Vers le sommet du G20 à Pittsburgh. Quelles mesures pour l’Afrique ?

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Le prochain sommet du G20 à Pittsburgh quelles mesures prendra-t-il pour répondre aux besoins des Pays à faible revenu ? Pour ce qui concerne les engagements de l’aide publique mondiale au développement (APD), la réunion internationale des Chefs d’État et de gouvernement ira-t-elle au-delà des déclarations de principes ?

La crise économique a des effets économiques et sociaux sur les pays africains dangereux. Notamment la baisse des recettes d’exportation et la forte réduction des entrées de capitaux et d’importants déficits budgétaires qui ne permettent pas de recourir aux mesures de relance budgétaire comme le président du groupe de la Banque africaine de développement Donald Keberuka a souligné il y a quelques jours à Strasbourg près du Parlement européen.

La Banque mondiale estime que l’urgence de développement déclenchée par la crise économique menace de précipiter 90 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté et de mettre les objectifs du Millénaire pour le développement hors de portée. Pour Shanta Devarajan, économiste en chef pour la région Afrique à la Banque mondiale, l’impact de la crise financière et économique globale a quatre canaux pour l’Afrique. «D’abord, il y a les flux de capitaux. Ces flux représentent maintenant à peu près 53 milliards de dollars. Le niveau de flux de capitaux est désormais plus élevé que l’aide étrangère en Afrique (celle-ci s’élève à peu près à 50 milliards de dollars). Ces financements et ces flux de capitaux financent principalement les infrastructures et le secteur minier. Les flux de capitaux sont beaucoup plus diversifiés. Et, comme la crise est une crise du capital, ces flux de capitaux en Afrique ont commencé à diminuer. La République Démocratique du Congo, affirme toujours l’économiste de la Banque mondiale, a calculé que les financements en provenance de l’étranger vont diminuer de 1,8 milliard de dollars. Ça, c’est sérieux, parce que, comme je viens de le dire, ces investissements financent les infrastructures dont l’Afrique a besoin. Et maintenant, on ne peut pas financer ces projets qui sont très importants pour la croissance africaine».

Le deuxième canal de transmission, a affirmé toujours Shanta Devarajan pendant un colloque près de l’Institut français des relations internationales, « est celui des transferts de revenus des travailleurs africains qui travaillent à l’étranger, et qui envoient leur argent à leurs familles en Afrique. Ce niveau a augmenté jusqu’à 20 milliards de dollars en 2008, et maintenant on pense que ce niveau va diminuer, ou être constant en 2009. Cette fois, le problème est un peu plus sérieux, car nous avons pensé aux transferts de revenus comme un outil contracyclique. Quand l’économie a une récession, normalement les transferts de revenus augmentent. Mais cette fois-ci la crise a commencé dans les pays où les travailleurs migrants vivent, où ils travaillent. Pour l’Afrique, c’est beaucoup plus sérieux parce que 77% des transferts de revenus viennent de l’Europe de l’Ouest et des États-Unis» . Donc, même seulement avec les transferts de revenu, on peut avoir une récession très sérieuse dans quelques petits pays par exemple le Lesotho.

Troisièmement, il y a la question de l’aide étrangère continue Shanta Devarajan qui affirme : «ça, c’est un petit mystère, car on ne sait jamais ce qu’il va se passer avec l’Aide étrangère. Tous les gouvernements, tous les bailleurs de fonds, ont dit qu’ils vont maintenir les montants de l’aide. Malgré les promesses des bailleurs de fonds, je me demande si on peut maintenir ce niveau d’aide étrangère. Mais entre les promesses faites en 2005 et la réalité d’aujourd’hui, il y a l’événement bouleversant de la crise économique mondiale. Quatrièmement, c’est le prix des produits primaires. Cette chute de prix des produits primaires a produit une diminution pour les Pays du continent africain de liquidité monétaire. Il y a encore un autre aspect de cette crise dont il faut tenir compte, c’est que quelques pays africains avaient de grands déséquilibres macroéconomiques avant la crise. Si vous ajoutez ce problème aux autres, affirme toujours Shanta Devarajan, le résultat est un taux de croissance moyen de l’Afrique qui va diminuer presque de 2 points de pourcentage du PIB cette année. Le taux de croissance de 2008 fixé à 5,4%, il a été 3,3% ». Maintenant, cette diminution, cette chute du taux de croissance créeront des problèmes très importants dans le moyen terme. Quoi faire alors ? Quelles mesures pour limiter les impacts prendra-t-il la réunion internationale de Pittsburgh ?

Seulement une constatation : l’augmentation de la pauvreté en Afrique conduit à l’instabilité politique et même à l’effondrement des États du continent. Cette instabilité politique a comme conséquence un impact direct sur toute la communauté internationale. La Somalie est un exemple très clair.

Antonio Torrenzano

 

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