorité des femmes et des enfants, ont payé le prix fort dans ce conflit en raison du mépris flagrant du droit international humanitaire et des droits de l’homme», a-t-il déploré.

Le chef de l’ONU a également appelé à tous les acteurs de la guerre à garantir un accès humanitaire durable en Syrie alors que 11,7 millions de personnes ont besoin de protection et d’assistance. Le secrétaire des Nations Unies a enfin réitéré son soutien entier au nouvel envoyé spécial, Geir Pedersen, pour faciliter un processus de paix et politique dirigé et contrôlé par les Syriens afin de mettre en œuvre la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité et le communiqué de Genève de juin 2012.

Pour le chef de l’ONU, la communauté internationale a «l’obligation morale et l’impératif politique» d’encourager les Syriens à s’unir autour d’une vision commune pour leur avenir. Un avenir «qui protège les civils, allège les souffrances, prévient la poursuite de l’instabilité, s’attaque aux causes profondes du conflit et crée enfin une solution négociée crédible», a-t-il dit. En Syrie, toutefois, après huit ans de guerre, la situation reste une catastrophe très compliquée.

Antonio Torrenzano

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Geir Pedersen, nouvel envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, a pris ses fonctions lundi 7 janvier 2019. Le diplomate norvégien âgé de soixante-trois ans avait été précédemment l’ambassadeur de Norvège en République populaire de Chine. Le nouvel envoyé s’est dit honoré d’assumer des fonctions au service du peuple syrien et de ses aspirations à la paix.

Geir Pedersen a été Représentant de la Norvège auprès de l’Autorité palestinienne (1998 à 2003),représentant personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Liban du Sud (2005-2007), Coordonnateur spécial pour le Liban (2007-2008) et représentant permanent de son pays auprès des Nations unies à New York de 2012 à 2017. La feuille de route de Geir Pedersen aura comme but, comme le même indique, d’oeuvrer en faveur d’une solution pacifique et de la mise en oeuvre de la résolution RCS2254 : plan de paix des Nations Unies pour la Syrie1. Le diplomate norvégien succède à Staffan de Mistura et il est le quatrième médiateur des Nations Unies depuis le début du conflit syrien en 2011. Le nouvel émissaire de l’ONU est arrivé, ce mardi, à Damas, pour sa première visite dans le pays depuis sa nomination à ce poste. Le voyage du médiateur onusien intervient alors que sur le terrain, l’UNICEF a annoncé qu’au moins 15 enfants ont perdu la vie en Syrie en raison du froid hivernal et du manque de traitements médicaux.

Mais, «outre les femmes et les enfants, de nombreuses personnes âgées sont à risque», a déclaré Andrej Mahecic, porte-parole du HCR, lors d’un point de presse à Genève. Selon le HCR, les récents combats dans l’est de la Syrie ont également produit des déplacements à grande échelle entre la population civile. Au cours des six derniers mois, des affrontements et des frappes aériennes dans le sud-est du gouvernorat de Deir-ez-Zor ont forcé environ 25.000 personnes à fuir. «Nous sommes inquiets du sort des civils qui continuent d’être bloqués dans les zones contrôlées par l’État islamique», a ajouté Andrej Mahecic. Les familles déplacées qui se rendent au camp d’Al Hol, dans le nord-est de la Syrie, ont indiqué au personnel du Haut Commisariat pour les Réfugiés que les civils qui tentent de fuir font face à de nombreuses difficultés et de dangereux obstacles pour quitter la zone de conflit.

Dans ces conditions, le Haut Commisariat est en train d’appeler toutes les acteurs du conflit, ainsi que toutes les personnes qui ont une influence sur les belligérants, à garantir la liberté de circulation et la sécurité du passage. La majorité des personnes récemment déplacées ont cherché refuge au camp d’Al Hol. Plus de 8.500 personnes se sont installées au camp d’Al Hol au cours des cinq dernières semaines. Par ailleurs, dans le gouvernorat de Hassakeh, le camp de fortune d’Al-Areesha, qui abritait environ 10.000 déplacés, a été touché par la crue des eaux d’un réservoir tout proche. Plus des deux tiers du camp sont sous l’eau. Les résidents s’installent dans les zones les plus élevées du camp.Au Liban voisin, la tempête Norma a affecté cette semaine les communautés libanaises et réfugiées.

Près de huit ans après le début de la guerre civile, la population syrienne reste partagée entre espoir et inquiétudes : les combats perdent en intensité dans certaines régions du pays, mais la guerre est loin d’être terminée.

