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Conversation avec Luca De Biase,blogger, journaliste, écrivain. Il travaille auprès du quotidien italien «Il sole 24 ore», dont il s’occupe du cahier hebdomadaire Nova dédié à l’innovation et aux nouveaux médias numériques. Avant de travailler au quotidien économique «Il sole 24 ore», il a enseigné comme maître de conférence auprès de l’Université Bocconi de Milan. Comme auteur, il a publié nombreux essais sur la révolution numérique dont «Il mago d’ebiz» (Fazi éditions 2000), «Critica del fondamentalismo digitale» (Laterza éditions 2003), «Economia della felicità. Dalla blogsfera al valore del dono e oltre» (Feltrinelli éditions 2007), essais pas encore traduits en langue française. Le dialogue a eu lieu dans la ville italienne de Pérouse pendant le festival international du journalisme, du 09 au 13 avril 2008. Son carnet virtuel http://blog.debiase.com

Antonio Torrenzano. Est-ce que le monde numérique a vraiment beaucoup d’influence? Possible que blogs, réseaux sociaux, wiki, podcast, ils soient devenus très importants?

Luca De Biase. La société GroupM, une entreprise de publicité mondiale, affirme que dans les derniers deux ans le public actif ait reversé sur les nouveaux médias une très grande quantité de contenus supérieurs à ceux produits par l’humanité entière au cours de sa précédente histoire. Quantités de ce genre ont nécessairement une conséquence qualitative, mais pour interpréter tout ceci, il faut chercher le sens systémique de cette évolution. Comme l’historien Fernand Braudel affirmait, du point de vue de la rose, le jardinier pourrait être doué d’une vie éternelle. Mais nous ne pouvons pas nous contenter de voir un grand phénomène comme si nous étions une rose. Pour comprendre, donc, une situation très complexe; la seule stratégie sera mettre ensemble tous les points de vue de toutes les fleurs pour chercher d’observer le jardin dans sa totalité. J’écris mon carnet virtuel depuis des années et je dialogue avec des gens qui le lisent et ils le commentent. L’activité de répondre et publier de nouveaux billets a acheté son importance dans ma journée; une dimension, que je vis en parallèle avec les autres activités quotidiennes. Par cette expérience, j’ai connu de manière spontanée nombreuse personne, j’ai à présent nombreuses relations amicales faites par petits gestes et grandes attentions. Le Web 2.0 est un nouveau registre de voix, d’individus qui utilisent l’écriture pour construire de relations humaines plus riche qu’ils rêvent qu’ils savent développer une vision de l’avenir. Une vision de l’avenir qu’ils savent raconter dans une manière pour que les autres voient ce qu’il n’y a pas encore. Avec une différence… leur crédibilité ne dépend pas par leurs succès, mais par leurs histoires, leurs tentatives de vivre la vie avec du sens, leurs souffrances, leur chaleur humaine par leurs efforts de se mettre en jeu. Récits, réflexions, suggestions qui deviennent une nouvelle source de l’actualité. Le réseau internet unit ces récits en les faisant devenir un nouveau média. Et ce média raconte l’époque dans laquelle nous vivons, le bond technologique en avant, la finance, la tendance à la consommation immodérée, d’analyses sur les transformations sociales accélérées. Les transformations sociales ne les perçoivent plus du haut en bas, mais au contraire. Un exemple ? Le temps comme valeur économique gratuit, dédié par chaque blogueur à l’ajournement de son carnet virtuel. Ces public actif sait distinguer ce qui vaut et ce qui ne vaut pas, la richesse de la qualité, l’indifférence pour l’ostentation, la réévaluation d’une culture qu’il n’a pas de prix et qui ne cède pas au marketing. Parce que le sens de la vie ne se mesure pas avec la monnaie. C’est la beauté, la tendresse , l’amitié, l’amour, la passion du bien faire qui anime le Web 2.0.

Antonio Torrenzano. Dans cette nouvelle culture digitale, le public est protagoniste. Cette culture restera-t-elle minoritaire? Encore, cette culture est-elle considérée utopique ou élitaire ?

