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sommet_geneve2_montreux_22janvier2014_imageLe Patriarche melkite gréco-catholique Gregorios III, chef des catholiques de Syrie, a lancé un appel urgent aux fidèles de Syrie et du monde entier à prier pour le succès de la Conférence de paix de Genève II. Basé à Damas, le Patriarche a appelé chaque catholique syrien à prier pour la fin des hostilités. Hostilités qu’ils ont incitées presque 9 millions de Syriens à fuir leurs foyers depuis le début du conflit il y a près de trois ans.

L’appel du Patriarche Gregorios III à mettre fin à la violence intervient alors que les derniers chiffres de l’ONU montrent que presque les deux cinquièmes (40 %) d’une population de 22,5 millions d’habitants dans le pays précédent la guerre ont désormais fui leur foyer. À présent, 2,3 millions de personnes vivent comme réfugiés à l’étranger et 6,5 millions d’individus sont des déplacés dans leur propre pays.

Dans son appel, le Patriarche Gregorios III déclare : « Nous prions d’inspirer les pays et leurs représentants qui sont sur le point de se rencontrer avec les moyens nécessaires pour la paix, la sécurité et un avenir meilleur pour les Syriens ». Dans un autre document publié de manière paritaire avec l’appel, le Patriarche insiste sur la nécessité que la communauté internationale soit unie pour la paix et que cesse l’afflux d’armes vers les groupes armés de Syrie.

Le Patriarche toujours dans son appel déclare : « Nous prions pour que la paix soit syrienne, même si nous sommes reconnaissants à tous les pays qui travaillent pour cette paix syrienne. Les efforts de la communauté internationale doivent se concentrer sur l’obtention d’une paix qui soit vraiment syrienne, parce que ce sera une vraie paix et la meilleure et la plus appropriée pour toutes les parties au conflit et pour toute la Syrie.»

Antonio Torrenzano

 

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Le Pontife, hier pendant l’Angelus, n’a pas manqué de revenir sur la veillée pour la paix en Syrie, au Proche-Orient, et dans le monde entier de samedi soir. Dans son message qui a suivi la prière de l’angélus à place Saint-Pierre, le Pape a affirmé : « L’engagement continue […]. Je vous invite à continuer à prier pour que cessent la violence et la dévastation en Syrie et pour que l’on travaille via un engagement renouvelé, à une juste solution au conflit fratricide». Le Pontife a ainsi remercié tous ceux qui, « de différentes manières, ont adhéré à la veillée de prière et de jeûne ». Il a encore dit merci aux nombreuses « personnes qui ont offert leurs souffrances», aux autorités civiles et aux représentants des différentes religions, ainsi qu’aux « hommes et aux femmes de bonne volonté ».

 

Le Pape, dans sa prière, n’a pas oublié les autres pays du Proche-Orient : « le Liban, pour qu’il trouve la stabilité désirée et qu’il continue à être un modèle de coexistence; pour l’Irak, pour que la violence sectaire laisse le pas à la réconciliation ; et pour le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, pour qu’il progresse avec décision et courage». Prions pour l’Égypte, a déclaré encore Pape François, « afin que tous les Égyptiens, musulmans et chrétiens s’engagent à construire ensemble la société pour le bien de l’entière population. La recherche de la paix est longue et exige patience et persévérance».

 

Le Pontife n’a pas manqué de revenir encore une fois sur la prolifération des armes et sur le commerce illégal de les mêmes. Cette guerre implique de dire non « à la haine fratricide, aux mensonges, à la violence sous toutes ses formes, à la prolifération des armes et à leur commerce illégal ». Toujours devant toute la foule des fidèles réunis à place Saint-Pierre, le Pontife a encore affirmé : « il reste toujours le doute que cette guerre soit vraiment menée pour résoudre des problèmes ; n’est-elle pas une guerre commerciale pour vendre ces armes via le commerce illégal ? C’est cela l’ennemi à combattre avec cohérence pour la paix et le bien commun ».

 

Antonio Torrenzano

 

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Fermement opposé à toute intervention militaire, le pape François a appelé le monde entier, les catholiques, les fidèles des autres religions et les non-croyants à une journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie ce samedi.

 

Le Saint-Siège, outre une offensive diplomatique menée tambour battant en vue de contrecarrer l’éventualité d’une intervention militaire, invite quant à lui les fidèles de la planète à observer une journée de profonde réflexion ce samedi. L’initiative a recueilli l’adhésion de très nombreuses communautés chrétiennes à travers les cinq continents ainsi que plusieurs communautés d’autres confessions. La communauté musulmane de Paris a prié hier (vendredi 6 septembre) à la Grande Mosquée pour que «le sang arrête de couler» en Syrie, juste à la veille d’un appel du Pontife à jeûner pour la paix dans ce pays.

 

«Toutes les religions appellent à la paix en Syrie et même au-delà, alors pourquoi cela n’arrive-t-il pas? », a affirmé Mohamed Aïouaz, imam de la Grande Mosquée devant des centaines de fidèles réunis pour la prière d’hier. « Nous vivons des choses qui ont dépassé pratiquement toute définition humaine », a-t-il ajouté. Mais, « nous n’avons que ce moyen : prier pour la paix pour que le sang arrête de couler».

