ActualitéBlogrollPolitiqueWeblogs

geneve2_montreux_23_janvier_2014_imageLa réunion de paix Genève II a vécu une première journée de tension hier à Montreux. Réunis sur les bords du Léman, les représentants de pays et d’organisations internationales ont rapidement constaté que le fossé reste gigantesque entre le régime de Damas et l’opposition syrienne en exil.

Ahmed Jarba, au nom des opposants syriens, et Walid Mouallem, pour le régime de Damas, se sont affrontés mercredi matin à l’ouverture de la conférence de paix. « Nous n’avons pas de temps à perdre. Nous devons aboutir à des résultats rapidement », a affirmé Ahmed Jarba, le président de la Coalition nationale syrienne. Mais, la question de la destinée du président Bachar al-Assad reste le noeud principal à défaire. La communauté occidentale parle de formation d’un gouvernement de transition sans le président Bachar al-Assad, mais cette condition est réfutée par les Russes et les Syriens pro-régime. Sur cette question, le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a affirmé que : « personne au monde n’a le droit de conférer ou de retirer la légitimité à un président (…) sauf les Syriens eux-mêmes ».

Russes et Américains continuent en outre de s’opposer sur l’interprétation des principes édictés en juin 2012 lors de la conférence Genève 1. Le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a annoncé qu’il rencontrerait jeudi les opposants syriens et Walid Mouallem pour le régime séparément afin de discuter de la prochaine étape des négociations.

Si quelqu’un avait encore des perceptions erronées sur une très proche transition politique syrienne, il faudrait le démentir. Le but central reste pas seulement de mettre en place un gouvernement transitoire, mais aussi un gouvernement qu’il ait tous les pouvoirs exécutifs.

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollPolitiqueReligionWeblogs

sommet_geneve2_montreux_22janvier2014_imageLe Patriarche melkite gréco-catholique Gregorios III, chef des catholiques de Syrie, a lancé un appel urgent aux fidèles de Syrie et du monde entier à prier pour le succès de la Conférence de paix de Genève II. Basé à Damas, le Patriarche a appelé chaque catholique syrien à prier pour la fin des hostilités. Hostilités qu’ils ont incitées presque 9 millions de Syriens à fuir leurs foyers depuis le début du conflit il y a près de trois ans.

L’appel du Patriarche Gregorios III à mettre fin à la violence intervient alors que les derniers chiffres de l’ONU montrent que presque les deux cinquièmes (40 %) d’une population de 22,5 millions d’habitants dans le pays précédent la guerre ont désormais fui leur foyer. À présent, 2,3 millions de personnes vivent comme réfugiés à l’étranger et 6,5 millions d’individus sont des déplacés dans leur propre pays.

Dans son appel, le Patriarche Gregorios III déclare : « Nous prions d’inspirer les pays et leurs représentants qui sont sur le point de se rencontrer avec les moyens nécessaires pour la paix, la sécurité et un avenir meilleur pour les Syriens ». Dans un autre document publié de manière paritaire avec l’appel, le Patriarche insiste sur la nécessité que la communauté internationale soit unie pour la paix et que cesse l’afflux d’armes vers les groupes armés de Syrie.

Le Patriarche toujours dans son appel déclare : « Nous prions pour que la paix soit syrienne, même si nous sommes reconnaissants à tous les pays qui travaillent pour cette paix syrienne. Les efforts de la communauté internationale doivent se concentrer sur l’obtention d’une paix qui soit vraiment syrienne, parce que ce sera une vraie paix et la meilleure et la plus appropriée pour toutes les parties au conflit et pour toute la Syrie.»

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollPolitiqueWeblogs

syrie_geneve2_Montreux_imageLe secrétaire général de l’ONU a donné ce mercredi à Montreux le coup d’envoi de la conférence sur la paix sur la Syrie. « Vous les délégués du gouvernement syrien et de l’opposition – a affirmé le secrétaire de l’ONU – voici une occasion énorme ». Après le secrétaire général de l’ONU, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d’État américain John Kerry ont pris la parole. La délégation du président Bachar al-Assad et celle de la Coalition syrienne se sont également exprimées.

Le chef de la diplomatie du régime syrien Walid Mouallem a qualifié les représentants de l’opposition syrienne, dirigés par Ahmad Jarba et assis en face de lui, « des agents à la solde des ennemis de la Syrie ». De son côté, Ahmad Jarba, a appelé le président syrien Bachar al-Assad à « remettre son pouvoir à un gouvernement de transition ».