Luca De Biase. La monétarisation du temps, matérialisé par la recherche d’un continu profit et qui alimente la nécessité d’une perpétuelle et inexorable croissance, elle a réussi à conquérir nouveaux domaines de la vie quotidienne précédemment confiés à l’autoconsommation ou à l’échange gratuit. La privatisation financière de chaque élément de la nature et de la culture a aussi influencé l’échange d’idées et des créations. Le bonheur, au contraire, il est possible seulement au-delà de la dépendance engendrée de la richesse comme de la pauvreté. Le message économique de ces derniers ans a été que seulement les satisfactions matérielles rendent heureux. La réponse est fausse parce que les satisfactions matérielles ne réussissent pas toujours à donner une vraie satisfaction. Un haut revenu ne libère pas l’individu de sa désolation, de la violence, de l’alcool, d’une mort prématurée, d’une existence sans sens. La créativité, l’humanité ou la passion d’un individu ils n’ont pas de prix; ce ne sont pas de valeurs qui peuvent être achetées pour échapper à la propre désolation de simple consommateur. Cette dichotomie est évidente, palpable, paradoxale, comme un récit de Luigi Pirandello, dans le monde des médias. Je m’explique: la pensée , l’imaginaire collectif est orienté par ce que les médias ils racontent. Pendant que les médias traditionnels sont maintenant d’otages de la publicité, de l’effrénée action commerciale et de la finance qui contamine les contenus; la dimension de la gratuité et de la qualité élevée, c’est le modèle économique des nouveaux médias numériques ou interactifs comme les carnets Web. Cette simple différence pose une contradiction entre les nouveaux médias digitaux et les médias traditionnels. Quelle contradiction? Les valeurs de la qualité et de la narration des faits par une nouvelle recherche de sens, par une culture exigeante. Une culture pas criée, légère, proposée par mille voix et non par un seul grand mégaphone. Nombreuses inspirations qui s’expriment et qui se rapportent et qui croient fondamental de témoigner ce qu’il arrive au mieux, de raconter une vision du monde réelle, crue et toujours objective. Ces récits critiques, pas influencés par la finance, le marketing, l’intérêt commercial, racontent non seulement mieux l’actuelle transition sociale, mais ils ont déjà érodé l’accueil favorable et le pouvoir aux télévisions commerciales, numéro de reproductions à la presse écrite, mais pas à la radio.

Antonio Torrenzano. Les médias numériques,surtout le Web 2.0, sont-ils expression d’un public actif, engagé ?

Luca De Biase. Le Web 2.0 nous a rendu, affirme David Weinberger, quelque chose dont nous avions une profonde nostalgie. Nos voix! La qualité de la vie, du temps comme valeur, de la subsidiarité, ce sont des valeurs supérieures aux principes et aux tendances de la consommation immodérée de marché. Cette tension morale est une tension pas idéologique, ni de droite ni de gauche. C’est une vérité qui naît par l’humanité de chaque individu, par de conscients choix de chaque citoyen européen. L’individu réagit ainsi au système industriel économique et médiatique. Système pensé et construit autour de l’idée abstraite d’un consommateur moyen et à toutes ses possibles déclinaisons commerciales. Par les carnets virtuels, les vidéos, les images, les podcasts on écrit, on communique avec d’autres individus, on construit une nouvelle narration qu’il ne vexe pas l’humanité d’ autres individus et qui rend à sujet humain son ancienne dignité. Les médias numériques sont expression d’un public actif qui change de manière structurale les équilibres du marché, un public qui efface le mot target comme multitude indéfini de consommateurs, mais qui érode aussi l’audience des médias traditionnels. Les cybercarnets peuvent être considérés de petits sites web, mais le réseau internet les unit en les transformant dans un média puissant avec une attention élevée sur l’actualité. Les moteurs de recherche, de plus, favorisent la cohésion et la solidité de ce système. La gratuité des contenus, des vidéos, des podcast, elle est égale au zéro, le potentiel créatif extraordinaire. Norman Lewis affirme qu’un milliard de gens, qui vivent dans les pays avancés et qui disposent au moins de deux milliards d’heures libres par jour; ils produisent une quantité de contenus dans un seul jour quantifiable au travail produit par 340.000 journalistes et membres de l’industrie des médias en trois ans de travail. Pour rejoindre la capacité productive ou égaliser les contenus d’un seul jour du peuple du réseau internet, 340.000 journalistes devraient travailler minimum 50 heures par semaine, sans congé, pour trois ans. Je crois que par cette différence de potentiel, il pourra se manifester quelque chose d’important et nouveau pour l’avenir. Pourquoi ? Parce que le peuple du réseau net offre à soi-même et aux autres son propre temps. Cette économie de la gratuité élabore contenus culturels de qualité sans échange monétaire en obtenant confiance, attention, réflexions critiques. Mais cette économie de la gratuité produit encore un retour surtout plus précieux : Relations Humaines.

Antonio Torrenzano.

 

 

**Special Thanks à l’artiste,dessinateur de presse et éditorialiste Jean Plantureux (dit Plantu) pour l’illustration.

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Conversation avec Danish Karokhel, journaliste, écrivain, directeur de l’agence de presse afghane Pajhwork Afghan News de Kabul. Le dialogue avec Danish Karokhel a eu lieu à Bologne pendant le séminaire sur la liberté de la presse, organisé par l’Assemblée de la région Émilia Romagna.