 

Le monde reste toutefois avec les yeux fixés sur la Syrie et suspendu aux décisions de la France et des États-Unis. Pays qui tentent de convaincre leurs alliés de la nécessité de «sanctionner» le régime de Bachar El-Assad. Les partisans de l’intervention armée invoquent volontiers le « devoir moral » d’agir face à une action « moralement inacceptable». Les États-Unis et la France envisagent une action militaire limitée contre le régime syrien, qu’ils accusent d’avoir recouru à des armes chimiques il y a deux semaines près de Damas.

 

Mais, existe-t-il des armes «propres» et des armes «sales» ? Existe-t-il de guerres justes et des conflits sales ? La guerre en Iraq, le conflit en Afghanistan ont été une totale débâcle pour l’occident. Il ne faudra plus jamais oublier les mensonges de Tony Blair et du président Bush junior afin de déclarer leur guerre. L’Histoire nous a déjà dit que tout ça, il a été une mémorable faillite. « Guerre juste », « guerre préventive », « guerre d’ingérence» ? Des oxymores, des expressions qui viennent d’alimenter et justifier un vocabulaire belliciste et des mensonges pour d’intérêts économiques géopolitiques de la part de nos démocraties encore impérialistes et néocoloniales.

 

Le moyen de la guerre est la faillite de la politique et dans la raison d’être la plus haute de la diplomatie. Si la politique et la diplomatie ne sont pas efficaces, tout ça signifie que nous n’avons pas de leaders. Nous n’avons pas des hommes d’État illuminés qui savent anticiper l’avenir plutôt que le poursuivre en se soumettant. Signifie encore que nos commis d’État n’ont pas la clairvoyance pour la gestion de la complexité que ce monde contemporain revendique et prétend.

 

Antonio Torrenzano

 

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Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Federico Lombardi, a communiqué que la «veillée de prière pour la paix », selon son titre officiel, que présidera le pape François, débutera samedi 7 septembre à 19 heures.

 

Le Pontife par ses tweets a rappelé que ce samedi « nous vivrons ensemble une journée spéciale de jeûne et de prière pour la paix en Syrie, au Moyen-Orient et dans le monde entier. Je renouvelle mon invitation à toute l’Église à vivre intensément cette journée». Le Pape a fortement encouragé les fidèles de Rome et les pèlerins à participer à la veillée de prière pour invoquer le grand don de la paix.

 

La veillée de prière sera précédée à compter de 17h.45 d’un temps réservé à la confession. Sous la colonnade du Bernin, cinquante confessionnaux seront disponibles pour recevoir le sacrement de réconciliation.«Le Saint-Père a souhaité la présence des confessionnaux, considérant que la vraie paix naît dans le cœur de l’homme réconcilié avec Dieu et avec ses frères », comme le Saint-Siège a expliqué pour ce qui concerne le déroulement de l’événement.

 

Pape François s’adressant aux frères de langue arabe, a leur demandé de « rester une présence de la miséricorde de Dieu et de continuer à témoigner au monde que les tribulations, les difficultés, les épreuves, la violence et le mal ne pourront jamais vaincre Celui qui a vaincu la mort ». La foi, a encore souligné le Pape, « représente une force capable de rendre le monde plus juste et plus beau».

 

Antonio Torrenzano

 

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Conversation avec Desmond Mpilo Tutu, Archevêque anglican, 80 ans, prix Nobel pour la Paix en 1984 pour son engagement contre l’apartheid en Afrique du Sud. Desmond Tutu a été le premier archevêque anglican noir de ville de Cape Town et responsable de l’Église anglicane pour l’Afrique méridionale. En 1978, l’archevêque devient le premier secrétaire général du Concile des églises africaines du sud. En 1994, après les premières élections démocratiques et pas raciales en Afrique du Sud, le nouveau parlement constitue la Commission pour la vérité et la réconciliation en désignant Desmond Tutu comme leader pour affronter fermement les atroces vérités du passé. Après avoir obtenu le prix Nobel pour la Paix en 1984, Desmond Tutu a continué à travailler au service des plus démunis, des réfugiés, des enfants, des femmes, des personnes âgées. Le dialogue a été développé dans plusieurs reprises et dans différents lieux : au World Social Forum à Nairobi en janvier 2007, à Rome pendant les Rencontres sur la Paix auprès de l’Ara Pacis, à Paris et à Genève près de Nations Unies dans les années 2010 et 2012.

 

Antonio Torrenzano. Quels sont-ils vos souvenirs personnels pendant la période de l’apartheid et après dans la construction de la démocratie en Afrique du Sud ?

 

Archevêque Desmond Tutu. En 1986, quand je suis devenu archevêque il était un scandale que j’allasse à vivre à Bishopscourt, la résidence officielle de l’archevêque anglican de Cape Town. Maintenant, je vis dans un village qu’il était avant habité seulement par des citoyens blancs et ce n’est plus un problème. Avant les écoles étaient rigidement divisées selon les races, maintenant elles sont devenues mixtes. L’éducation publique déroule d’excellents parcours éducatifs et la population scolaire, elle réfléchit l’ensemble cohérent du pays. Les changements sociaux et politiques ils se perçoivent et ils sont en train de modifier ultérieurement mon pays.