Sur la table des négociations, les positions des deux camps semblent irréconciliables. L’opposition exige le départ de Bachar al-Assad. Le régime de Damas, en revanche, veut promouvoir pour sa part « la lutte contre les terroristes » en affirmant aussi que «le sort du président est une ligne rouge ». Les diplomates ne se font pas d’illusions et ils ont déjà souligné que le dialogue sera long et ardu. Des représentants diplomatiques de 35 pays sont présents à Montreux.

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollPolitiqueWeblogs

centre_de_conference_geneve2_montreux_imageLa communauté internationale se retrouve ce mercredi à Montreux en Suisse pour négocier un possible exit strategy du conflit syrien. À partir de 9 heures, chez l’hôtel Fermont de Montreux, quinze dirigeants de l’opposition d’un côté et quinze représentants du régime de Damas de l’autre part se rencontreront pour de possibles solutions. Et entre les deux délégations, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, les chefs de la diplomatie des États-Unis et de la Russie, Sergueï Lavrov et John Kerry, et presque une trentaine d’autres ministres des Affaires étrangères.

Ahmed Jarba, le président de la Coalition nationale soutenue par les Occidentaux, prononcera le discours d’ouverture au nom de l’opposition. Walid Mouallem, le ministre des Affaires étrangères du régime de Damas, prononcera en revanche la vision du problème pour le régime de Bachar el-Assad. De cette conférence, on attend l’institution d’un gouvernement de transition qui pourrait comprendre des représentants du gouvernement actuel et des représentants des groupes d’opposition.

À court terme, au contraire, ce sommet devrait surtout offrir à la population syrienne, une communauté épuisée par la guerre depuis deux ans et demi, des bénéfices humanitaires comme de cessez-le-feu locaux et l’ouverture de corridors humanitaires. Cette possibilité avait été déjà évoquée par Sergueï Lavrov et John Kerry lundi 20 janvier 2014 lors d’une conférence de presse à Paris. Les deux hommes s’étaient rencontrés dans la capitale française pour une réunion avec les Amis de la Syrie et à la rencontre avait également participé l’émissaire des Nations Unies, Lakhadar Brahimi. Le processus de négociations se prolongera à partir de vendredi 24 janvier 2014 dans la ville de Genève.

Antonio Torrenzano

 

 

ActualitéBlogrollPolitiqueWeblogs

lakhdar_brahimi_catherine-ashton_ban_kimoon_imageLa conférence Genève II va s’ouvrir dans quelques heures à Montreux en Suisse. Elle a pour principal objectif de trouver une solution politique susceptible de mettre fin à la guerre civile en Syrie. Le 7 mai 2013 à Moscou, les chefs de diplomatie russe et américaine Sergueï Lavrov et John Kerry avaient convenu de convoquer une nouvelle conférence internationale sur le possible règlement du conflit syrien. Ce nouveau forum fait suite à celui de juin 2012. Américains et Russes espèrent que le processus débouchera sur un accord visant à mettre un terme à une guerre civile qui a déjà fait quelque 130.000 morts depuis deux ans et demi.

Le conflit syrien avait commencé comme une révolution timide et pacifique, dans un deuxième moment le même s’était radicalisé et militarisé pour se transformer ensuite en guerre civile. Aujourd’hui, le conflit semble sombrer d’un côté dans le jihadisme et dans la croissante menace d’un islamisme militant; de l’autre part le régime baathiste et son chef, le président Bashar al-Assad, qui semblent bien décidés à reprendre la main de la situation.

Quoi attendre alors de la conférence Genève II ? De la réunion, on attend l’institution d’un gouvernement de transition qui pourrait comprendre des représentants du gouvernement actuel et des représentants des groupes d’opposition. Mais, parmi les nombreuses difficultés que devra affronter le sommet, se trouve celle de savoir et de décider qui représente véritablement la population syrienne et quels pays devraient être invités à participer. Le sommet devra en outre ne pas sous-estimer l’urgence représentée par les millions d’évacués présents sur le territoire national et de réfugiés se trouvant actuellement dans les pays limitrophes. Un sommet réussi, ce sera alors une conférence qui réunira ces deux approches. C’est-à-dire établir un gouvernement transitoire et améliorer la situation humanitaire des Syriens.

