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Marc Chagal écrivait :«je remercie la destinée pour m’avoir conduit sur les bords du Méditerranéen ». J’ai pensé nombreux de fois à cette phrase quand j’ai rejoint la petite île de Bendor devant le village touristique de Bandol dans le Var.

L’île de Bendor est un îlot rocheux blanc et ocre, d’environ huit hectares, posé sur le bleu de la mer méditerranéenne de la côte varoise. La petite île, elle a été le paradis privé de l’entrepreneur idéaliste Paul Ricard qui avait décidé d’en faire un endroit utopique et un musée à ciel ouvert. Un lieu ouvert aux amis et aux artistes de l’entrepreneur, mais aussi aux touristes curieux.

Sur cet îlot posé sur une mer bleue, Paul Ricard construisit non seulement sa maison de famille, mais aussi un hôtel nommé Le Délos, un joli port qu’il est le plus petit de la mer Méditerranée, de maisonnettes, une galerie d’art, un théâtre et un musée des vins. Le tour de l’ile s’effectue à pied dans presque vingt minutes et pendant la promenade le visiteur peut aussi découvrir des douces et petites criques.

Cet été, l’ile de Bendor dans le centeneire de la naissance de Paul Ricard célébre son créateur et son mécène par nombreux de manifestations dont une exposition rétrospective de l’oeuvre picturale de Paul Ricard auprès de la galerie d’art de Bendor et un symposium de sculpture sur pierre qui accuillera des artistes internationaux entre juillet et le mois d’août.

Pour les visiteurs curieux, plus de renseignements peuvent être consultés sur le site de l’ile de Bendor 83150 Bandol – Fondation Paul Ricard http://www.bendor.com

Antonio Torrenzano

 

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Entre la mer Tyrrhénienne et le merveilleux promontoire de «Cinque Terre» en Ligurie, tous les chemins mènent à Sestri Levante. Si le village de Portofino est la séduction dans cette région, Sestri Levante est la force et les traditions d’une âme tout italienne et méditerranéenne.

Un lieu d’inspiration apte à raviver l’art de vivre, un lieu de vacances qu’offre au quotidien un bouquet de plusieurs humeurs du ciel et harmonies de la terre. Le visiteur éprouve une étrange affectivité face à la beauté, l’élégance et l’indigo de la mer du village de Sestri Levante en Ligurie.

Les couleurs sont infinies, la lumière est intense et essentielle, les reflets de l’eau de la mer une aquarelle. Cet endroit est d’une beauté vraie, sans artifice, pour savourer une parenthèse de vacances et de bien-être absolu.

Antonio Torrenzano

 

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Lipari est une des îles de l’archipel éoliennes au sud de l’Italie entre la péninsule et la Sicile. Cette île est une île volcanique qui date, d’après le plus vieux morceau de lave, de 223000 ans. L’île a connu de nombreuses éruptions successives et la dernière date de 650 à 800 ans après J.-C. L’île mesure 10 km de long et 5 km de large avec deux principaux volcans qui sont le Monte Chirica et le Monte Sant’ Angelo.

En étant une île volcanique, il y a encore aujourd’hui des sources d’eau chaude qui parviennent à la surface. Ces sources sont utilisées comme sources thermales par les habitants et par les vacanciers qui viennent profiter des plages de l’île pendant l’été. Lipari est quand même une île importante pour les cures thermales avec ses sources, mais c’est aussi un endroit extraordinaire pour le tourisme vert. De nombreux chemins mènent au sommet des cratères où il est possible découvrir des fumerolles s’échapper du sol.

Mais, Lipari est-elle aussi une île historique avec de nombreux lieux archéologiques. La forteresse, par exemple, qui se trouve au centre du village exprime bien cela. Mais encore la vieille église normande et le musée archéologique. On retrouve sur l’île des vestiges grecs et romains sous forme de ruines dans le site archéologique de Diana. On trouvera aussi des vestiges médiévaux que sont les tours de guet de la forteresse. Grecques, romaines, normandes, les invasions et les influences multiples ont façonné donc le paysage et la personnalité complexe de cette ile de l’archipel éolien.

Personnalité complexe et multiples influences qui se peuvent d’observer au Musée archéologique surtout dans la salle des masques grecs, des amphores, des vases et d’autres céramiques polychromes éoliennes. Je conseille aussi de rencontrer la chef du Musée, Madeleine Cavalier, une femme extraordinaire, française, qui a cré avec l’archéologue italien Luigi Barnabo Brea ce bijou de musée il y a presque 30 ans. Le Centre d’études éoliennes, en revanche, est une sorte d’association qui centralise toute la littérature et la documentation culturelle et non touristique sur les îles. Ils éditent aussi des très beaux livres sur le cinéma, sur la cuisine éolienne et d’autres photos et tableaux.

Antonio Torrenzano

 

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Entre les sept îles éoliennes, l’ile de Salina est certainement la plus fertile, la plus douce, la plus sensuelle, la plus intrigante, la plus maternelle.

Le profil de l’île est dessiné par deux cratères volcaniques éteints (la Fosse delle Felci et le Mont des Porri), la couleur qui prévaut est le vert émeraude des myrtes, des figues indiennes, avec le violet des Bougainville et le bleu indigo de la mer dans une lumière intense et essentielle. Celle du sud sur tous les tons.

Salina est le parfum intense des herbes aromatiques, le goût frais des pêches et des prunes à peine récoltes, de la granita sicilienne au citron servie avec une petite feuille de basilic frais dans les cafés du petit port de Sainte Marine, l’arôme d’un verre de malvasia de Lipari (le vin doux), ancienne ambroisie des dieux et des guépards.

