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Les pourparlers de Stockholm sous l’égide de l’ONU parmi le gouvernement de Saana et les rebelles houthis ont abouti à un cessez-le-feu entre les belligérants yéménites autour du port d’Hodeïda. Selon les Nations unies, cette première entente devrait permettre une amélioration de la vie de millions de personnes. Tout cela devrait faciliter l’accès humanitaire et la circulation des marchandises vers la population civile au Yémen.

Quatre ans après l’escalade des hostilités entre le gouvernement de Saana et le mouvement d’opposition houthi, appelé officiellement Ansar Allah, plus de 20 millions de personnes ont besoin aujourd’hui d’une forme d’assistance et de protection. Dans le pays, plus de 20 millions d’individus souffrent d’insécurité alimentaire et presque 10 millions de ces individus ne savent pas d’où viendra leur prochain repas. De même, le choléra a frappé de manière dure ce pays pendant l’été 2017 : 1.000.000 de personnes infectées pour 2.226 morts, 1 habitant sur 27.

Le Secrétaire général Antonio Guterres s’est rendu à Stockholm le dernier jour des pourparlers menés par son envoyé spécial Martin Griffiths pour essayer de faire sortir le Pays yéménite de la plus grave crise humanitaire au monde. «L’avenir de Yémen est entre vos mains», a déclaré Antonio Guterres aux acteurs politiques présents à Stockholm. « Vous avez conclu un accord sur la ville d’Hodeïda qui prévoit un redéploiement mutuel des forces du port et de la ville, ainsi que l’établissement d’un cessez-le-feu à l’échelle du gouvernorat», a-t-il déclaré, soulignant que l’ONU jouera « un rôle de premier plan » en ce qui concerne le port. «Tout cela facilitera l’accès humanitaire et la circulation des marchandises vers la population civile et améliorera les conditions de vie de millions de Yéménites», a-t-il souligné.

Les pourparlers de Stockholm se sont déroulés du 6 au 12 décembre 2018. Le cessez-le-feu autour du port d’Hodeïda est un progrès, mais le Yémen a besoin d’un paix durable. Les questions en suspens restent encore très nombreuses et les prochains réels progrès devront mettre fin à une crise politique et militaire qui touche ce Pays depuis plus de trois ans. Les belligérants se réuniront à la fin du mois de janvier, toujours en Suède, sous l’égide des Nations unies, pour de nouvelles consultations.

Antonio Torrenzano

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Au Yémen, une catastrophe humanitaire est en train de déchirer la population. Sur un pays de 27 millions d’habitants, 14 millions d’individus ont besoin d’une aide alimentaire urgente et ils pourraient bientôt se retrouver au bord de la famine. Depuis 2017, la catastrophe est devenue encore plus pressante pour une épidémie de choléra, conséquence directe de la dégradation des conditions de vie, qui a infecté plus de 1,1 million d’individus selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

La guerre civile qui a eu son début en 2014 parmi les communautés chiites Houthis et les partisans d’Abd Rabbo Mansour Hadi, le président du pays, qui vit en exil en Arabie Saoudite, a été une de principales conséquences de cette ruine. À présent, le conflit a fait quelque 10 000 morts selon le dernier bilan des Nations Unies et plus de 1,8 million d’enfants font face à un risque sévère de famine. Aujourd’hui, l’impact de la guerre touche particulièrement les enfants et les femmes, qui meurent de faim et de maladie alors que des camions remplis de vivres sont bloqués dans le port d’Hodeïda depuis plusieurs jours. Selon l’UNICEF, 400 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère.

Pour le directeur de la région arabe au Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), Luay Shabaneh, «le manque de nourriture, les déplacements, la malnutrition, les épidémies et l’érosion des soins de santé ont lourdement affecté la santé et le bien-être de 1,1 million de femmes enceintes provoquant de nombreux cas de bébés prématurés ou ayant un faible poids». Un porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) à Genève, Hervé Verhoosel, a rappelé mercredi passé que le Yémen est à présent la plus grande crise alimentaire dans le monde. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a lancé un appel à l’arrêt des combats au Yémen, parlant d’un “pays au bord du gouffre”.

Depuis trois ans et demi de conflit, la situation au Yémen est désastreuse. Les pillages et les assassinats sont des histoires quotidiennes dans le pays. Exactions et crimes de guerre, de la part de tous les belligérants, sont désormais devenus conformes à des normes de brutalité établie. La pauvreté croissante est visible partout et, au cours de ces dernières trois années, le conflit n’a montré aucun signe d’apaisement. Sur cette guerre à huis clos, la communauté diplomatique a révélé son échec autant qu’une grande partie du monde occidental qui méconnait cette disgrâce.