Sur le terrain, la guerre ne connaît aucun répit. Depuis près de trois ans, ce conflit a déjà fait des millions de réfugiés et de déplacés en provoquant une situation humanitaire pénible dans tout le Pays. La violence continue à faire rage dans de nombreuses zones causant des morts, des lésions et des traumatismes ainsi que de graves restrictions en ce qui concerne l’accès aux soins médicaux. La crise humanitaire est aujourd’hui un problème au moins équivalent à la violence du conflit alors que des atrocités commises par les différents acteurs présents sur le terrain ont été prouvées. Dans ce contexte, il convient de souligner que les solutions ayant le but d’aboutir à une solution politique à la crise actuelle ne seront pas faciles à construire.

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollPolitiqueReligionWeblogs

Fermement opposé à toute intervention militaire, le pape François a appelé le monde entier, les catholiques, les fidèles des autres religions et les non-croyants à une journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie ce samedi.

 

Le Saint-Siège, outre une offensive diplomatique menée tambour battant en vue de contrecarrer l’éventualité d’une intervention militaire, invite quant à lui les fidèles de la planète à observer une journée de profonde réflexion ce samedi. L’initiative a recueilli l’adhésion de très nombreuses communautés chrétiennes à travers les cinq continents ainsi que plusieurs communautés d’autres confessions. La communauté musulmane de Paris a prié hier (vendredi 6 septembre) à la Grande Mosquée pour que «le sang arrête de couler» en Syrie, juste à la veille d’un appel du Pontife à jeûner pour la paix dans ce pays.

 

«Toutes les religions appellent à la paix en Syrie et même au-delà, alors pourquoi cela n’arrive-t-il pas? », a affirmé Mohamed Aïouaz, imam de la Grande Mosquée devant des centaines de fidèles réunis pour la prière d’hier. « Nous vivons des choses qui ont dépassé pratiquement toute définition humaine », a-t-il ajouté. Mais, « nous n’avons que ce moyen : prier pour la paix pour que le sang arrête de couler».

 

Le monde reste toutefois avec les yeux fixés sur la Syrie et suspendu aux décisions de la France et des États-Unis. Pays qui tentent de convaincre leurs alliés de la nécessité de «sanctionner» le régime de Bachar El-Assad. Les partisans de l’intervention armée invoquent volontiers le « devoir moral » d’agir face à une action « moralement inacceptable». Les États-Unis et la France envisagent une action militaire limitée contre le régime syrien, qu’ils accusent d’avoir recouru à des armes chimiques il y a deux semaines près de Damas.

 

Mais, existe-t-il des armes «propres» et des armes «sales» ? Existe-t-il de guerres justes et des conflits sales ? La guerre en Iraq, le conflit en Afghanistan ont été une totale débâcle pour l’occident. Il ne faudra plus jamais oublier les mensonges de Tony Blair et du président Bush junior afin de déclarer leur guerre. L’Histoire nous a déjà dit que tout ça, il a été une mémorable faillite. « Guerre juste », « guerre préventive », « guerre d’ingérence» ? Des oxymores, des expressions qui viennent d’alimenter et justifier un vocabulaire belliciste et des mensonges pour d’intérêts économiques géopolitiques de la part de nos démocraties encore impérialistes et néocoloniales.

 

Le moyen de la guerre est la faillite de la politique et dans la raison d’être la plus haute de la diplomatie. Si la politique et la diplomatie ne sont pas efficaces, tout ça signifie que nous n’avons pas de leaders. Nous n’avons pas des hommes d’État illuminés qui savent anticiper l’avenir plutôt que le poursuivre en se soumettant. Signifie encore que nos commis d’État n’ont pas la clairvoyance pour la gestion de la complexité que ce monde contemporain revendique et prétend.