 

Antonio Torrenzano. En 1994, après les premières élections démocratiques en Afrique du Sud, le parlement créa la Commission pour la vérité et la réconciliation en désignant comme coordinateur votre personne.Qu’est-ce que c’est le pardon Archevêque Desmond Tutù ?

 

Archevêque Desmond Tutu. Comme êtres humains, nous avons l’extraordinaire capacité de faire du mal et commettre d’horribles atrocités. Mais, de manière surprenante, nous avons aussi la plus haute capacité de faire du bien. De combattre pour le bien commun et de défendre la dignité humaine. Le pardon ce n’est pas minimiser ce qui s’est passé ! Le pardon, c’est reconnaître la gravité et l’horreur des faits marquants sans camoufler les responsabilités. Quoi signifie-t-il pardonner ? La victime et le bourreau doivent être conscients de tout ce qui s’est passé. Imaginez-vous une pièce humide et pleine de moisissure : les fenêtres sont fermées, les tentes tirées, mais au-dehors le soleil resplendit et l’air est frais. Pardonner c’est ouvrir ces fenêtres, faire entrer une nouvelle lumière et du nouvel air dans la vie de la victime et du bourreau en leur donnant la possibilité d’un nouveau début. Pendant les travaux de la commission, j’ai dans plusieurs occasions noté que d’individus qui devaient se consumer dans la colère et dans la vengeance ils ont par contre montré une considérable magnanimité et une noblesse d’esprit. Tout ça, il a été la plus grande leçon que j’ai apprise du travail développé comme chef de la commission.

 

Antonio Torrenzano. Pourquoi avez-vous choisi la formule de la Commission pour la réconciliation ?

 

Archevêque Desmond Tutu. Quand le nouveau parlement choisit la création d’une « Commission pour la vérité et la réconciliation », notre Pays il savait déjà qu’elle avait été la meilleure solution. Nous ne pouvions pas prendre la voie d’un « procès de Nuremberg » parce que nous n’avions pas une nette distinction entre victimes et bourreaux. Nous pouvions, en revanche, opter pour une amnistie générale pour mettre fin à la période historique précédente. Mais, nous n’avons pas non plus choisi cette possibilité juridique. Nous avons choisi la solution de l’amnistie individuelle en offrant la liberté à la place de la vérité. Tous les individus imputés devaient publiquement demander pardon au cours des sessions de la commission. Dans cette manière soit les directs intéressés qui avaient subi de la violence, soit l’entière communauté internationale serait venue à la connaissance de tout ce qu’il avait été réellement l’apartheid en Afrique du Sud. Il n’est jamais trop tard pour se repentir, mais le chemin à accomplir pour le pardon et pour la recomposition d’un rapport doit être toujours clair. Les excuses pourront être acceptées, on pourra pardonner, mais l’authenticité du repentir doit être montrée par la forme de la réparation. La commission n’a pas opéré pour punir les fautes du passé parce que cet objectif il aurait été une mission impossible à poursuivre. Elle a opéré, au contraire, pour créer un climat qui encourageait la réconciliation. Dans ce sens, je crois qu’elle a été amplement efficace.

 

Antonio Torrenzano. Pouvez-vous nous décrire la liberté après avoir vécu la période de l’apartheid ? Dans vos écrits, vous soulignez l’importance du pouvoir de la souffrance qui rend fort chaque individu.

 

Archevêque Desmond Tutu. Maintenant, je peux marcher dans la rue sans peur, d’être reconnu comme individu et de ne pas être considéré comme un fantôme. Sans une robuste foi, je n’aurais pas survécu à la lutte contre l’injustice de l’apartheid. La foi m’a donné la force de penser à un avenir différent pour mon Pays. Elle a été ma certitude.À présent, je vis dans un pays dans lequel les représentants parlementaires ne doivent plus se cacher devant la communauté internationale pour le déshonneur de l’apartheid. Aujourd’hui, mon Pays participe de manière active à la vie de la communauté internationale.

Antonio Torrenzano

 

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Le terme “humanisme” a connu plusieurs sens. D’abord consacré à ceux qui se vouent aux humanités pendant la Renaissance, il a désigné l’esprit de solidarité entre humains de toutes origines. Aujourd’hui que tous les humains de l’ère planétaire vivent une communauté de destin, il peut prendre un sens concret. Mais il demeure un grand vide au coeur de cette notion: qu’est-ce que l’humain ? Or la condition humaine n’est nulle part enseignée dans nos écoles et universités.

 

Comment la reconnaître ? Nous sommes condamnés à rechercher la base anthropologique de l’humanisme. Quelle est cette base? La première, c’est la trinité humaine, c’est-à-dire que l’humain ne se définit pas par l’individu ou ne se définit pas par la société et ne se définit pas par l’espèce, mais par les trois, inséparablement […]. La société est le produit des interactions individuelles, mais cette société avec ses émergences rétroagit sur les individus, leur donne la culture, le langage et nous sommes les producteurs-produits de la société.