Antonio Torrenzano. L’agence de presse Pajhwork Afghan News, dont vous êtes le directeur, est née le 25 avril 2004. Depuis quatre ans d’activités , comment analysez-vous la situation de votre Pays ?

Danish Karokhel. Pajhwork est la première agence de presse indépendante de l’Afghanistan. L’agence est née le 25 avril 2004, elle a 38 correspondants, 92 individus en total qui y travaillent. À présent nous sommes les seuls à témoigner des événements dans les zones à haut risque de mon pays. La ligne éditoriale de l’agence Pajhwork Afghan News a comme point de repère l’impartialité et , par cette ligne d’action, nos services journalistiques sur l’Afghanistan ont été vendus à environ 100 journaux et magazines, à peu près 50 radios et télévisions à l’étranger. Comme rédaction, nous entendons continuer avec force et détermination pour donner une forte contribution à notre Pays pour qu’il évolue vers une société paisible et démocratique. La rédaction Pajhwork Afghan News est en première ligne pour affirmer le rôle essentiel de la liberté de la presse et la diffusion de la connaissance pour permettre le développement concret au Pays. Il n’y a pas démocratie participative ni développement économique et social en manque d’une presse libre et indépendante. Dans ce moment, l’Afghanistan a besoin de transparence, d’une administration capable et pas corrompue, d’un système de médias libre. La communauté internationale doit vérifier la liberté d’expression dans une nation qui est en train d’accomplir les premiers pas vers la démocratie. La même communauté devra aussi suivre attentivement le gouvernement et le Parlement pour empêcher que groupes de pression ou lobbies privent le peuple afghan de la liberté d’expression.

Antonio Torrenzano. Pouvez-vous me raconter la vie quotidienne d’un journaliste en Afghanistan?

Danish Karokhel. Raconter la vie quotidienne d’une journaliste en Afghanistan, c’est vraiment très simple. Il faut se préparer chaque jour à subir pressions, avertissements, menaces de mort,craindre pour la propre vie. La Constitution prévoit le droit d’informer, mais nous sommes dans un moment politiquement critique. Nous avons l’appui de la population, qui est maintenant conscient de l’importance d’un système de médias indépendants, mais les difficultés, les violences, les attentats et les pressions restent nombreux. Les journalistes ne subissent pas seulement de violences par les talibans, mais aussi par de nouveaux groupes armés, de la part d’officiers corrompus du gouvernement… au-delà du risque d’être impliqué en sanctions par la coalition internationale de l’OTAN-ISAF. Comme journaliste, je pense que le gouvernement de mon Pays doive ouvrir, dans une manière urgente par notre Commission pour la pacification (Peace Strengthening Commission), un dialogue avec les talibans et les chefs de toutes les tribus afin de garantir liberté de mouvement à la presse afghane. Les nombreuses violences aux journalistes afghans s’entrelacent, chaque jour, avec une profonde crise économique du secteur des médias. Ce secteur n’a pas encore réussi à produire ressources financières pour devenir stable, consistant. Je crois, encore, que les ONG internationales ont manqué l’objectif de former de nouveaux journalistes et soutenir le secteur après sa naissance. Le manque de sûreté et la fermeture des bureaux internationaux et des sociétés privées ont aussi bloqué les investissements publicitaires.

Antonio Torrenzano. Croyez-vous que le soutien international est diminué en Afghanistan ?

Danish Karokhel. Le soutien international est diminué presque à zéro dans le secteur des médias. De plus, il est en discussion un projet de loi qu’il pourrait réduire ultérieurement la liberté de la presse afghane. Il existe, concrètement, le risque que la presse afghane puisse finir sous la surveillance du pouvoir judiciaire, expression directe du pouvoir politique du gouvernement. Je souhaite que le gouvernement ne cède pas aux pressions de certains lobbies qu’ils veulent réduire la liberté d’informer, parce que le peuple afghan perdrait de nouveau la confiance dans les institutions publiques de l’État.

 

Antonio Torrenzano.

 

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Conversation avec Ali Hammud al-Hassan, journaliste, écrivain, critique cinématographique. Il travaille au quotidien iraquien Al Sabah. Ali Hammud al-Hassan vif avec sa famille à Sadr City, un des quartiers les plus dangereux actuellement de la capitale iraquienne. La rencontre a eu lieu à Bologne, où Ali Hammud al-Hasssam a été invité de l’Assemblée de la région Émilia Romagna pour un séminaire sur la liberté de presse.

Antonio Torrenzano. Comment un journaliste irakien travaille-t-il ou vit-il aujourd’hui à Baghdad?