 

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollEconomiePolitiqueWeblogs

La crise syrienne n’a pas été nommée dans la déclaration finale du G20 de Saint-Pétersbourg. La situation en Syrie a été au cœur des conversations bilatérales et multilatérales et pendant le dîner du G20 à Strelna. Le dîner, qui a duré deux heures de plus que prévu, il n’a pas trouvé aucun accord. Selon l’expression du premier ministre italien Enrico Letta, le sommet économique s’est transformé en sommet « syrien ». Le président américain Obama a dit d’avoir franchement parlé de la Syrie avec Poutine. «Nous avons eu une conversation franche et constructive. Nous avons parlé de la Syrie, principal sujet de notre dialogue. Je lui ai dit : je ne pense pas que nous arriverons à nous mettre d’accord, même si après la publication du rapport de l’ONU il lui est plus difficile de rester sur ses positions sur les preuves des attaques chimiques. Nous devons donc aller de l’avant ensemble, même si nous ne sommes pas tous d’accord. L’important est de continuer à travailler ensemble, car par exemple la situation des réfugiés syriens ne fait que s’aggraver. Tout ça, ce n’est pas dans l’intérêt de personne».

 

La guerre civile syrienne a complètement écrasé les sujets économiques. Pourquoi ce silence et cette omission dans la déclaration finale ? Les sherpas ont souligné que le dossier n’était pas officiellement à l’ordre du jour de la réunion du G20. Mais, cette omission énonce au contraire et de manière claire les très grandes divergences parmi les Pays du G20 sur le conflit syrien.

 

Le dossier syrien nous aide de plus à réfléchir encore sur l’utilité ou l’inutilité de ce forum économique. Au-delà de la déclaration politique finale, la question reste toujours la même : le G20 est-il un forum consultatif ou un sommet décisionnaire ? Cette institution internationale sans statut, mais qui s’est réunie à plusieurs reprises depuis le novembre 2008, est-elle un pas en avant sur la voie de l’augmentation du niveau de coordination entre les principaux acteurs mondiaux ?

 

Depuis la crise du 2008, la communauté internationale semble encore avoir quelques difficultés à imaginer l’architecture d’une possible institution de discussions sur les problèmes du monde. Les réunions internationales du G8, G20, par exemple, peuvent-elles être la nouvelle architecture pour gérer les problèmes de cette nouvelle période historique ? Pas du tout ou pas encore ? Reste à savoir si trouver le bon point « G », comme affirme depuis longtemps Hubert Vedrine, changera véritablement quelque chose à la représentativité et à la marche du monde. On s’achemine vers un système baroque fait de multiplication de «G» dans tous les sens. Mais pour autant, continue Hubert Vedrine, pas de gouvernance ni de communauté internationale. Pas de solutions ni de préconisations mondiales. Parce qu’il n’y a pas d’autorité mondiale, pas de vainqueur, comme après la guerre. Pas d’harmonisation d’un monde fondé sur des valeurs communes.

 

Antonio Torrenzano

 

 

 

 

ActualitéBlogrollEconomiePolitiqueWeblogs

Le dossier syrien a été le principal thème abordé pendant la première journée des travaux du forum du G20 à Saint-Pétersbourg. Comme c’était déjà prévisible et comme beaucoup d’analystes l’avaient déjà souligné dans les jours précédents, l’affaire Syrie a dominé l’ouverture de la réunion économique.

 

Des têtes à têtes parmi tous les chefs d’État et de gouvernement se sont développées tout l’après-midi. Une discussion officielle, au contraire, a eu lieu jeudi soir à l’initiative de Vladimir Poutine pendant le diner de gala du G20. Diner traditionnellement consacré aux questions économiques dans les passées éditions. La journée de jeudi a été consacrée à des discussions bilatérales. Barack Obama a rencontré le Premier ministre japonais Shinzo Abe. François Hollande s’est entretenu avec le chef du gouvernement turc Recep Tayyip Erdogan lui aussi favorable à une intervention militaire. Juste avant le diner d’hier soir, les représentants des cinq pays européens présents se sont réunis avec les dirigeants de l’Union européenne pour trouver une position commune. La question syrienne s’annonce compliquée aussi à l’échelle diplomatique.

 

La poignée de main entre le président américain et le président russe à l’ouverture du forum a résumé toute seule la tension qui domine cette réunion internationale de Saint-Pétersbourg. Un autre signe ? Lors du dîner de gala, Vladimir Poutine et Barack Obama auraient dû se retrouver à côté en vertu de l’alphabet cyrillique. Afin de les séparer, c’est l’alphabet romain qui a été employé au dernier moment… Une ambiance glaciale digne de la guerre froide. Pour Moscou et Pékin, les deux Pays qui détiennent un droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU, « la situation au moment présent montre que la solution politique est la seule voie possible pour régler la crise», a ainsi déclaré un porte-parole de la délégation chinoise.