 

Cette trinité est aussi inséparable que la Sainte Trinité où le Père produit le Saint-Esprit qui génère le fils et lequel régénère le Père qui, vous le savez, devient beaucoup plus gentil de la Bible à l’Évangile. Ce processus inséparable signifie que vous ne pouvez plus mettre en compartiments séparés l’espèce, l’individu et la société. Vous avez cette réalité trinitaire et c’est artificiellement et arbitrairement que l’on considère la société avec à l’intérieur des individus qui sont comme dans une boîte ou comme des automates déterminés par la machine sociale. Nous avons donc cette réalité fondamentale qui est bio-anthropho-sociologique, deux termes qu’on ne peut absolument plus séparer. Autre base anthropologique fondamentale, ce qu’est l’être humain en tant qu’individu. On est enfermé dans une triple définition: Homo sapiens, c’est-à-dire animal doté de raison; Homo faber, c’est-à-dire producteur d’outils, technicien; Homo economicus — définition tardive du XVIIIe siècle — mû par son intérêt personnel.

 

Ces trois notions sont justes, mais tout à fait insuffisantes parce que, en même temps que l’Homo sapiens, il y a l’Homo demens, c’est-à-dire que le délire, la folie, ne sont pas des cas limites de ceux qu’on enferme dans des asiles, ce sont des potentialités humaines qui se révèlent dans la moindre de nos colères, qui se révèlent dans le désir infini de conquête, des Gengis Khan ou d’autres, qui se révèlent sans arrêt dans l’histoire humaine, dans ce que les Grecs appellent l’hubris, la démesure. Bref, entre le pôle de la raison et le pôle de la folie, il y a toute la zone de l’affectivité. Mais l’affectivité, elle, et les travaux d’Antonio Damasio et de Jean-Didier Vincent, qui ont étudié le cerveau, notamment à travers les imageries cérébrales, ont démontré qu’il n’y a pas de raison pure; c’est-à-dire que, quand les centres d’activité rationnelle sont en mouvement, des centres d’affectivité sont mis en mouvement.

 

Le mathématicien qui fait ses calculs est animé par la passion des mathématiques. Autrement dit, il n’y a pas de raison sans un minimum d’émotion ou de passion et donc le moment du délire. C’est quand la rationalité, soit est occultée, paralysée par la passion, soit quand elle se met au service de la passion humaine, de la folie, ce qu’ont très bien montré Adorno et Horkheimer dans leur idée de la rationalité instrumentale qui sert à construire aussi bien Auschwitz que l’arme nucléaire. Donc, il faut dépasser cette conception simpliste de l’Homo sapiens pour la conception complexe. Par ailleurs, il n’y a pas seulement l’Homo faber: dès Néandertal, dès les sociétés archaïques, il y a des croyances mythologiques en une vie après la mort, sous forme de spectre immatériel ou sous forme de renaissance; il n’y a pas de société sans mythologie, dont la croyance en une vie post mortem et la prolifération mythologique ne s’est nullement arrêtée avec la disparition des anciens mythes et des anciens Dieux, comme ceux de l’Olympe, etc. Nous avons créé des mythes modernes, notamment le mythe du progrès comme on voit dans l’Histoire.

 

Le communisme fut une religion qui se croyait d’être une science, mais qui portait une promesse messianique. Je dirai même que le néolibéralisme qui a régné comme science économique fut l’une des mythologies les plus minables qu’a produit l’humanité. Donc, Homo faber est inséparable d’Homo mythologicus. Enfin l’Homo economicus mû par son intérêt personnel est de plus en plus évident dans notre civilisation. Mais, nous voyons aussi l’Homo ludens qu’avait bien diagnostiqué Huizinga, c’est-à-dire celui de la dépense, du jeu, de la fête, de ce que Georges Bataille va appeler la consumation. Ainsi, évidemment, ce sont des notions antagonistes qui définissent l’être humain. Et j’arrive même à cette idée, c’est qu’il y a un ensemble qu’on peut dire le pôle prosaïque de la vie humaine, c’est-à-dire les obligations qu’on doit faire sans intérêt, et le pôle poétique, c’est-à-dire ce que nous faisons avec passion, avec amour, avec communion, avec fête.

 

Il faut penser, donc, que, dès le départ, nous avons Homo complexus et c’est très important parce que, si vous pensez à la Hobbes que l’homme est par nature mauvais, il faut tout faire pour contrôler cet animal méchant. Mais, si vous dites que l’homme est bon, alors il faut tout faire pour laisser sa bonté naturelle s’exprimer. Mais si vous pensez qu’il est capable du bon et capable du mauvais, vous avez une problématique politique beaucoup plus complexe et beaucoup plus riche: comment faire pour que le meilleur puisse s’exprimer, comment faire pour que la poésie puisse s’épanouir et pour que soient inhibées les tendances destructrices, folles. Donc si vous voulez, je pense que la question de l’Homo complexus est indispensable pour la pensée et pour l’action notamment politique.