Ali Hammud al-Hassan. Il est difficile à décrire, pour ceux qui ne sont pas d’Iraquiens, la situation d’aujourd’hui dans mon Pays. Il y a un diffus préjugé que tous les journalistes soient filo américaine. Le même préjugé est aussi réservé à d’autres positions sociales ou du travail que quelqu’un peut dérouler. Après la chute de Saddam Hussein, ils étaient nés environ 200 journaux dans les trois premiers mois du 2003. Maintenant, il y a seulement 60 publications, dont dix quotidiens où la rédaction est composée par des journalistes confirmés. Faire le journaliste est un des métiers les plus dangereux en Iraq. On peut écrire sur quelconque sujet et il peut te coûter la vie. Que tu sois shiite, sunnite, laïc, intégriste religieux, un simple citoyen irakien, une filo américaine, n’importe qui peut avoir un motif pour t’éliminer pour la seule raison que tu ne penses pas comme eux. Même si tu écris de sport, mais tu le fais pour un journal raté, tu risques la vie à la même manière.

A.T. Quels risques, à votre avis, sont-ils les plus intolérables?

Ali Hammud al-Hassan. Chaque matin, quand je sors de maison, je salue ma femme et mes fils comme si nous devions ne plus voir . Le soir, quand je reviens à la maison, c’est une espèce de réjouissance . Celle-ci ne peut pas et il ne doit pas être la normalité. Les intimidations pour raisons politiques, religieuses sont nombreuses. Celui-ci est une période pire pour la liberté de presse et le droit d’informer dans mon Pays. On peut être tué quand on sort de la rédaction ou on est frappé chez soi. Dans mon journal, le dernier mois d’août , il y a eu un raid d’une cellule terroriste de Al Qaeda qui a assiégé la rédaction et tiré plusieurs balles partout,heureusement sans tuer personne. Notre directeur a appelé toutes les forces qui pouvaient venir en secours: ministère de l’Intérieur, forces américaines, police iraquienne. Les secours sont arrivés seulement après que les terroristes étaient déjà partis. Celui-ci est le niveau d’attention vers la presse dans mon pays. Avoir d’espoir n’est pas chose simple à présent en Iraq.

A.T. Qu’est-ce que c’était la presse sous le régime de Saddam Hussein?

Ali Hammud al-Hassan. La presse, pendant le régime de Saddam Hussein, elle était identique à celle de chaque dictature. N’importe quel moyen de communication, il n’était pas d’autre qu’instrument de propagande. À l’époque, ils existaient seulement trois quotidiens nationaux, tous avec les mêmes nouvelles, tous avec les mêmes contenus. Chaque jour, sans exceptions, on devait publier une photo du président en première page et, s’il n’y avait pas, toute la rédaction pouvait finir en prison à cause de ce manque. Qui se refusait, qui voulait être indépendant, il perdait son travail dans la meilleure des hypothèses, mais en quelques circonstances il pouvait être condamné à la peine capitale. Pendant le régime de Saddam Hussein, il y avait un mot: chaque journal était utile pour appuyer sur la nourriture ou d’envelopper de légumes. Nous avions d’espions, de détracteurs, d’informateurs du régime partout et, qui écrivait quelque chose de contraire, tout de suite, il venait dénoncé par le directeur de la publication ou par les services secrets qui étaient toujours présents dans les rédactions d’une manière énorme. Plusieurs de mes collègues ont été défaits dans l’acide, finis aux coups de bâton, moulus dans le ciment armé. De l’ans 1987 au 1995, pour vivre et continuer à faire ce métier, j’ai écrit pour de journaux étrangers en signant mes articles par un pseudonyme. Puis je suis entré dans la rédaction du quotidien Al Sabah, mais la situation de violence, de pauvreté dans mon Pays est toujours la même.

 

Antonio Torrenzano.

 

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Conversation avec Gitobu Imanyara, avocat, ancien éditeur du Nairobi Law Monthly, revue mensuelle qui avait activement participé au combat pour la démocratie au Kenya. Sous le régime du président, Daniel Arap Moi, au début des années 1990, Gitobu Imanyara a été arrêté plusieurs fois pour ses opinions et ses publications qui ont été interdites. En 1991, pour récompenser son travail, l’Association mondiale des journalistes lui a remis la Plume d’or de la Liberté de la presse. Le dialogue a été développé par appel téléphonique.

Antonio Torrenzano. Avez-vous rencontré des pressions à publier la revue juridique Nairobi Law Monthly ?