Antonio Torrenzano

À lire également : “Yémen : voyage aux racines de la guerre”, Carnet Hic et Nunc, août 2018, http://e-south.blog.lemonde.fr/2018/08/14/yemen-voyage-aux-racines-de-la-guerre/

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L’émissaire des Nations Unies pour la Syrie Staffan de Mistura quittera son poste à la fin novembre. Après quatre ans et quatre mois de tentatives infructueux pour mettre fin au conflit, Staffan de Mistura a choisi pour des «raisons purement personnelles» de quitter son poste. Une solution politique à l’inextricable conflit syrien reste dans ces conditions très faible.

Stafan de Mistura avait succédé en 2014 à Lakhdar Brahimi. Le diplomate italo-suédois âgé de 71 ans a été le troisième diplomate à avoir occupé ce poste pendant le conflit en Syrie qui dure depuis plus de sept ans. Ses prédécesseurs ont été l’ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, et le diplomate Algérien Lakhdar Brahimi. Le représentant de l’ONU sera reçu une dernière fois à Damas la semaine prochaine; la rencontre devrait avoir pour objet le début des travaux du Comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution syrienne. Ce Comité, dont la création avait été décidée en janvier 2018 lors d’une réunion à Sotchi, devrait travailler sur une réforme juridique des lois fondamentales qui détermineraient l’organisation et les fonctions du nouveau gouvernement syrien.

Les Nations Unies considèrent que dans ce processus subsiste un élément clé pour trouver une solution politique au conflit. À ce jour, et après trois révisions, une liste de 50 noms de personnalités a été publiée pour faire partie de ce comité constitutionnel «impartial, équilibré et inclusif », a souligné Staffan de Mistura dans un exposé devant membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Les Nations Unies ont en outre veillé à ce que tous les religions, groupes claniques et ethnies soient représentés. Au titre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, l’ONU a également insisté pour que la liste compte un minimum de 30% de femmes.

Staffan de Mistura restitue son mandat d’émissaire pour le dossier syrien au moment où la destinée de la province d’Idlib, le dernier bastion aux mains des insurgés et des djihadistes, est suspendue à un fragile accord de cessez-le-feu dicté par Moscou avec le concours de la Turquie. Dans cette dernière étape, l’ONU n’aura été que spectatrice de cet arrangement politique, dont l’avenir dira s’il offre des solutions réelles.

Antonio Torrenzano

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Le responsable humanitaire des Nations Unies en Syrie, Ali al-Zatari, a appelé tous les acteurs du conflit à permettre l’accès à l’assistance humanitaire onusienne à toutes les personnes se trouvant dans une situation de besoin à l’intérieur du pays. Depuis mars 2011, la Syrie est en proie à un conflit qui a forcé plus de la moitié de sa population à fuir. Des millions de Syriens ont quitté leur pays et des millions d’autres sont déplacés à l’intérieur du territoire. Au Proche-Orient, il y a actuellement 5,6 millions de réfugiés syriens qui demeurent dans d’autres pays de la région en raison du conflit.

« La Syrie traverse encore une grave crise humanitaire et cette gravité concerne environ 13 millions d’individus syriens et de réfugiés », a dit le haut fonctionnaire. Ali al-Zatari a en outre affirmé que le taux de pauvreté et le taux de chômage restent encore élevés en Syrie, en soulignant toutefois que, même si la vie quotidienne a repris son déroulement dans certaines régions du pays, comme dans la Capitale Damas, cette tendance ne reflète pas toutefois la situation générale du pays.

« Il n’y a plus d’affrontements armés et d’obus tombant sur les toits et les personnes dans de nombreuses villes et territoires, mais dans d’autres régions, cette menace existe toujours et les gens sont toujours effrayés pour leur insécurité », a -t-il dit.

En ce qui concerne la situation militaire sur le terrain, le ministre des Affaires étrangères de la Syrie, Walid Al-Moualem, a déclaré à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies que son pays a pratiquement gagné sa guerre contre les groupes terroristes sur le territoire. Selon Walid Al-Moualem, « la situation sur le territoire est plus sûre et plus stable, et le conflit contre le terrorisme est presque terminé ». Dans son discours, Walid Al-Moualem a averti que la lutte se poursuivra jusqu’à ce que tout le territoire syrien soit « épuré de groupes terroristes » et de toute présence étrangère illégale.

Le ministre des Affaires étrangères a en outre souligné que le gouvernement est en train de restaurer les zones détruites par les terroristes. Toutes les conditions seraient désormais réunies pour un retour volontaire de réfugiés syriens dans leur pays et la reconstruction économique du pays.