 

Ensuite, il y a aussi une autre donnée anthropologique: c’est le lien entre l’unité et la diversité humaine. L’unité est incontestable: unité génétique, unité anatomique, unité physiologique, unité cérébrale. Nous sommes tous pareils. Mais nous sommes tous différents. Les individus sont différents par la physionomie, par le caractère, par les aptitudes. C’était Neel qui, étudiant une tribu indienne d’Amazonie qui s’est trouvée pendant plusieurs siècles isolée dans un isolat génétique, avait remarqué que chez ces indigènes, cette petite population, il y avait des différences entre individus aussi grandes que ce qu’on rencontrait dans le métro à Londres. C’est dire que même un isolat génétique produit des individus différents. J’ajoute que c’est parce qu’il y a des différences individuelles dans toutes les sociétés qu’il y a des êtres anomiques, des déviants, des gens qui ne croient pas aux dogmes que la société impose et qui sont rétifs. Je suis persuadé que partout où règnent des dogmes, des religions, il y a des individus qui n’y croient pas, mais évidemment, s’ils sont très prudents, ils ne se manifestent pas trop. S’ils sont imprudents, ils peuvent être fondateurs d’une nouvelle idée, d’une nouvelle religion.

 

Ce qui est capital, c’est que c’est à partir de l’unité humaine que se sont générées les diversités, non seulement individuelles, mais aussi culturelles et sociales. La culture, c’est-à-dire le langage, la musique, les arts et les techniques, est un phénomène propre à l’humanité. Et bien, la culture, elle, on ne la connaît qu’à travers des cultures différentes. Si la musique est présente dans toutes les sociétés, on ne connaît la musique qu’à travers les diverses musiques. Si on a tous le même langage à double articulation, celui qui a été défini comme tel par Jakobson et autres, toutes les langues sont différentes les unes des autres, dans leurs grammaire, syntaxe, etc. Donc, unité et diversité, c’est un phénomène très important et qui nous ramène à la diversité propre aux individus d’une même société. Cela veut dire aussi que c’est très important pour les processus d’évolution, de transformation et de création. Ce n’est pas seulement que certains individus peuvent réaliser des aptitudes artistiques, créatrices en musique, en poésie et en art, mais c’est aussi de voir comment de grandes innovations mythologiques ou religieuses sont parties d’individus déviants, comme le prince Shakyamuni Siddhārtha, qu’on a appelé le Buddha, l’éveillé: c’était un homme qui s’est mis à réfléchir tout seul sur la souffrance, sur l’impermanence, et de sa réflexion est née un message que quelques disciples ont “engrammé”.

 

Puis ça s’est répandu, une déviance est devenue une tendance et une tendance est devenue une force historique: le Bouddhisme qui s’est propagé en Chine et en Extrême-Orient. Jésus de Nazareth était un chaman, condamné par le Temple, qui n’a eu que quelques disciples. Mais il s’est trouvé que, par quelques rebondissements historiques imprévisibles, un autre individu chargé justement de persécuter les chrétiens, Saul, qui va devenir Paul, devient, à la suite d’une conversion très, très étonnante, l’annonciateur de la nouvelle religion, en rompant avec les rites de la synagogue, et annonçant une bonne nouvelle universelle alors que le message juif était limité au peuple élu. Et après quelques siècles d’incubation, le Christianisme a triomphé dans l’Empire romain. (…) De même, le capitalisme est né de marchands, des navigateurs, qui ont commencé à trafiquer des épices, du poivre, de la soie, d’autres produits exotiques, et finalement corrompre de l’intérieur le monde féodal, avec l’aide d’une puissance nouvelle qu’est la monarchie, et transformer la société médiévale.

 

De même, la science moderne a commencé en déviance… Au XVIIe siècle, c’est Descartes, c’est Galilée, c’est Bacon, qui en élaborent les idées de base. À partir de ces individus, une force historique va se développer au XVIIIe, au XIXe et d’une manière formidable au XXe. Donc, le problème de la diversité humaine, c’est le problème aussi des déviances, des tendances, des conflits, qui créent cette diversité. Ainsi donc, l’humanisme doit considérer la complexité humaine, tissée elle-même de contradictions et d’antagonismes internes. Il ne saurait vouloir abolir l’Homo mythologicus, mais le faire dialoguer avec Homo sapiens. Il ne saurait abolir l’Homo demens, mais introduire partout une dialectique entre raison et passion et rendre ces deux termes inséparables. Il ne saurait abolir homo economicus, mais il devrait le contrebalancer dans le développement de l’Homo ludens ou mieux, de l’Homo poeticus.

 

Edgar Morin

 

 

 

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Version longue prononcée à l’Université de Rome III, le 26 octobre 2011, avec la délégation des humanistes et la participation du Cardinal Ravasi.