Gitobu Imanyara. La revue juridique Nairobi law monthly a été lancée quand à l’époque il y avait le système du parti unique au Kenya. Un grand nombre de journalistes étaient obligés de s’autocensurer, mais je refusais chaque censure. Par conséquent, ma publication recevait souvent des visites de la police et il était même parfois interdit. Ces visites ont eu des répercussions économiques, mais aussi de limitation de ma liberté comme éditeur de la revue. Il m’arrivait parfois d’imprimer 10.000 exemplaires de la revue, de m’apprêter à distribuer l’édition, et de recevoir tout d’un coup une visite des autorités, qui confisquaient tout. J’ai donc perdu de l’argent et je me suis énormément endetté. Le Nairboi law monthly a suspendu il y a deux ans et demi ses parutions en raison de ces problèmes financiers. À l’époque, nous avions presque 20 employés, dont trois journalistes, des pigistes, des collaborateurs, des stagiaires. Le Nairobi law monthly était aussi une revue d’apprentissage pour les journalistes. La plupart des rédacteurs en chef, qui exercent encore la profession au Kenya dans d’autres publications, ils ont travaillé presque tous pour la revue. D’un certain point de vue, la revue a été un laboratoire dans lequel plusieurs de jeunes venaient pour apprendre le métier, mais aussi pour se confronter sur l’avenir du Pays.

A.T. Comment analysez-vous la situation contemporaine de la presse au Kenya ?

Gitobu Imanyara. Les journalistes ne sont plus emprisonnés et les journaux ne sont plus interdits. Mais, les journalistes de médias rencontrent encore des difficultés extrêmes qu’avant. La presse indépendante souffre d’une autocensure très forte. Par conséquent, il n’y a aucune liberté de presse concrète. Nombreuses publications privées ont toutes des liens avec le gouvernement et une énorme partie des financements ou investissements publicitaires sont gérés par le gouvernement. Les entreprises de presse indépendantes sont rares. Parfois, le gouvernement place lui-même des articles et il paie des journaux afin qu’ils publient des nouvelles favorables à son égard. Actuellement au Kenya, nous ne voyons pas de gens arrêtés ni emprisonnés pour leurs écrits, mais les problèmes demeurent. Les pressions sont différentes de ce qu’elles étaient, mais elles visent toujours à réduire la presse au silence.

Antonio Torrenzano. Pourquoi avez-vous quitté votre carrière comme avocat des Droits de l’Homme pour constituer le Nairobi law monthly. Qu’est-ce qui vous a conduit au monde du journalisme?

Gitobu Imanyara. Je suis un avocat de formation et je n’ai reçu aucune formation théorique au journalisme. Le droit était l’option la plus proche au journalisme. Pendant ma carrière d’avocat, je me suis battu pour les droits de l’homme et j’ai défendu des hommes politiques persécutés par le gouvernement. Cela, il m’a causé des problèmes avec les autorités et j’ai été arrêté, emprisonné et, même, rayé du barreau pour continuer ma profession d’avocat. C’est pendant l’une de mes incarcérations que j’ai eu l’idée d’une publication sur les Droits de l’Homme qui dénonceraient les mauvais traitements du système judiciaire au Kenya. En tant qu’avocat, j’avais vu un nombre de personnes condamnées à de peines qu’elles n’avaient pas commises. J’avais vu, aussi, comment le système judiciaire était utilisé pour de simples buts politiques. Quand j’ai été libéré en 1987, j’ai lancé la publication que j’avais imaginée, The Nairobi law monthly, pour dénoncer les violations du système judiciaire par le gouvernement, offrir un forum pour débattre la crise des droits constitutionnels au Kenya et prouver que toutes les personnes condamnées n’étaient pas forcément des criminels.

A.T. J’aimerais continuer notre dialogue sur les formes d’autocensure dont vous parliez dans votre réponse précédente.

Gitobu Imanyara. L’autocensure a de formes différentes. La première censure est directement liée à l’éditeur de la publication.L’objectif est toujours le même: réduire les médias au silence, étouffer la liberté d’expression et empêcher quiconque à dénoncer la corruption au sein de l’État. Il est difficile pour la communauté internationale de percevoir les restrictions imposées à la liberté d’expression dans mon Pays. Les médias refusent également à poser de questions liées au droit d’informer et ils couvrent très peu, eux-mêmes, les violations sur leurs propres libertés.

 

Antonio Torrenzano.

 

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Sans la presse, sans le net, sans les carnets virtuels que saurions-nous du monde ? Rien, ou alors très peu. Les atteintes à la liberté de la presse se sont multipliées de façon inquiétante dans ces dernières années. L’existence d’une presse indépendante est pourtant une condition nécessaire au développement économique et social d’un pays, une condition essentielle pour la démocratie de l’entière communauté internationale. La situation en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient est, à ce titre, particulièrement inquiétante.