En ce qui concerne les questions économiques, Walid Al-Moualem a dit de même que son pays est ouvert à l’assistance internationale pour la reconstruction de la Syrie, mais avec les pays qui n’ont pas pris part à l’agression contre son pays. Les pays qui ont soutenu au contraire le terrorisme ne seront pas les bienvenus. Il a déclaré enfin que son gouvernement reste engagé pour un processus politique sans la compromission des principes nationaux en rappelant que les principaux points de repère du futur comité constitutionnel seront uniquement de revoir les articles de la Constitution actuelle.

Antonio Torrenzano

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Sept ans de guerre, plus de 365 000 morts, des millions de déplacés, de réfugiés dans d’autres Pays, mais pas encore le signe d’une paix durable à l’horizon en Syrie. Sur le terrain, le conflit est presque gagné par le gouvernement de Damas et ses alliés, mais les solutions politiques de stabilisation du pays et même de la région restent encore une abstraction, une simple image.

Avant 2011, la province d’Idlib – 100 kilomètres sur 60, adossés à la frontière turque – comptait moins de 900 000 habitants. Aujourd’hui, ils sont près de 3 millions d’individus, regroupés de gré ou de force au fil des défaites, à demeurer dans la région. Dans cette terrible affaire, la reconquête d’Idlib, qui oppose forces syriennes et Russes, avec des milices iraniennes, aux djihadistes du Hayat Tahrir al-Cham, fait revivre toutes les réminiscences causées par les batailles d’Alep, de la Ghouta, de Raqqa, de Deraa.

Dans ces derniers jours, le spectacle de la peur des civils cernés dans l’enclave rebelle de la région d’Idlib était devenu une nouvelle fois d’illustration supplémentaire de l’échec de la diplomatie internationale dans ce conflit. « Un échec flagrant de la diplomatie et des organisations internationales, mais aussi des organisations régionales, comme la Ligue arabe. En Syrie – selon le professeur Ziad Majed – tout ce qui a été construit depuis la Seconde Guerre mondiale en matière de droits, de conventions, et de mécanismes de condamnation et de jugement sera désormais plus que jamais remis en question».

Une incapacité de la politique internationale qui peut être également analysée de manière chronologique par l’incapacité des Nations Unies à peser sur le cours des événements syrien. En août 2012, Kofi Annan est le premier à jeter l’éponge, six mois après sa désignation comme représentant spécial de l’ONU pour la Syrie. «La militarisation croissante sur le terrain et le manque d’unanimité au Conseil de sécurité – déclara l’ancien secrétaire – m’empêchent de travailler pour la paix et ils changent mon rôle». Le successeur, Lakhdar Brahimi, fin diplomate onusien, ancien constructeur de l’accord de Taëf qui mit fin à la guerre civile libanaise en 1989, fera le même. Après avoir organisé début 2014 les premières négociations directes entre gouvernement syrien et opposition politique à Genève, quelques mois plus tard Lakhdar Brahimi jettera l’éponge pour l’impossibilité de dialogue et la volonté à négocier parmi les deux acteurs.

En 2017, le troisième émissaire onusien Staffan de Mistura parviendra pour la première fois à faire accepter aux différentes parties une feuille de route, mais les pourparlers de Genève s’arrêtent sur la destinée du président Syrien Assad. Certes, la militarisation du conflit a empêché à la diplomatie internationale en Syrie de trouver de manière rapide de voies pour la paix. Milliers de combattants, de milliers de tonnes d’armes ont afflué de toutes parts sur le théâtre syrien devenu un conflit mondial. Aujourd’hui, dans ce contexte ultra morcelé, la Russie tente à son tour de traduire sa victoire militaire en succès diplomatique. Vladimir Poutin réussira-t-il dans son entreprise ?

Antonio Torrenzano

 

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Le Kremlin a signé lundi un pacte avec le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan pour créer une «zone démilitarisée» à Idleb sous contrôle russo-turc permettant d’éviter une offensive militaire dans le dernier bastion rebelle. La province d’Idleb est contrôlée à 60% par le groupe djihadiste, Hayat Tahrir al-Cham, composé notamment de l’ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie et considéré comme un groupe terroriste par Ankara et par Moscou.

Dix jours après l’échec du sommet de Téhéran, où leurs divergences étaient apparues inconciliables, les deux chefs d’État, dont les pays sont des acteurs-clefs du conflit syrien, se sont entretenus pendant plus de quatre heures à huis clos dans la station balnéaire de Sotchi, sur la mer Noire.

«Nous avons décidé de créer le long de la ligne de contact à partir du 15 octobre de cette année une zone démilitarisée de 15-20 kilomètres de large», a déclaré le président Vladimir Poutin après la rencontre. Cette zone sera surveillée par les forces turques ainsi que par la police militaire russe, a-t-il précisé, tandis que toutes les armes lourdes devront en avoir été retirées d’ici au 10 octobre. Selon le président russe, cette négociation a été «une solution sérieuse» permettant «d’avancer dans la résolution du problème».