 

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollWeblogs

Comisionado Paulo Sérgio Pinheiro 3Conversation avec Paulo Sergio Pinheiro. Expert des droits sur l’enfance, Rapporteur spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’étude sur la violence contre les enfants. Paulo Sergio Pinheiro est professeur au Centre pour les études sur la violence de l’Université de Sao Paulo (Brésil) et auprès du Watson Institute of International Studies de la Brown University. Il a écrit nombreuses publications sur la démocratie et l’histoire sociale des droits humains. Dans le cadre des Nations Unies, il a recouvert le rôle de Rapporteur spécial sur la situation des droits humains au Myanmar et il a été membre de la Sous-commission pour la protection et promotion des droits humains.

Antonio Torrenzano. Les enfants continuent à être les victimes de graves violations juridiques, soit dans le sud du monde soit dans le nord de la planète.Comment pourrions-nous défendre, de manière plus efficace,l’enfance ?

Paulo Sergio Pinheiro. La violence contre les enfants, il n’est jamais justifiable, comme il nous a aussi rappelé le message du secrétaire général des Nations Unies. Les enfants sont très vulnérable respect à la violence sans aucune distinction entre les riches et les pauvres, dans le nord comme au sud de la planète. Beaucoup d’enfants m’ont raconté leurs violences subies, ils m’ont parlé de leurs peurs, leurs déceptions. Il faut revenir à écouter les enfants. Je me rends compte que c’est un procès trop lourd, compliqué et qu’il y a aussi plusieurs facteurs sociaux qui sont à la base du problème de la violence. Cependant, notre passivité n’a plus d’excuse, nous devons traiter ce problème comme un problème urgent. Ils ont le droit à vivre leur enfance sans violence, sans atteindre demain ou un temps très loin. Nous devons demander au monde de transformer et modifier ces terribles réalités. La vie d’un enfant a une dimension complètement différente respect à celle d’un adulte et, les enfants, ils ne peuvent plus attendre. Si nous n’apportons pas de changements au milieu humain dans un temps très rapide, si la mentalité des communautés où nous vivons il ne change pas, si les lois ne sont pas améliorées, alors chaque jour beaucoup d’enfants seront destinés à devenir adultes sans avoir fréquenté l’école, sans avoir reçu une assistance proportionnée,sans avoir pu disposer d’un milieu sûr et protecteur dans lequel vivre.

Antonio Torrenzano. Est-ce que la violence sur les plus petits peut être prévenue?

Paulo Sergio Pinheiro. La violence n’est pas un simple incident, elle n’arrive pas par hasard, elle peut être certainement prévenue. Les recherches et la collaboration entre différents opérateurs du secteur de la santé et de la justice indiquent que, si les gouvernements affrontent les racines profondes de ce phénomène,la réalité pourra changer. La réponse doit être rapide et efficace et on pourrait adopter de mécanismes de détermination rapide de la violence pour en abattre les effets ravageurs. J’ajoute que les enfants devraient avoir à disposition des points d’écoute sûrs pour dénoncer les violences subies, pendant que les forces de police et la magistrature auraient l’obligation de travailler avec grande précaution pour ne pas exacerber les souffrances d’enfants ou d’adolescents victimes de violences. À la même manière, les auteurs de ces terribles crimes devraient être condamnés à des peines très sévères. Pour terminer mon analyse, j’ajoute que tous les états devraient investir encore plus dans la recherche et dans la récolte des données.C’est évident qu’il est impossible d’améliorer la condition de l’enfance en sachant peu de la vie que les mêmes enfants mènent. Et, il est encore plus inacceptable que la moitié de la population mondiale soit couverte par un système des renseignements pas proportionné. Les gouvernements, pour définir leurs politiques, ils ont besoin plus de renseignements et plus de données sur le problème de la violence: j’ai toujours insisté sur le fait qui reste une des principales causes de notre incapacité à défendre leurs droits. Sans écoute et sans compréhension de leurs préoccupations, nos possibilités de succès pour l’instruction et l’assistance qui leurs doivent avoir sont très basses.

Antonio Torrenzano. Comme l’Accord sur les droits des enfants ?