Antonio Torrenzano

 

 

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Le Yémen continue de souffrir d’une crise humanitaire décrite par les Nations Unies comme la pire au monde, ainsi que les combats qui opposent le gouvernement de Saana et les forces d’opposition du mouvement Houthi depuis 2014. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a approuvé vendredi 21 décembre l’accord conclu entre le gouvernement du Yémen et les dirigeants du mouvement d’opposition Houthi lors des récents pourparlers soutenus par l’ONU en Suède.

En adoptant à l’unanimité la résolution 2451 (2018), le Conseil de sécurité a insisté que tous les acteurs du conflit respectent à tous les égards le cessez-le-feu convenu pour le gouvernorat d’Hodeïda, ainsi que l’engagement de redéployer leurs forces aux emplacements convenus à l’extérieur de la ville et des zones portuaires.

La résolution incite de même les parties de s’engager «de manière constructive et sans condition préalable» avec l’envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen à la stabilisation de l’économie touchée par la guerre et à la réouverture de l’aéroport de Sanaa. La résolution invite en outre les acteurs du conflit à un nouveau round de pourparlers de paix en janvier 2019 en Suède. Dans la résolution, les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations Unies ont également autorisé le secrétaire général Antonio Guterres à établir et à déployer, «pour une période initiale de 30 jours», une équipe préparatoire de suivi sur le terrain pour appuyer et faciliter la mise en œuvre immédiate de l’Accord de Stockholm. Le Conseil de sécurité a également exprimé son « profond regret » par rapport aux pertes en vies humaines, aux blessures causées par le conflit et à l’utilisation d’enfants sur le champ de bataille. Le conflit au Yémen a fait plus de 8750 morts et 50 600 blessés, dont de nombreux civils, depuis l’intervention en mars 2015 d’une coalition sous commandement saoudien (sunnite) contre des rebelles chiites Houthis. Une épidémie de choléra a enfin complété le désastre en provoquant plus de 2000 morts.

Soixante-quinze pour cent de la population yéménite ont besoin d’aide humanitaire, dont 11,3 millions d’enfants qui ne peuvent survivre sans elle. Ces chiffres terrifiants illustrant les dégâts causés par le conflit ne reflètent que ce que nous savons. En réalité, la situation est probablement pire.

Antonio Torrenzano

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Des raids aériens et de violents affrontements ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche dans la région de Hodeïda, dans l’ouest du Yémen, malgré le cessez-le-feu signé à Stockholm la semaine passée.

L’agence de presse Saba contrôlée par les Houthis a de son côté affirmé que l’aviation de la coalition menée par l’Arabie saoudite poursuivait dimanche ses raids aériens dans la province de Hodeïda. Elle a accusé les forces progouvernementales d’avoir bombardé samedi soir des quartiers résidentiels de ce port stratégique sur la mer Rouge, qui est le principal front du conflit depuis plusieurs mois. Des combats sporadiques avaient été signalés dès vendredi soir dans les quartiers est et sud de Hodeïda, au lendemain même de l’annonce du cessez-le-feu conclu à Stockholm entre les rebelles et les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi.

Selon les termes de cet accord, le cessez-le-feu devait entrer «immédiatement» en vigueur à Hodeïda, mais le retrait des combattants sera prévu dans les «prochains jours». Cet accord de trêve est sans doute le plus important depuis le début de la guerre, en 2014-15. Son application risque toutefois de se heurter à plusieurs difficultés et nécessiter de fortes pressions internationales.

Antonio Torrenzano

 

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Les pourparlers de Stockholm sous l’égide de l’ONU parmi le gouvernement de Saana et les rebelles houthis ont abouti à un cessez-le-feu entre les belligérants yéménites autour du port d’Hodeïda. Selon les Nations unies, cette première entente devrait permettre une amélioration de la vie de millions de personnes. Tout cela devrait faciliter l’accès humanitaire et la circulation des marchandises vers la population civile au Yémen.

Quatre ans après l’escalade des hostilités entre le gouvernement de Saana et le mouvement d’opposition houthi, appelé officiellement Ansar Allah, plus de 20 millions de personnes ont besoin aujourd’hui d’une forme d’assistance et de protection. Dans le pays, plus de 20 millions d’individus souffrent d’insécurité alimentaire et presque 10 millions de ces individus ne savent pas d’où viendra leur prochain repas. De même, le choléra a frappé de manière dure ce pays pendant l’été 2017 : 1.000.000 de personnes infectées pour 2.226 morts, 1 habitant sur 27.