«Je suis convaincu qu’avec cette entente, nous avons évité qu’une grande crise humanitaire ne se produise pas à Idleb», a pour sa part déclaré Tayyip Erdogan lors de la conférence de presse qui est suivie la rencontre entre les deux chefs d’État. Même pour Ankara, les objectifs politiques recherchés par le compromis avec Moscou étaient multiples : parvenir à neutraliser le groupe Hayat Tahrir al-Cham tout en évitant le lancement d’une vaste offensive; éviter un nouvel afflux de réfugiés syriens provoqué par cette nouvelle offensive.

Téhéran a salué le pacte russo-turc de manière favorable. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghassemi, a assuré que l’Iran était «déterminé à résoudre la question d’Idleb de façon à ce que la population ne souffre pas et qu’il n’y ait pas de victimes».

Antonio Torrenzano

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À Idlib, au nord-est de la Syrie, les 2,5 millions de civils se préparent à une bataille imminente. L’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a averti la communauté internationale de conséquence gravissime pour la population civile de l’opération militaire que le gouvernement de Damas s’apprêterait à lancer pour reprendre la province dans le nord-ouest du pays.

À présent à Idlib, dernière région syrienne échappant au pouvoir du régime de Damas et dernier grand bastion terroriste du pays, se trouverait une multitude de corps rebelles : le groupe Hayat Tahrir al-Cham, une branche d’Al-Qaïda, dont le chef, Abou Mohamed al-Joulani, dispose de 25 000 hommes; d’autres milliers d’islamistes regroupés au sein du Front al-Nustra et plus de 10.000 “combattants étrangers” selon les Nations Unies. Par rapport à ce nombre de rebelles, de l’autre côté, l’armée syrienne et ses 80 000 hommes. Armée du régime de Damas épaulés par son allié russe qui met à disposition des dizaines d’avions. Pour Moscou, la province d’Idlib serait un foyer du terrorisme, une enclave de rebelles modérés et d’islamistes radicaux dont le gouvernement syrien a le droit de les chasser de son territoire a réaffirmé vendredi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Selon les Nations Unies, cette imminente bataille pourrait provoquer un très haut nombre de morts et plus de 800 000 personnes déplacées. Lors d’une conférence de presse à Genève, l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie a proposé d’aller à Idlib pour garantir la mise en place des couloirs humanitaires afin d’évacuer la population civile avant l’offensive imminente de l’armée syrienne. Un geste que l’envoyé spécial de l’ONU avait déjà proposé pour la ville d’Alep en 2016.

« Je suis prêt à m’engager, personnellement et physiquement […], à assurer un couloir humanitaire […] pour donner la possibilité d’évacuer la population civile vers une zone plus sûre», a dit Staffan de Mistura . « Il n’y a pas d’autre Idlib. Où peuvent-ils aller ? Chaque fois qu’il y a eu une crise […], il y avait un endroit où beaucoup pouvaient choisir de partir. Mais il n’y a pas d’autre Idlib », a notifié Staffan de Mistura. L’assistance à la population civile vivant d’Idlib est importante, car il s’agit fondamentalement des habitants syriens déplacés ou évacués d’autres zones de conflit alors que les forces gouvernementales étaient en train de poursuivre la reprise de plusieurs territoires du pays.

Dans la région d’Idlib, dans les derniers six mois, plus de 500 000 personnes seraient arrivées après avoir fui les offensives du gouvernement à Deraa, dans la Ghouta orientale et dans d’autres zones tenues par les rebelles. La proposition de Staffan de Mistura a fait en outre écho à l’appel lancé mercredi par le secrétaire général de l’ONU, qui avait proféré sa profonde préoccupation par les risques d’une nouvelle catastrophe humanitaire dans le cas d’une opération militaire à Idlib qui compte près de trois millions d’habitants et se trouve à la frontière avec la Turquie.

Antonio Torrenzano

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Le chef du groupe de l’État islamique Abou Bakr al-Baghdadi a appelé ses partisans à poursuivre le djihad dans un nouveau message diffusé mercredi 22 août sur Telegram. Dans son nouvel appel, le calife apostrophe ses adeptes à frapper les ennemis en Occident en menant de nouvelles attaques à l’explosif ou à l’arme blanche. Le dernier message sonore attribué à Abou Bakr al-Baghdadi remontait au 28 septembre 2017 dans lequel l’émir appelait ses combattants à résister en face à l’ennemi après les défaites militaires en Irak et en Syrie. Abou Bakr al-Baghdadi, donné pour décédé à plusieurs reprises, serait donc encore vivant.