Paulo Sergio Pinheiro. La Convention sur les droits de l’enfant est un résultat important. Le texte a été ratifié par tous les pays du monde et c’est un traité universel qui fait partie de l’ordre juridique international.Tous les gouvernements l’ont ratifié et ils sont obligés à en réaliser les débuts et, en conséquence, les dispositions. L’étude du secrétaire général des Nations Unies demande aux pays signataires de revoir et améliorer les propres législations en interdisant chaque forme de violence contre l’enfance. Cet objectif doit être atteint d’ici au 2009. C’est clair que toutes les lois ne sont pas des baguettes magiques, ils ne changent pas la réalité d’aujourd’hui au lendemain, mais ils sont des instruments pédagogiques de toute façon forts qui constituent le fondement d’une action efficace. Les fonds affectés par les Nations Unies pour l’enfance sont à présent un fait considérable pour tout l’hémisphère méridional de la planète. L’UNICEF est un formidable instrument pour défendre les droits des enfants et, je crois que, nous avons déjà fait des progrès considérables. Aujourd’hui plus qu’en passé, nous disposons d’un agenda universel pour l’enfance et en termes d’éducation et de dialogue,on peut faire de plus et mieux.Une grande distance reste entre les désirs et la dureté de la réalité. L’important ce n’est pas perdre l’espoir et continuer dans notre engagement au service de cette partie plus faible et exposée de l’humanité.

Antonio Torrenzano

ActualitéBlogrollReligionWeblogs

sua_santità_Dalai_Lama_imageConversation avec Sa Sainteté Tenzin Gyatso, 72 ans, dont 48 ans en exil, quatorzième réincarnation du Dalaï-Lama, guide spirituel du bouddhisme tibétain. L’interview a eu lieu à Milan le huit décembre 2007, pendant la visite de Sa Sainteté en Italie.

Antonio Torrenzano. Votre Sainteté comment vit-il votre peuple ? Les récents rapports d’Amnesty International parlent de moines contraints à abjurer ou forcés à s’expatrier.

Sa Sainteté Dalaï-Lama. La République populaire de la Chine gouverne le Tibet avec des lois semblables à la terreur. Ils nous empêchent de pratiquer notre religion. L’exploitation menace notre territoire et l’environnement. Liberté d’expression n’existe pas et il n’existe pas la liberté de presse. La violation des droits humains est continue. Je crois que ces violations peuvent avoir conséquences négatives pour l’unité et la stabilité de la même République populaire chinoise. Depuis 2002, nous avons eu avec le gouvernement de Pékin six rencontres: à la cinquième rencontre, ils ont reconnu que nous ne cherchions pas l’indépendance, mais l’autonomie comme il recommande la loi fondamentale de l’État chinois. J’avais joui, mais à la fin du juin 2007, ils nous ont accusés de nouveau de séparatisme et intensifié encore une fois la répression.

Antonio Torrenzano. Qu’est-ce qu’il peut faire l’Union européenne ?

Sa Sainteté Dalaï-Lama. L’Union européenne, qui promeut la valeur des droits humains, elle pourra toutes les fois qui rencontreront les dirigeants du gouvernement de Pékin rappeler ces valeurs. Je tourne cet appel aussi aux intellectuels,au monde académique, aux hommes d’affaires qu’ils ont importants rapports d’affaires avec la République populaire chinoise. Je crois que se taire, troquer justice et vérité pour l’argent, il soit une forme de loi du silence et de corruption. J’ai déjà affirmé ma pensée au Président des États-Unis, Mr George W. Bush, au Chancelier allemand M.me Angela Merkel, à Vienne au Chancelier social-démocrate, M. Gusenbauuer. Nous désirons seulement prier et vivre librement au Tibet. Je veux un monde plein de paix, de fraternité entre les hommes et d’un dialogue religieux constructif pour l’avenir.

Antonio Torrenzano. L’homme parfait n’est pas intéressant, ce sont les imperfections de la vie qui se font aimer. Est-ce qu’il existe un point de clairvoyance au-delà des frontières de l’illusion ?

Sa Sainteté le Dalaï-Lama. Il y n’aura pas une paix entre les peuples et il y n’aura pas une paix entre les individus sans justice et vérité et un dialogue entre tous. La justice est un droit inaliénable ! Avoir une vénération pour la vie développe une culture du respect vis-à-vis de chaque vie. En Italie, il a y eu quelque embarras pour ma visite, de l’autre côté, partout j’aille, les dirigeants chinois posent des problèmes aux Pays qui me reçoivent.

Antonio Torrenzano