La liberté de la presse dans le monde continue à mal se porter, constate amèrement Jean-François Julliard, directeur de l’information de Reporters sans Frontières. En effet, chaque année davantage de journalistes sont assassinés. En dehors de la circonstance particulière de l’Iraq, il est difficile de pointer du doigt certains pays plus tôt que d’autres, car les États où sont asphyxiés les médias indépendants sont très nombreux. Les gouvernements de Chine, de Cuba,de Biélorussie ou du Zimbabwe persistent dans leurs attaques incessantes contre les médias. Le silence en Corée du Nord, en Érythrée, en Libye, au Turkménistan laisse présager de façon intelligible ce que peut être la situation des médias derrière les murs fortifiés de ces pays. D’autre part, l’Asie reste la région la plus périlleuse au monde pour ceux qui pratiquent le journalisme, en raison du nombre de journalistes persécutés, de l’absence d’entreprises de médias indépendantes et de l’atteinte de la liberté de la presse par les autorités.

Là où les despotes craignent l’apparition d’un contre-pouvoir, participer à un journal d’opposition ou faire d’acte d’une contestation, il se paie bien souvent au prix de la vie, de la liberté personnelle, par tous de types de pressions. Pressions, souligne encore Jean-François Julliard, qui sont majoritairement politiques et se matérialisent par des menaces personnelles ou envers les familles : agressions, licenciements importuns, chantage, emprisonnements ou encore torture. Ces exactions sont perpétrées par les forces étatiques ou par des groupes privés, indépendants, tels que des mouvements rebelles. Dans certains pays, on assiste à des arrestations massives. Une nouvelle forme de répression contre la presse apparaît : la lutte contre les cyberdissidents sur Internet. En 2007, le nombre d’arrestations de journalistes a augmenté de près de 60 % dans le monde, par comparaison avec l’année précédente. Les journalistes, quand ils ne sont pas victimes des gouvernements, ils doivent de plus en plus faire face à la violence privée, religieuse, de groupes armés, de mafias.

Dans la ville italienne de Pérouse, du 09 au 13 avril 2008, le festival international de la presse discutera sur la situation contemporaine de la liberté et du droit d’informer. Une semaine de débats, séminaires, ateliers, colloques avec nombreux reporters, grands reporters, blogueurs du nord et du sud de la planète. Le festival international de Pérouse est lié à la journée mondiale de la liberté de la presse qui se déroulera le 3 mai 2008. Au festival, participeront pour la France:Robert Ménard, fondateur et secrétaire de Reporters sans Frontières, Anne Nivat, envoyée spéciale de l’hebdomadaire Le Point, Philippe Val, directeur de Charlie Hebdo, Éric Laurent, envoyé spécial du quotidien Le Figaro, Jean Lesieur, vice-directeur de France 24, Jean-François Le Mounier, Agence France Presse, Ethan Zuckerman, fondateur du web citizen media Global Voice, Bertrand Pecquerie pour World editors forum.

De notre part, ce carnet virtuel dédiera au droit d’informer, toutes les conversations prévues pour le mois d’avril 2008. Pour informer, ne se séparer jamais, comme Albet Camus affirmait, de devoirs difficiles et sans oublier les deux charges qui font la grandeur du métier de la parole: le service de la vérité et celui de la liberté.

Antonio Torrenzano.

 

 

Le déroulement des journées du festival international de la presse peut être lu au suivant adresse numérique, http://www.festivaldelgiornalismo.com

 

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Je suis un homme et j’attache de la valeur à la parole comme moyen pour partager avec tous les autres hommes et femmes les joies et les souffrances communes.

Je suis un homme et j’attache de la valeur à la parole qui me permet de vivre et de m’émouvoir.

Je suis un homme et j’attache de la valeur au devoir de dénoncer le silence sur Ingrid Betancourt et Haung San Suu Kyi abandonnées aux humiliations à l’autre bout du monde.

Je suis un homme et j’attache de la valeur à lutter pour qui a faim, qui a soif, qui n’a pas abri, qui veut, mais il ne peut pas s’instruire.

Je suis un homme et j’attache de la valeur à la noblesse de tout individu de s’engager pour les droits humains.

Je suis un homme et j’attache de la valeur au refus de mentir, à jamais s’agenouiller devant le mensonge et la servitude.

Je suis un homme et j’attache de la valeur à la liberté, à la vraie égalité, à la cum passion, à la gentillesse, au verbe comprendre qui n’est pas juger.

Je suis un homme et j’attache de la valeur à ma planète, à sa défense comme problème éthique où l’intérêt de l’individu doit être conjugué avec l’intérêt commun, à la tâche immense d’agir pour la brosser.

Merci Albert, merci Publius Terentius Afer pour ne me faire jamais oublier ma responsabilité et mes difficiles devoirs comme simple individu.

 

Homo sum:umani nihil a me alienum puto.

Antonio Torrenzano

 

 

*Special thanks to Médecins Sans Frontières pour l’image «Réfugiés au Congo».