La communauté internationale l’a découvert le 29 juin 2014, lorsqu’il a proclamé le califat de l’État islamique en Syrie et en Irak, lors d’une de ses rares apparitions publiques à la mosquée de Mossoul. À l’inverse de l’ancien numéro un d’al-Qaïda Oussama Ben Laden, le maître de Daech a toujours entretenu un lourd mystère autour de sa personne1. Son apparition et ses énonciations d’une demi-heure à la mosquée de Mossoul avaient déjà fait l’objet de dispositifs draconiens, comme l’a raconté un témoin à l’hebdomadaire Newsweek : « à la minute où al-Baghdadi est arrivé, le réseau mobile a été coupé. Des gardes armés ont bouclé la zone. Ils ont fermement demandé aux participants de ne saisir aucune photo ni vidéo et de ne pas quitter la mosquée une demi-heure après le départ du calife ».

Que sait-on du calife de Daech ?

La carrière de jihadiste d’Abou Bakr al-Baghdadi semblerait très rapide. En 2004, il est arrêté par l’armée américaine pour s’être rendu chez un ami recherché. Le futur émir est alors envoyé vers le Camp Bucca, lieu de détention où l’administration d’occupation américaine retenait les Irakiens suspects. Selon de nombreux témoignages d’anciens détenus, le Camp de Bucca a été une véritable académie du djihadisme. En 2006, Abou Bakr al-Baghdadi est libéré et il prend contact avec des hommes d’Al-Qaïda en Irak. Les mêmes lui suggèrent de partir à Damas. Dans la même année, il rejoint l’État islamique d’Irak qui vient d’être créé par plusieurs groupes jihadistes, dont al-Qaïda. En 2010, il en devient le chef2. Au mois d’octobre 2011, Washington le désigne d’une manière officielle comme “terroriste”, offrant une récompense de 10 millions de dollars pour avoir des indications qui pouvaient conduire à son arrêt. En 2013, l’organisation commence à participer aux combats sur le territoire syrien et change de nom pour devenir l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL). En 2014, Abou Bakr al-Baghdadi proclamant l’État islamique en Irak accède à la notoriété de la communauté internationale.

Mais on sait toujours très peu sur l’identité d’al-Baghdadi et sur sa vie privée. Selon des sources syriennes et irakiennes, la vie privée du calife qui dirige la plus sinistre des organisations terroristes de l’époque contemporaine est méconnue non seulement en Occident, mais également parmi les membres de son organisation. On sait par exemple peu de choses sur les femmes d’Abou Bakr al-Baghdadi avec lesquelles il a vécu. En 2016, une de ses femmes qui s’appelait Diane Kruger s’est enfuie. Dans le califat, Diane Kruger était la responsable de la vie quotidienne des femmes. Elle formulait les préceptes de leur comportement selon les normes de la charia et dirigeait leurs habitudes. En outre, elle veillait à ce que les femmes n’apparaissent pas en public sans être accompagnées par un homme et sans porter une tenue suffisamment humble. Le travail de Diane Kruger avait également une composante militaire: elle dirigeait un centre de formation de femmes kamikazes à Kirkouk en Irak.

Al-Baghdadi et Diane Kruger, femme d’origine allemande, se sont mariés en octobre 2015, mais on ignore à présent les causes de la discorde entre les deux individus. L’autre épouse parmi les plus connues d’al-Baghdadi a été Saja al-Dulaimi, surnommée “la calife” pour son influence dans le monde djihadiste. Le mariage, célébré en 2009, n’a duré que trois mois. Saja condamne aujourd’hui le terrorisme, mais elle a été incarcérée un an par les autorités libanaises qui la soupçonnaient d’avoir maintenu des relations avec son ex-mari.

Les neuf vies d’Abou Bakr al-Baghdadi

En juin 2017, Moscou avait communiqué d’avoir probablement tué Abou Bakr al-Baghdadi par un raid de son aviation près de Raqqa, l’ancienne capitale de DAECH en Syrie. Selon la porte-parole du Kremlin, le raid avait eu lieu à la fin du mois de mai 2017. Au mois de février 2018, au contraire, un haut responsable du Ministère de l’Intérieur irakien affirmait que le chef de Daech était encore vivant et soigné dans un hôpital de campagne dans le nord-est de la Syrie parce qu’il était blessé. À ce sujet, le directeur du service de renseignement et du contre-terrorisme irakien Abou Ali al-Basri déclarait au quotidien As Sabah (le 12 février 2018): «Nous avons des informations indubitables et des documents de sources au sein de l’organisation terroriste selon lesquelles Abou Bakr al-Baghdadi est toujours vivant et se cache dans la région de la Jaziré».