Le Secrétaire général Antonio Guterres s’est rendu à Stockholm le dernier jour des pourparlers menés par son envoyé spécial Martin Griffiths pour essayer de faire sortir le Pays yéménite de la plus grave crise humanitaire au monde. «L’avenir de Yémen est entre vos mains», a déclaré Antonio Guterres aux acteurs politiques présents à Stockholm. « Vous avez conclu un accord sur la ville d’Hodeïda qui prévoit un redéploiement mutuel des forces du port et de la ville, ainsi que l’établissement d’un cessez-le-feu à l’échelle du gouvernorat», a-t-il déclaré, soulignant que l’ONU jouera « un rôle de premier plan » en ce qui concerne le port. «Tout cela facilitera l’accès humanitaire et la circulation des marchandises vers la population civile et améliorera les conditions de vie de millions de Yéménites», a-t-il souligné.

Les pourparlers de Stockholm se sont déroulés du 6 au 12 décembre 2018. Le cessez-le-feu autour du port d’Hodeïda est un progrès, mais le Yémen a besoin d’un paix durable. Les questions en suspens restent encore très nombreuses et les prochains réels progrès devront mettre fin à une crise politique et militaire qui touche ce Pays depuis plus de trois ans. Les belligérants se réuniront à la fin du mois de janvier, toujours en Suède, sous l’égide des Nations unies, pour de nouvelles consultations.

Antonio Torrenzano

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Au Yémen, une catastrophe humanitaire est en train de déchirer la population. Sur un pays de 27 millions d’habitants, 14 millions d’individus ont besoin d’une aide alimentaire urgente et ils pourraient bientôt se retrouver au bord de la famine. Depuis 2017, la catastrophe est devenue encore plus pressante pour une épidémie de choléra, conséquence directe de la dégradation des conditions de vie, qui a infecté plus de 1,1 million d’individus selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

La guerre civile qui a eu son début en 2014 parmi les communautés chiites Houthis et les partisans d’Abd Rabbo Mansour Hadi, le président du pays, qui vit en exil en Arabie Saoudite, a été une de principales conséquences de cette ruine. À présent, le conflit a fait quelque 10 000 morts selon le dernier bilan des Nations Unies et plus de 1,8 million d’enfants font face à un risque sévère de famine. Aujourd’hui, l’impact de la guerre touche particulièrement les enfants et les femmes, qui meurent de faim et de maladie alors que des camions remplis de vivres sont bloqués dans le port d’Hodeïda depuis plusieurs jours. Selon l’UNICEF, 400 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère.

Pour le directeur de la région arabe au Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), Luay Shabaneh, «le manque de nourriture, les déplacements, la malnutrition, les épidémies et l’érosion des soins de santé ont lourdement affecté la santé et le bien-être de 1,1 million de femmes enceintes provoquant de nombreux cas de bébés prématurés ou ayant un faible poids». Un porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) à Genève, Hervé Verhoosel, a rappelé mercredi passé que le Yémen est à présent la plus grande crise alimentaire dans le monde. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a lancé un appel à l’arrêt des combats au Yémen, parlant d’un “pays au bord du gouffre”.

Depuis trois ans et demi de conflit, la situation au Yémen est désastreuse. Les pillages et les assassinats sont des histoires quotidiennes dans le pays. Exactions et crimes de guerre, de la part de tous les belligérants, sont désormais devenus conformes à des normes de brutalité établie. La pauvreté croissante est visible partout et, au cours de ces dernières trois années, le conflit n’a montré aucun signe d’apaisement. Sur cette guerre à huis clos, la communauté diplomatique a révélé son échec autant qu’une grande partie du monde occidental qui méconnait cette disgrâce.

Antonio Torrenzano

À lire également : “Yémen : voyage aux racines de la guerre”, Carnet Hic et Nunc, août 2018, http://e-south.blog.lemonde.fr/2018/08/14/yemen-voyage-aux-racines-de-la-guerre/

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Depuis deux semaines, le régime syrien conduit une imposante offensive contre les rebelles dans la province de Deraa, dans le sud du pays. Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de 300 000 individus auraient fui leurs foyers depuis le 19 juin et les mêmes auraient, pour la plupart, trouvé refuge près des frontières avec la Jordanie.

«La plupart vivent dans des conditions de précarité et d’insécurité […], dont environ 60 000 personnes qui demeurent au point de passage frontière avec la Jordanie à Nasib/Jaber», a précisé le Haut-Commissaire Filippo Grandi. À l’intérieur de la Syrie, la plupart des personnes déplacées sont contraintes de vivre en plein air ou dans des abris de fortune, « bien que les communautés locales de la région aient ouvert leurs portes pour accueillir un grand nombre de personnes déracinées  […]. Un grand nombre de femmes et d’enfants se trouvent parmi les personnes déracinées, ainsi que des personnes âgées, des blessés et des malades», a fait remarquer Filippo Grandi. Pour le Haut-Commissaire, « les hostilités dans la région frontalière syro-jordanienne constituent un risque vital et ne laissent pas d’autre choix que de rechercher la sécurité en Jordanie voisine ».