 

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Le lecteur constatera que, au-delà des références aux événements immédiats au début de l’année 2007, les questions posées pendant les conversations et les réflexions menées par les maîtres à penser n’ont pas perdu de leur actualité, car elles transcendent les contingences du quotidien. Les analyses faites et les réponses apportées ne sont évidemment ni exhaustives, ni définitives. Elles ont cependant semblé suffisamment novatrices et susceptibles d’ouvrir sur d’autres débats ce carnet virtuel pour la prochaine année.

Le privilège intellectuel de nous journalistes, je crois qu’il est le privilège de poser de questions. En n’oubliant jamais de s’interroger comme individus sur le changement. De poser questions épineuses, tragiques,irrévérencieuses que le monde sollicite afin de raconter plus mondes possible, plus humanité possible. J’ai fini de lire dans ces jours deux livres, pour quelques vers antithétiques, mais complémentaires en même temps. Le dernier petit essai de Tvetan Todorov,”la littérature en péril”, publié chez la maison Flammarion et l’essai de Vito Mancuso, “l’anima e il suo destino” (en langue italienne et pas encore traduit en langue française), publié chez la maison d’édition italienne Raffaello Cortina. Tvetan Todorov affirme que la littérature est en train de perdre sa fin authentique,c’est-à-dire la connaissance de l’homme.Une littérature et une critique qui se disjoignent de l’humanité qu’elles doivent représenter, ou souligner dans l’oeuvre même, ils deviennent alors simples jeux formels . Au célèbre dogme de Mallarmé:le monde existe pour aborder à un livre; Todorov oppose l’idée qu’un livre, pour être vraiment livre, il doive comprendre, contenir, reconnaître plus humanité possible, plus monde possible. Et le critique littéraire? Pour Tvetan Todorov, un connaisseur de l’être humain. Parce que, si pour celui qui écrit l’objet est la condition humaine; qui lit et interprète la littérature, c’est-à-dire le critique, il sera deux fois un spécialiste et un connaisseur d’humanité. Le travail de Todorov m’a plu. Todorov lance une interprétation inactuelle dans ce temps présent, celle d’une destination civile et communautaire de la critique littéraire, d’une sollicitation de la raison au sens kantien contre les vanités et les multiples inhumanités de notre période historique. Une critique littéraire qui s’indigne, qu’il se range pour la vérité en opposition à une certaine école de pensée, selon laquelle l’auteur, la réalité, le style sont un pur fétiche et, que l’interprétation du texte, ce n’est qu’une modalité formelle.

Vito Mancuso, philosophe et professeur de théologie moderne et contemporaine près de la faculté de philosophie de l’Université San Raffaele de Milan, il écrit de l’âme et de sa destinée. L’âme… la chose la plus éthérée, pas facile à raconter dont beaucoup de monde joint à douter qu’elle existe. Pourtant, de l’autre côté, c’est la chose plus forte,parce qu’elle est forte comme la vie, comme l’honnête, comme la vérité. Mais sans âme chaque individu aurait-il pu posséder l’émotion ou la passion? Mystère de l’attirance. Autre mystère,plus impénétrable,celui de l’appartenance et de la fidélité. L’esprit est l’émotion de l’intelligence qui s’établit en son et il produit la musique immortelle des concerts de Mozart;l’esprit est l’émotion de l’intelligence qui s’établit en couleur et il produit les ciels étoilés et les champs de Van Gogh; l’esprit est l’émotion de l’intelligence pour l’ordre et la symétrie du monde qui s’établit dans la recherche scientifique et qu’il fit parler Albert Einstein de “l’admiration extasiée des lois de la nature”;l’esprit est l’émotion de l’intelligence qui s’établit en philosophie et il produit la justice parfaite de l’impératif catégorique kantien. L’esprit est encore la pointe de l’âme: l’intelligence qui veut, la volonté qui pense, l’intégralité de l’expérience humaine. C’est-à-dire la totale consécration de l’homme à quelque chose de plus grand que soi. Les romantiques utilisent le terme coeur, le terme grec energheia,c’est-à-dire le souffle vital, la passion. Comment faire, alors, pour retourner à une clairvoyance solidaire?

Antonio Torrenzano.

 

 

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Comisionado Paulo Sérgio Pinheiro 3Conversation avec Paulo Sergio Pinheiro. Expert des droits sur l’enfance, Rapporteur spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’étude sur la violence contre les enfants. Paulo Sergio Pinheiro est professeur au Centre pour les études sur la violence de l’Université de Sao Paulo (Brésil) et auprès du Watson Institute of International Studies de la Brown University. Il a écrit nombreuses publications sur la démocratie et l’histoire sociale des droits humains. Dans le cadre des Nations Unies, il a recouvert le rôle de Rapporteur spécial sur la situation des droits humains au Myanmar et il a été membre de la Sous-commission pour la protection et promotion des droits humains.