Dans la même interview, le directeur Abou Ali al-Basri déclarait en outre que le chef djihadiste souffrait « de diabète et de fractures au corps et aux jambes qui l’empêcheraient de marcher sans assistance. Ces blessures seraient dues à des raids aériens contre les fiefs de l’État islamique en Irak». Pour le service de renseignement américain, Abou Bakr al-Baghdadi pourrait se cacher probablement dans la vallée de l’Euphrate, dans l’est de la Syrie. Enfin, au mois de juillet 2018, les services de renseignement irakiens avaient annoncé que le chef de Daech avait perdu son fils Houdhayfah al-Badri, tué en Syrie par trois missiles téléguidés russes.

L’évolution de Daech : d’une structure proto-étatique à un réseau secret

Mais à présent le pari ne serait plus de localiser Abou Bakr al-Baghdadi. L’évolution de Daech d’une structure proto-étatique à un réseau secret est désormais une réalité. Comment la communauté internationale pense-t-elle agir ? Malgré la défaite en Irak et en Syrie, les finances et la richesse économique de Daech au Moyen-Orient restent encore bien consistantes. Cette richesse est devenue à présent plus difficile à détecter et à analyser maintenant que l’État islamique est devenu une organisation clandestine. Un nouveau dossier des Nations Unies sur Daech, présenté par Vladimir Voronkov devant le Conseil de sécurité, atteste qu’à présent le nombre total des combattants de l’État islamique en Iraq et en Syrie serait estimé à plus de 20 000 terroristes, répartis à peu près également entre les deux pays. Selon le haut responsable onusien, cette petite armée de Daech devrait réussir à survivre en Iraq et en Syrie à moyen terme en raison du conflit en cours en Syrie et par les problèmes complexes de stabilisation en Irak. Le dernier rapport analyse également le retour des combattants terroristes étrangers dans leur pays d’origine. Ces retours, bien plus lent du prévu, poseraient d’autres sérieux problèmes. « L’un des dangers les plus importants résiderait dans les compétences militaires acquises dans les zones de conflit pour préparer des engins explosifs improvisés et pour transformer des drones en engins armés».

Daech se féminise

Le rapport n’analyse pas toutefois le rôle militaire, logistique et d’espionnage des combattantes de Daech. Jusqu’à présent, l’organisation terroriste utilisait principalement les femmes au sein d’Al-Khansaa, sa fameuse milice entièrement féminine implantée à Mossoul (Irak) et à Raqqa (Syrie). Sa mission : surveiller les femmes et punir celles ne respectant pas les préceptes de l’organisation. Mais récemment Nada al-Qahtani3 (selon des informations de la chaîne télé Al Arabiya) aurait été nommée à la tête d’un bataillon 100% féminin en Syrie par Abou Bakr al-Baghdadi. Ce bataillon d’un nouveau genre serait à présent déployé dans le nord-est de la Syrie. Tout ça, il serait un autre signe de l’évolution de la présence féminine à l’intérieur de l’organisation surtout dans le combat actif.  En Lybie, ce rôle actif est devenu désormais une réalité. À Sabratha, par exemple, une localité située à l’ouest de Tripoli, des combattantes de Daech ont participé aux combats. Dans ces actions militaires, trois femmes ont été tuées et au moins sept autres ont été arrêtées. Toutes étaient originaires de Tunisie.

Comment se défendre alors de ces menaces ? Comment contraster l’évolution rapide de Daech? « La coopération internationale, le partage d’informations et le renforcement des capacités sont essentiels», a souligné Vladimir Voronkov. Les combattants terroristes étrangers déjà incarcérés posent enfin un autre risque potentiel de radicalisation d’autres détenus dans les prisons où ils se trouvent. Des efforts supplémentaires seraient donc nécessaires en matière de sécurité dans les prisons.

Antonio Torrenzano

Bibliographie numérique :

-Kader A. Abderrahim, Jean Dufourcq, « Daech : Histoire, enjeux et pratiques de l’Organisation de l’État islamique», Paris, IreMMO, 2017. http://iremmo.org/rencontres/controverses/daech/

– Scott Atran, « L’État islamique est une révolution», Paris, Les Liens qui libèrent, 2016;

– Patrick Cockburn, «Le retour des djihadistes. Aux racines de l’État islamique», Paris, Équateur éditions, 2014;

– Pierre Conesa, François Bernard Huyghe et Margaux Chouraqui, « La propagande francophone de Daech : la mythologie du combattant hereux», Paris, FMSH éditions, 2016. http://www.fmsh.fr/sites/default/files/rapport_propagande_bdef.pdf

– Pierre-Jean Luizard, « Le piège Daech. L’État islamique ou le retour de l’Histoire», Paris, La Découverte, 2015;

