La crise et après ? Conversation avec Tommaso Padoa-Schioppa, «Notre Europe».

tommaso_padoa_schioppa_photo.1242158982.jpg

Conversation avec Tommaso Padoa-Schioppa, économiste, ancien ministre des Finances du gouvernement italien après avoir été membre du directoire de la Banque centrale européenne. Il a été conseiller de l’Institut pour les affaires internationales de Rome. Précédemment, il a été directeur général pour l’Économie et les Affaires financières de la Commission Européenne (1979-1983), directeur général adjoint de la Banque d’Italie (1984-1997) et président de la «Commissione Nazionale per la Società e la Borsa» (1997-1998). Il a été nommé professeur honorifique en économie à l’Université Johann Wolfgang Goethe de Francfort-sur-le-Main. Le 3 octobre 2007, Tommaso Padoa-Schioppa, a été élu président du directoire du Fonds monétaire international (FMI). Tommaso Padoa-Schioppa est par ailleurs membre du think tank «Notre Europe». Auteur de nombreux essais, dont son dernier livre «La veduta corta. Conversazione con Beda Romano sul Grande Crollo della finanza», Bologne, éditions Il Mulino, 2009. Le dialogue a eu lieu à Turin à la fin du mois d’avril pendant un séminaire organisé par l’association sans but lucratif «Notre Europe» au palais Carignano et dans la ville de Rome.

Antonio Torrenzano. Pourquoi la crise est-elle arrivée ?

Tommaso Padoa-Schioppa. Cette crise n’est pas conjoncturelle. Cette crise, c’est un virage parce qu’avec elle termine un cycle économique. Les causes de cette catastrophe sont essentiellement quatre: une croissance économique fondée sur la consommation et sur la dette surtout aux États-Unis, l’idée incorrecte que les marchés financiers ils pouvaient se régler tous seuls, le déséquilibre entre un marché mondial et des politiques économiques qui sont restées nationales. La communauté internationale a eu une vision de l’avenir pas clairvoyant. Quand la crise est arrivée, la correction a été dramatique et les effets brutaux. Celle-ci a été la crise d’un modèle de croissance sans formation d’épargne, de consommation par le crédit des autres, d’accumulation de la dette.

Antonio Torrenzano. La main invisible et les vertus du marché autorégulé ont-ils montré leurs mérites ?

Tommaso Padoa-Schioppa. L’idée incorrecte a été que les marchés financiers pouvaient se régler de manière autonome. Mais nous avons eu aussi d’autres causes: comme, par exemple, la réduction des temps de production industrielle, des temps de transport, la rapide obsolescence des biens économiques. Encore le renoncement de la politique qui a accroché ses sorts au cours des marchés financiers et des sondages. Ces dynamiques n’étaient pas correctes, mais elles se sont prolongées pour une longue période de temps. De façon que, quand la crise est arrivée, les corrections ont été pénibles.

Antonio Torrenzano. La presse internationale soutient que l’Union européenne dans cette période elle soit faible, car elle manque d’une vraie vision politique. Est-ce que vous êtes de la même idée ?

Tommaso Padoa-Schioppa. J’ai lu cette thèse prédominante, mais je ne suis pas du même avis. À l’Europe unie, manque du coeur et un vrai esprit commun. Les 27 Pays membres sont encore très divisés sur beaucoup de questions. Dans cette période historique, je crois qu’une clairvoyante Europe pourrait être un modèle à suivre pour toute la communauté internationale. L’Union européenne a besoin plus de clairvoyance vers l’avenir et devenir un point de repère pour les autres sujets du système international.

Antonio Torrenzano. Après cette première période de crise économie, le prochain risque sera-t-il celui d’une lourde inflation ?

Tommaso Padoa-Schioppa. Le risque est possible pour l’excès de liquidité monétaire. Actuellement, la récession bloque les prix, mais à cette période pourrait suivre une inflation qui rendrait tout le monde plus pauvre.

Antonio Torrenzano

 

Join the discussion

Il tuo indirizzo email non sarà pubblicato. I campi obbligatori sono contrassegnati *