 

Qu’est-ce que l’humanisme ? Un grand point d’interrogation à l’endroit du plus grand sérieux ? C’est dans la tradition européenne, Grecque-juive-chrétienne, que s’est produit cet événement qui ne cesse de promettre, de décevoir et de se refonder. Lorsque Jésus se décrit (Jn 8,24) dans les mêmes termes qu’Élohim s’adressant à Moïse (Ex 3,14), en disant : « Je suis », il définit homme – et anticipe l’humanisme – comme une « singularité indestructible » (selon les termes de Benoit XVI). Singularité indestructible qui non seulement le relie au divin par delà la généalogie d’Abraham (comme le faisait déjà le peuple d’Israël), mais qui innove. Car si le « Je suis » de Jésus s’étend du passé et du présent au futur et à l’univers, le Buisson ardent et la Croix deviennent universels.

 

Lorsque la Renaissance avec Érasme, les Lumières avec Diderot, Voltaire, Rousseau, mais aussi le Marquis de Sade et jusqu’à ce juif athée qu’était Sigmund Freud, ils proclament la liberté des hommes et des femmes à se révolter contre les dogmes et les oppressions, à émanciper les esprits et les corps, à mettre en question toute certitude, commandement ou valeur, – est-ce à un nihilisme apocalyptique qu’ils ont ouvert la voie ? En s’attaquant à l’obscurantisme, la sécularisation a oublié de s’interroger sur le besoin de croire qui sous-tend le désir de savoir, ainsi que sur les limites à poser au désir à mort – pour vivre ensemble. Pourtant, ce n’est pas l’humanisme, mais ce sont les dérives sectaires, technicistes et négationnistes de la sécularisation qui ont sombré dans la « banalité du mal », et qui favorisent aujourd’hui l’automatisation en cours de l’espèce humaine. « N’ayez pas peur ! », ces mots de Jean-Paul II ne s’adressent pas seulement aux croyants qu’ils encourageaient à résister au totalitarisme. L’appel de ce Pape – apôtre des droits de l’homme- nous incite aussi à ne pas craindre la culture européenne, mais au contraire à oser l’humanisme : en bâtissant des complicités entre l’humanisme chrétien et celui qui, issu de la Renaissance et des Lumières, ambitionne d’élucider les voies risquées de la liberté. Merci aujourd’hui au Pape Benoît XVI d’avoir invité, pour la première fois en ces lieux, des humanistes parmi vous.

 

C’est pourquoi, avec vous sur cette terre d’Assise, mes pensées s’adressent à Saint-François-d’Assise : qui « ne cherche pas tant à être compris qu’à comprendre », ni « à être aimé qu’à aimer » ; qui éveille la spiritualité des femmes avec l’œuvre de sainte Claire; qui place l’enfant au cœur de la culture européenne en créant la fête de Noël ; et qui, quelque temps avant sa mort, déjà en humaniste avant la lettre, envoie sa lettre « à tous les habitant du monde entier ». Je pense aussi à Giotto qui déplie les textes sacrés dans des images vivantes de la vie quotidienne des hommes et des femmes de son temps, et met le monde moderne au défi de secouer le rite toxique du spectacle aujourd’hui omniprésent.

 

Peut-on encore parler de l’humanisme, mieux : peut-on parler l’humanisme ? Et c’est Dante Alighieri qui m’interpelle en cet instant, célébrant Saint François au Paradis de sa «Divine comédie». Dante a fondé une théologie catholique de l’humanisme en démontrant que l’humanisme n’existe que si et seulement si nous nous transcendons dans le langage par l’invention de nouveaux langages. Comme il l’a fait lui-même, en écrivant dans un style nouveau la langue italienne courante, et en inventant des néologismes. « Outre passer l’humain dans l’humain (« transhumanar » ) (Paradis I : 69), dit-il, tel serait le chemin de la vérité. Il s’agirait de «nouer », au sens d’ « accoupler » ( « s’indova », se mettre là, dans le « où ») ( Paradis 33 :138) – comme se nouent le cercle et l’image dans une rosace – le divin et l’humain dans le Christ, le physique et le psychique dans l’humain. De cet humanisme chrétien, compris comme un « outrepassement » de l’humain dans l’accouplement des désirs et du sens par le langage, s’il est un langage d’amour, l’humanisme sécularisé est l’héritier souvent inconscient. Et il s’en sépare en affinant ses logiques propres dont j’aimerais esquisser dix principes. Ils ne sont pas dix commandements, mais 10 invitations à penser des passerelles entre nous.

 

1) L’humanisme du XXI siècle n’est pas un théomorphisme. L’Homme majuscule n’existe pas.Ni « valeur » ni « fin » supérieure, aucun atterrissage du divin d’après les actes les plus hauts de certains hommes qu’on appelle des « génies » depuis la Renaissance. Après la Shoah et le Goulag, l’humanisme a le devoir de rappeler aux hommes et aux femmes que si nous nous estimons les seuls législateurs, c’est uniquement par la mise en question continue de notre situation personnelle, historique et sociale que nous pouvons décider de la société et de l’histoire. Aujourd’hui, loin de démondialiser, une nouvelle réglementation internationale est nécessaire à inventer pour réguler et maîtriser la finance et l’économie mondialisée et créer à terme une gouvernance mondiale éthique universelle et solidaire.