«La protection, la sécurité et la sûreté des civils ainsi que celles des travailleurs humanitaires sont cruciales », note le UNHCR qui ajoute qu’il s’agit d’un principe fondamental en vertu du droit international humanitaire qui doit être garanti par toutes les parties au conflit et par la communauté internationale. De sa part, le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres a apporté son complet appui aux déclarations faites par Filippo Grandi. António Guterres a appelé toutes les parties au conflit à faire cesser les hostilités afin de permettre aux agences humanitaires de se dédier au secours des blessées et des réfugiés. Même si la priorité absolue reste à tout instant la même : celle de trouver une solution politique au conflit syrien et d’épargner de nouvelles souffrances aux civils.

Antonio Torrenzano

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Le secrétaire général de l’ONU enverra aux négociations de Sotchi son représentant pour la Syrie, Staffan de Mistura. Antonio Guterres a pris la décision après avoir consulté le même diplomate onusien et après avoir tenu compte du communiqué de la Russie selon lequel le résultat des pourparlers de Sotchi devrait être transmis à Genève comme contribution au processus de paix entre le régime de Damas et l’opposition syrienne.

Le secrétaire général des Nations Unies est certain que le congrès de Sotchi constituera une contribution importante au processus de négociations entre Syriens réenclenché sous les auspices de l’ONU à Genève”, a précisé le communiqué. De son côté, Staffan de Mistura a juste conclu le cycle de pourparlers à Vienne (le neuvième depuis l’engagement du processus onusien dit de Genève en 2015) où il a appelé à un courage politique tous les acteurs du conflit pour déboucher sur un règlement pacifique de la guerre. À Vienne, comme au cours des précédentes discussions, aucune rencontre directe de l’opposition et des représentants du régime n’a eu lieu et Damas a refusé toute concession.

Le Congrès du dialogue national syrien, qui se déroulera lundi et mardi à Sotchi, station balnéaire de la mer Noire, devrait avoir pour objectifs ceux de tracer une praticable feuille de route afin de trouver une solution politique au conflit. Moscou a toujours affirmé que le seul but du Congrès de Sotchi est d’alimenter efficacement le processus de Genève avec des résultats concrets. Cette initiative, soutenue par la Turquie et l’Iran, parrains de l’opposition et du régime, s’inscrirait également dans la continuité du processus d’Astana qui a abouti à présent à la création de zones de désescalade.

Le Comité des négociations syriennes (l’opposition au régime de Damas) a communiqué qu’elle ne participera pas à la prochaine réunion de Sotchi. L’opposition boycottera le Congrès sur la mer Noire parce que “le régime ne montre pas de volonté d’engager une négociation politique sérieuse”, a expliqué Nasr Hariri, le négociateur en chef du CNS. L’opposition aurait lié sa participation au sommet de Sotchi seulement après l’obtention d’avancées diplomatiques réelles pendant le cycle des pourparlers de Vienne.

Ces discussions diplomatiques interviennent alors que sur le théâtre militaire régional, il y a de nouvelles tensions dans la ville d’Afrin entre la Turquie et la communauté kurde, mais aussi dans la province d’Idlib ainsi que dans la Ghouta orientale près de Damas. La situation pourrait devenir encore plus glissante à l’échelle mondiale par le retour des États-Unis, grands absents du processus politique depuis l’élection de Donald Trump. Washington a annoncé de rester en Syrie, où il compte à présent 2.000 soldats, jusqu’à ce que l’État islamique soit totalement vaincu. Mais, à l’heure actuelle, cette décision serait également liée pour tenir tête à l’influence iranienne dans la région.

Selon le dernier bulletin du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires daté du 23 janvier 2018, près de 248 000 Syriens ont été déplacés par les violences autour et dans la région rurale d’Idlib, entre le 15 décembre et le 22 janvier dernier.

De son côté, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a souligné, dans son bulletin humanitaire daté du 24 janvier 2018 que près 5 000 personnes des zones frontalières de Bulbul, Shankal, Admanli, Balal Koy, Ali Bakki, aux parties centrales du district d’Afrin auraient fui vers les villages voisins. Un autre groupe de 1.000 personnes se serait réfugié vers les quartiers de la ville d’Alep, à la suite des combats et d’opérations militaires dans le district d’Afrin dans le nord-ouest de la Syrie, près de la frontière avec la Turquie. Quelque 324.000 hommes, femmes et enfants, dont 126.000 déplacés, vivraient dans ce district.

Antonio Torrenzano