– L. Napoleoni, « L’État islamique. Multinationale de la violence», Paris, Calmann-Lévy, 2015 ;

– Ph. Bannier et F. Balanche, « L’État islamique et le bouleversement de l’ordre régional», Paris, édition du Cygne, 2015 ;

– O. Hanne et Th. Flichy de la Neuville, «L’État islamique. Anatomie du nouveau califat», Paris, 2014;

– NATO Strategic Communications Centre of Excellence, « Daesh recruitment. How the group attracts supporters », Riga, NATO StratCom COE press, 2016. https://www.stratcomcoe.org/download/file/fid/6851

Notes bibliographiques :

1 Abou Bakr al-Baghdadi, dont le vrai nom est Ibrahim Awwad Ibrahim Ali al-Badri, serait né à Samarra, au nord de l’Irak, en 1971. Après avoir effectué son service militaire au sein des troupes de Saddam Hussein, Abou Bakr al-Baghdadi se serait installé à Bagdad à l’âge de 18 ans pour étudier. Certaines sources affirmeraient qu’il aurait alors commencé à officier en tant qu’imam. Les origines de sa radicalisation restent toutefois incertaines. Selon certains analystes, il était déjà un militant jihadiste sous le régime de Saddam Hussein; pour d’autres, il se serait radicalisé après l’arrivée des troupes américaines en 2003, contribuant à créer le groupe terroriste “Jamaat Jaish Ahl al-Sunnah wal Jamaa”.

Daech s’affranchira progressivement d’al-Qaïda, cherchant notamment des sources de financement autonomes, jusqu’à devenir officiellement autonome en 2013.

3 Selon les informations de la chaine télé Al-Arabya, Nada al-Qahtani est décrite comme une femme ayant un fort caractère et une volonté inébranlable. Elle jouerait déjà un rôle important dans la propagande du groupe auprès de combattantes étrangères. En 2015, selon le MI6 (le Service de renseignements anglais), 60 ressortissantes britanniques auraient rejoint Daech, mais on sait également que d’autres Européennes (Françaises, Allemandes, Belges et autres) ainsi que des femmes originaires des anciennes républiques soviétiques combattraient dans les rangs de l’organisation terroriste. Un nombre très difficile à dénombrer.

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Les Nations Unies ont invité les différentes parties du conflit au Yémen à entreprendre de nouveaux pourparlers de paix au mois de septembre à Genève, l’a annoncé l’envoyé spécial Martin Griffiths. Martin Griffiths a indiqué au Conseil de sécurité qu’une «solution politique» est «possible» pour essayer de mettre une limite à ce conflit. Il a par ailleurs exhorté la communauté diplomatique mondiale à soutenir ce nouvel effort de paix. Deux ans après le dernier cycle de pourparlers au Koweït, «il est temps que nous réclamions ensemble la reprise rapide du processus politique au Yémen», a déclaré – devant le Conseil de sécurité – l’Envoyé spécial de l’ONU pour le pays.

«Mon message principal, ma demande, est que nous exhortons les parties à résoudre ce conflit par la négociation plutôt que par des moyens militaires», a déclaré Martin Griffiths. L’envoyé de l’ONU a annoncé qu’il avait l’intention d’inviter les parties à un nouveau cycle de pourparlers le 6 septembre prochain, à Genève. Celui-ci permettrait notamment de discuter du cadre de négociation, des mesures d’établissement de confiance et des étapes spécifiques pour faire avancer le processus de paix.

«Je sais qu’une solution politique à cette guerre est possible», a insisté Martin Griffiths. «Je peux confirmer que le bureau de l’envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Martin Griffiths, a envoyé les invitations au gouvernement du Yémen et à Ansarallah», a indiqué Alessandra Vellucci lors d’un point de presse au siège de l’ONU à Genève. Ansarallah, qui signifie les partisans de Dieu, est la branche politique des rebelles yéménites Houthis qui luttent contre le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale et soutenu par une coalition dirigée par l’Arabie Saoudite.

Déjà en 2016, des pourparlers politiques sous l’égide de l’ONU s’étaient déroulés sur plusieurs questions, notamment le retrait des rebelles Houthis de plusieurs villes stratégiques et le partage du pouvoir avec le gouvernement. Pays pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est en proie à un conflit meurtrier entre les troupes du président Hadi et les rebelles Houthis qui se sont emparés de vastes pans du territoire, dont la capitale Sanaa. La guerre a fait jusqu’aujourd’hui plus de 30 000 morts et provoqué «la pire crise humanitaire» au monde, selon l’ONU.