 

2) Processus de refondation permanente, l’humanisme ne se développe que par des ruptures qui sont des innovations (le terme biblique hiddouch signifie inauguration-innovation-rénovation ; enkainosis et anakainosis ; novatio et renovatio). Connaître intimement l’héritage grec-juif-chrétien, le mettre en examen approfondi, transvaluer (Nietzsche) la tradition : il n’y a pas d’autre moyen de combattre l’ignorance et la censure, et de faciliter ainsi la cohabitation des mémoires culturelles construites au cours de l’histoire.

 

3) Enfant de la culture européenne, l’humanisme est la rencontre des différences culturelles favorisée par la globalisation et la numérisation. L’humanisme respecte, traduit et réévalue les variantes des besoins de croire et des désirs de savoir qui sont des universaux de toutes les civilisations.

 

4) Humanistes, « nous ne sommes pas des anges, nous avons un corps ». Sainte Thérèse d’Avila s’exprime ainsi au XVIIe siècle, inaugurant l’âge baroque qui n’est pas une Contre-Réforme, mais une Révolution baroque amorçant le siècle des Lumières. Mais le libre désir est un désir à mort. Et il fallait attendre la psychanalyse, pour recueillir dans la seule et ultime réglementation du langage cette liberté des désirs que l’humanisme ne censure ni ne flatte, mais se propose d’élucider, d’accompagner et de sublimer.

 

5) L’humanisme est un féminisme. La libération des désirs devait conduire à l’émancipation des femmes. Après les philosophes des Lumières qui ont ouvert la voie, les femmes de la Révolution françaises l’ont exigée avec Théroigne de Méricourt, Olympe de Gouge, jusqu’à Flora Tristan, Louise Michel et Simone de Beauvoir, accompagnée par les luttes des suffragettes anglaises et je n’oublie pas les Chinoises dès la Révolution bourgeoise de 4 mai 1919. Les combats pour une parité économique, juridique et politique nécessitent une nouvelle réflexion sur le choix et la responsabilité de la maternité. La sécularisation est encore la seule civilisation qui manque de discours sur le maternel. Le lien passionnel entre la mère et l’enfant, ce premier autre, aurore de l’amour et de l’hominisation, ce lien où la continuité biologique devient sens, altérité et parole, est une reliance. Différente de la religiosité comme de la fonction paternelle, la reliance maternelle les complète et participe à part entière de l’éthique humaniste.

 

6) Humanistes, c’est par la singularité partageable de l’expérience intérieure que nous pouvons combattre cette nouvelle banalité du mal qu’est l’automatisation en cours de l’espèce humaine. Parce que nous sommes des êtres parlant, écrivant, dessinant, peignant musiquant, jouant, calculant, imaginant, pensant, nous ne sommes pas condamnés à devenirdes « éléments de langage » dans l’hyperconnection accélérée. L’infini des capacités de représentation est notre habitat, profondeur et délivrance, notre liberté.

 

7) Mais le Babel des langages génère aussi chaos et désordres, que l’humanisme ne régulera jamais par la seule écoute attentive prêtée aux langages des autres. Le moment est venu de reprendre les codes moraux immémoriaux : sans les affaiblir, pour les problématiser, en les à rénovant au regard des nouvelles singularités. Loin d’être de purs archaïsmes, les interdits et les limites sont des garde-fous qu’on ne saurait ignorer sans supprimer la mémoire qui constitue le pacte des humains entre eux et avec la planète, les planètes. L’histoire n’est pas du passé : la Bible, les Évangiles, le Coran, le Rigveda, le Tao nous habitent au présent. Il est utopique de créer de nouveaux mythes collectifs, il ne suffit pas non plus d’interpréter les anciens. Il nous revient de les réécrire, repenser, revivre : dans les langages de la modernité.

 

8) Il n’y a plus d’Univers,la recherche scientifique découvre et ne cesse de sonder le Multivers. Multiplicité des cultures, des religions, des goûts et des créations. Multiplicités des espaces cosmiques, des matières et des énergies cohabitant avec le vide, composant avec le vide. N’ayez pas peur d’être mortels. Capable de penser le multivers, l’humanisme est confronté à une tâche épochale : inscrire la mortalité dans le multivers du vivant et du cosmos.

 

9) Qui le pourra? L’humanisme, parce qu’il soigne. Le souci (cura) amoureux d’autrui, le soin écologique de la terre, l’éducation des jeunes, l’accompagnement des malades, des handicapés, des vieillissants, des dépendants n’arrêtent ni la course en avant des sciences ni l’explosion de l’argent virtuel ? L’humanisme ne sera pas un régulateur du libéralisme, qu’il se ferait fort de transformer sans à-coups apocalyptiques ni lendemains qui chante. En prenant son temps, en créant une proximité nouvelle et des solidarités élémentaires, l’humanisme accompagnera la révolution anthropologique qu’annoncent déjà aussi bien la biologie émancipant les femmes, que le laisser-aller de la technique et de la finance, et l’impuissance du modèle démocratique pyramidal à canaliser les innovations.