Antonio Torrenzano. Les enfants continuent à être les victimes de graves violations juridiques, soit dans le sud du monde soit dans le nord de la planète.Comment pourrions-nous défendre, de manière plus efficace,l’enfance ?

Paulo Sergio Pinheiro. La violence contre les enfants, il n’est jamais justifiable, comme il nous a aussi rappelé le message du secrétaire général des Nations Unies. Les enfants sont très vulnérable respect à la violence sans aucune distinction entre les riches et les pauvres, dans le nord comme au sud de la planète. Beaucoup d’enfants m’ont raconté leurs violences subies, ils m’ont parlé de leurs peurs, leurs déceptions. Il faut revenir à écouter les enfants. Je me rends compte que c’est un procès trop lourd, compliqué et qu’il y a aussi plusieurs facteurs sociaux qui sont à la base du problème de la violence. Cependant, notre passivité n’a plus d’excuse, nous devons traiter ce problème comme un problème urgent. Ils ont le droit à vivre leur enfance sans violence, sans atteindre demain ou un temps très loin. Nous devons demander au monde de transformer et modifier ces terribles réalités. La vie d’un enfant a une dimension complètement différente respect à celle d’un adulte et, les enfants, ils ne peuvent plus attendre. Si nous n’apportons pas de changements au milieu humain dans un temps très rapide, si la mentalité des communautés où nous vivons il ne change pas, si les lois ne sont pas améliorées, alors chaque jour beaucoup d’enfants seront destinés à devenir adultes sans avoir fréquenté l’école, sans avoir reçu une assistance proportionnée,sans avoir pu disposer d’un milieu sûr et protecteur dans lequel vivre.

Antonio Torrenzano. Est-ce que la violence sur les plus petits peut être prévenue?

Paulo Sergio Pinheiro. La violence n’est pas un simple incident, elle n’arrive pas par hasard, elle peut être certainement prévenue. Les recherches et la collaboration entre différents opérateurs du secteur de la santé et de la justice indiquent que, si les gouvernements affrontent les racines profondes de ce phénomène,la réalité pourra changer. La réponse doit être rapide et efficace et on pourrait adopter de mécanismes de détermination rapide de la violence pour en abattre les effets ravageurs. J’ajoute que les enfants devraient avoir à disposition des points d’écoute sûrs pour dénoncer les violences subies, pendant que les forces de police et la magistrature auraient l’obligation de travailler avec grande précaution pour ne pas exacerber les souffrances d’enfants ou d’adolescents victimes de violences. À la même manière, les auteurs de ces terribles crimes devraient être condamnés à des peines très sévères. Pour terminer mon analyse, j’ajoute que tous les états devraient investir encore plus dans la recherche et dans la récolte des données.C’est évident qu’il est impossible d’améliorer la condition de l’enfance en sachant peu de la vie que les mêmes enfants mènent. Et, il est encore plus inacceptable que la moitié de la population mondiale soit couverte par un système des renseignements pas proportionné. Les gouvernements, pour définir leurs politiques, ils ont besoin plus de renseignements et plus de données sur le problème de la violence: j’ai toujours insisté sur le fait qui reste une des principales causes de notre incapacité à défendre leurs droits. Sans écoute et sans compréhension de leurs préoccupations, nos possibilités de succès pour l’instruction et l’assistance qui leurs doivent avoir sont très basses.

Antonio Torrenzano. Comme l’Accord sur les droits des enfants ?

Paulo Sergio Pinheiro. La Convention sur les droits de l’enfant est un résultat important. Le texte a été ratifié par tous les pays du monde et c’est un traité universel qui fait partie de l’ordre juridique international.Tous les gouvernements l’ont ratifié et ils sont obligés à en réaliser les débuts et, en conséquence, les dispositions. L’étude du secrétaire général des Nations Unies demande aux pays signataires de revoir et améliorer les propres législations en interdisant chaque forme de violence contre l’enfance. Cet objectif doit être atteint d’ici au 2009. C’est clair que toutes les lois ne sont pas des baguettes magiques, ils ne changent pas la réalité d’aujourd’hui au lendemain, mais ils sont des instruments pédagogiques de toute façon forts qui constituent le fondement d’une action efficace. Les fonds affectés par les Nations Unies pour l’enfance sont à présent un fait considérable pour tout l’hémisphère méridional de la planète. L’UNICEF est un formidable instrument pour défendre les droits des enfants et, je crois que, nous avons déjà fait des progrès considérables. Aujourd’hui plus qu’en passé, nous disposons d’un agenda universel pour l’enfance et en termes d’éducation et de dialogue,on peut faire de plus et mieux.Une grande distance reste entre les désirs et la dureté de la réalité. L’important ce n’est pas perdre l’espoir et continuer dans notre engagement au service de cette partie plus faible et exposée de l’humanité.

Antonio Torrenzano