Antonio Torrenzano

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La guerre civile a eu son début en 2014 parmi les communautés chiites Houthis et les partisans d’Abd Rabbo Mansour Hadi, le président du pays, qui vit en exil en Arabie Saoudite. La guerre civile est une des conséquences du «Conflit du Saada» débuté au nord-ouest du pays en 2004 en raison du sentiment de marginalisation des tribus du Nord qui se sentaient délaissées par le pouvoir central après la réunification du pays en 1990.

Depuis mars 2015, le conflit au Yémen s’est internationalisé. Le 25 mars 2015, une coalition internationale, menée par l’Arabie saoudite, lançait des frappes aériennes contre le groupe armé des Houthis déclenchant un conflit armé de grande ampleur. Jusqu’à présent, l’Arabie saoudite a décidé de ne pas s’engager sur le terrain par ses propres troupes militaires. Les analystes occidentaux affirment que depuis 2015, l’Arabie saoudite mène une politique étrangère plus stratégique que dans son passé. Ses récentes initiatives visant à modifier le statu quo de plusieurs pays de la région sont sans doute les plus audacieuses qu’ait connues l’Arabie saoudite depuis la Seconde Guerre mondiale. Au Yémen, la Dynastie royale saoudite a été toujours hostile à la conduite charismatique exercée par certains imams zaydites jusqu’en 1962 et par les houthistes entre 2003 et 2015. Certains analystes occidentaux affirment encore que le projet politique contemporain de l’Arabie saoudite puisse être celui de reconfigurer le paysage politique du Yémen, défaire la révolution de 2011, annuler les gains territoriaux des houthistes et enfin réinstaurer une autorité amie.

Depuis trois ans et demi de conflit, la situation au Yémen est désastreuse. Selon les Nations Unies, le conflit a fait plus de 10 000 morts, en majorité des civils, et plus de 52 000 blessés. Même les conditions de vie au Yémen sont absolument catastrophiques. Selon l’ONU, il s’agit de la «pire crise humanitaire du monde». La violence, les maladies menacent des millions d’individus et d’enfants; la pauvreté prive d’avenir le pays. La détérioration dangereuse du conflit a vu une croissance du manque général de nourriture, la résurgence de l’épidémie de choléra qui en 2017 a déjà touché un million de personnes. Malgré l’acuité de cette crise humanitaire et la mobilisation des acteurs internationaux en vue d’un règlement pacifique du conflit, le Yémen reste impuissant à sauver sa population et son avenir.

Sur un pays de 27 millions d’habitants, 22,2 millions ont besoin d’une aide alimentaire, dont 8,4 millions sont dans une situation de famine imminente. Depuis 2017, il s’est ajouté une épidémie de choléra – conséquence directe de la dégradation des conditions de vie – qui a infecté plus de 1,1 million d’individus selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Le directeur régional de l’UNICEF au Moyen-Orient et pour l’Afrique du Nord, Geert Cappelaere, a dressé un tableau très sombre de la situation du pays. «Cette guerre civile est considérée à juste titre comme l’une des crises humanitaires les pires que le monde ait connues», a déclaré-t-il en face aux médias. « Il n’est pas exagéré de dire qu’aujourd’hui, presque chaque enfant yéménite a besoin d’aide. Les trois années de guerre et les décennies de sous-développement ont eu des effets tragiques». De sa part, La Directrice exécutive de l’UNICEF, Henrietta Fore, s’est dite « horrifiée» de la violence du conflit en signalant que des frappes meurtrières contre les enfants sont « absolument inacceptables» . « Je suis horrifié par le raid aérien contre des enfants innocents dont certains portaient des sacs à dos de l’UNICEF, dans un bus scolaire au Yémen», a  ajouté Henrietta Fore sur son compte Twitter.

Des atteintes aux droits humains et des crimes de guerre sont perpétrés dans tout le pays par toutes les parties au conflit, causant des souffrances insupportables et des violences sans précédent dans cette nation la plus pauvre de la région. Exactions et crimes de guerre, de la part de tous les belligérants, sont désormais devenus conformes à des normes de brutalité établie. La pauvreté croissante est visible partout. À présent, des millions de Yéménites sont confrontés « à une insécurité alimentaire aiguë et à une résurgence possible du choléra ou de la diarrhée aqueuse », a dit le diplomate onusien Mark Lowcock dans une déclaration publiée par le bureau de presse de l’ONU. Un enfant sur quatre n’est pas scolarisé en raison du conflit, « ce qui les prive d’occasions favorables et les expose plus que jamais aux risques de recrutement par des groupes armés et à d’autres violations de leurs droits », a souligné le diplomate onusien.

Les pillages et les assassinats sont des histoires quotidiennes et au cours des trois années qui ont suivi, le conflit au Yémen n’a pas montré des signes d’apaisement. Sur cette guerre à huis clos, une grande partie du monde ignore ce conflit.

Antonio Torrenzano