 

10) L’homme ne fait pas l’Histoire,mais l’Histoire c’est nous. Pour la première fois, Homo Sapiens est capable de détruire la terre et soi-même au nom de ses religions, croyances ou idéologies. Pour la première fois aussi les hommes et les femmes sont capables de réévaluer en toute transparence la religiosité constitutive de l’être humain. La rencontre de nos diversités ici, à Assise, témoigne que l’hypothèse de la destruction n’est pas la seule possible. Personne ne sait quels humains succèderont à nous qui sommes engagés dans cette transvaluation anthropologique et cosmique sans précédent. Ni dogme providentiel, ni jeu de l’esprit, la refondation de l’humanisme est un pari.

 

L’ère du soupçon ne suffit plus. Face aux crises et menaces aggravées, voici venue l’ère du pari. Osons parier sur le renouvellement continu des capacités des hommes et des femmes à croire et à savoir ensemble. Pour que, dans le multivers bordé de vide, l’humanité puisse poursuivre longtemps son destin créatif.

Julia Kristeva

 

 

 

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« Le Christ est notre paix et par lui implorons la paix pour le monde entier ! » La recherche de la paix a été l’appel de pape François à l’occasion de son message Urbi et Orbi, cette dimanche à midi à place Saint-Pierre à Rome, après la messe de Pâques.

Paix au Moyen-Orient. Le Pontife s’est adressé en particulier au Peuple israélien et au Peuple palestinien pour qu’ils reprennent « avec courage et disponibilité les négociations pour mettre fin à un conflit qui dure désormais depuis trop de temps ». Paix en Irak, pour qu’il cesse « définitivement toute violence, et, surtout, pour la Syrie bien-aimée, pour sa population blessée par le conflit et pour les nombreux réfugiés qui attendent aide et consolation. Que de sang a été versé ! Et que de souffrances devront encore être infligées avant qu’on réussisse à trouver une solution politique à la crise ? »

Paix en Afrique qui reste encore un théâtre de conflits sanglants. « Au Mali, afin qu’il retrouve unité et stabilité ; et au Nigéria, où malheureusement ne cessent pas les attentats qui menacent la vie de tant d’innocents et où de nombreuses personnes, même des enfants, sont retenues en otage par des groupes terroristes. Paix dans l’est de la République Démocratique du Congo et en République centrafricaine, où nombreux sont ceux qui sont contraints à laisser leurs maisons et vivent encore dans la peur ». Enfin, une pensée particulière pour la Péninsule coréenne, « pour que soient surmontées les divergences et que murisse un esprit renouvelé de réconciliation ».

Paix au monde entier, a-t-il affirmé Pape François. Un monde qui est encore si divisé par l’avidité de ceux qui cherchent des gains faciles, blessé par l’égoïsme qui menace la vie humaine et la famille. Égoïsme qui continue la traite de personnes :l’esclavage le plus répandu en ce vingt-et-unième siècle. Paix au monde entier, déchiré par la violence liée au trafic de drogue et par l’exploitation inéquitable des ressources naturelles ! Paix à notre Terre ! (…) ».

Antonio Torrenzano

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Une messe solennelle, simple, sans homélie, pour la liturgie de ce dimanche de Pâques. Le Pontife portant juste une chasuble blanche est sorti en procession de la basilique Saint-Pierre directement sur le parvis de la Basilique pour la liturgie. Une liturgie dont le Pape a été l’unique célébrant et qui a débuté par le rite du « Resurrexit ».

Au pied de l’autel, une foule impressionnante : plus de 250 000 personnes qui ont assisté à cette liturgie de Pâques. Toute la Place Saint-Pierre autant que la Place Pie XII remplie ainsi qu’une partie de la Via della Conciliazione.

Dimanche matin, avant la liturgie, le Pape avait envoyé un tweet : « Accepte Jésus ressuscité dans ta vie. Même si tu t’es éloigné, fais un petit pas vers Lui: il t’attend les bras ouverts ». Une invitation que le Pape François avait déjà lancée samedi soir, pendant la messe de la vigile.

Antonio Torrenzano

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La première vigile de Pâques du Pontife François a été riche des symboles forts. Le Pape a tutoyé les fidèles en pleine veillée pascale en disant : « Accepte que Jésus ressuscité entre dans ta vie; fais un petit pas ». La Vigile pascale a été toujours ponctuée de gestes symboliques : la bénédiction par le Pape du feu nouveau, la procession du cierge pascal dans la nef de la basilique et la liturgie baptismale.

Selon les paroles de saint Augustin, il s’agit de la « Mère de toutes les liturgies». C’est-à-dire le cœur et le sommet de l’année liturgique où le feu et la lumière évoquent le passage à une vie nouvelle. Pendant son homélie, le Pontife a encouragé « à ne pas se fermer à la nouveauté que Dieu veut porter dans notre vie ».

Au cours de la cérémonie, le Pape a baptisé quatre catéchumènes: un albanais Kleant Ismaili, 30 ans, un italien Maurizio Stefano Pilati, 22 ans, un russe Eugeni Francesco Strokov, 30 ans, et un américain d’origine vietnamienne Anthony Dinh Tran, 17 ans. Plus de 4 000 personnes ont assisté à cette célébration eucharistique qui marque le terme du triduum pascal et de toute l’année liturgique.

Antonio Torrenzano