Du paysage de couleurs nettes à la mer bleu intense, du climat à la table, tout près de l’ile de Salina parle d’un endroit ancien de la mer méditerranéenne.

Un endroit unique, patrimoine de l’humanité pour l’UNESCO, où il est impossible de ne pas s’arrêter à respirer, à réfléchir, à observer, à écrire… sous la couleur d’un ciel sublime et infinie.

Antonio Torrenzano.

 

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Andrea Camilleri, écrivain,scénariste, metteur en scène et producteur pour le théâtre et la télévision, il a découvert dans l’écriture une passion tardive.Quelques uns de ses romans, écrits dans un savoureux mélange d’italien et sicilien, ont pour protagoniste principal une sorte de Maigret sicilien des années 1990 (le commissaire Montalbano). Depuis trois ans, il est best-seller absolu en Italie.La conversation a eu lieu au Port-Empedocle, ville natale de Camilleri.

Antonio Torrenzano. Est-ce que je voudrais commencer notre dialogue par vos souvenirs d’enfance.Quel type d’enfance avez vous vécu au Port-Empedocle?

Andrea Camilleri. Je suis né dans un village qu’il s’appelle Porto Empedocle, environ il y a 80 ans. Et, entre ma maison et la mer, il y avait seulement une file de petites maisons. La première fois qui m’est arrivé la possibilité de me déplacer pour quelque jour à l’intérieur de la Sicile, je ne réussissais pas au prendre le sommeil. À l’aube je me suis rendu compte qui m’était manqué la rumeur de la mer.La mer était dans ma jeunesse partout. Mon enfance a été splendide.J’étais fils unique, deux frères étaient morts premier de moi, donc on peut imaginer comme je venais traité. Mon père était un inspecteur général de la capitainerie du port et mes camarades étaient fils de pêcheurs et paysans. Je voulais être égal à eux et j’ai fait chaque genre de méchancetés comme une vraie charogne. Pour ça, je suis fini en collège.

A.T. Est-ce que la Sicile aide la production narrative? Il me semble encore que dans vos romans il n’ya pas la proverbiale loi du silence des Siciliens ?

Andrea Camilleri. Je crois que ce soit le climat. Gesulado Bufalino, Leonardo Sciascia, Luigi Pirandello ou Giuseppe Tomasi de Lampedusa sans l’humus sicilien quoi auraient-ils été ? Les Siciliens ne sont pas “omertosi”,il suffit seulement savoir décrypter leur manière de raisonner.

A.T. Pourquoi écrivez-vous en pétrissant l’italien et le sicilien?

Andrea Camilleri. Je raconte des histoires.Et celui-ci est la manière dans laquelle elles ont été racontées à moi. J’utilise le même usage pour les raconter à mes petits-enfants. J’ai toujours une vision double des choses. Si tu te sens sicilien et tu écris de la Sicile pendant que tu restes ailleurs, c’est comme rester en même temps en deux lieux. Et voilà qu’alors la réalité n’est pas plus vérité, mais une visionne de la réalité. Si même les physiciens y ils disent que le phénomène en soi n’est pas observable, parce qu’il change seulement pour le fait qui es en train de l’observer.La mer semble changer pas couleur, mais la couleur de l’eau elle ne change jamais.

A.T. Est-ce que j’aimerais comprendre quel est votre rapport entre la vie réelle, le savoir-vivre et l’écriture ?

Andrea Camilleri. À moi la contemplation de mon nombril vraiment ne m’intéresse pas. Si jamais,je préfère la contemplation du nombril d’une charmante femme. Je ne sais pas écrire si je n’entends pas la vie. J’écris dans mon bureau et dans mon bureau il ya la vie, pleine de choses. C’est le même lieu où mon petit-fils tient ses jeux.Une fois je me suis déclaré:mais un vrai écrivain ne vit pas en silence ? Et j’en me suis allé dans une maison à la campagne en Toscane. J’ai été trois jours à écouter le chant des petits oiseaux sans réussir à écrire une ligne. Puis j’ai téléphoné à ma fille, la plus jeune, et j’ai dit à elle:tu entends, envoie-moi tes fils. Mes petits-enfants sont arrivés, des casinisti terribles et, je suis enfin revenu à écrire.Ma femme, elle dit que plus qu’un écrivain je semble un envoyé de guerre.

A.T.Est-ce que comment vous construisez un personnage dans vos romans ?

Andrea Camilleri. Je viens de la tradition théâtrale. Quand je commence à étudier un personnage pour le mettre en scène,je cherche à imaginer comme il parle, il se promène, son caractère. À peu à peu, je lui donne une telle quantité de motivations et, toute déduite par sa manière de raisonner.À ce point je lui mets une veste,une chemise et le personnage commence à tourner pour la maison.Je procède de l’intérieur du personnage vers l’extérieur. Pour arriver enfin à l’entendre bavarder avec le rythme de son discours.

A.T. Le commissaire Montalbano a-t-il pris forme dans cette manière ?

Andrea Camilleri. Ma manière d’écrire est anarchique, je mets sur papier une stimulation et je ne sais pas que élaboration elle pourra avoir. Par le commissaire Montalbano et à travers de lui, je rêve de faire festins… vu que je ne peux pas manger. Pour le reste,je ne partage pas les idées de mon personnage.

Antonio Torrenzano. Est-ce que vous prenez des notes?

Andrea Camilleri. Non,absolument. Je suis en train de mentir ou mieux. Je les prends, mais seul quand je dois écrire quelque chose et je n’ai pas envie. Alors,il me clignote à peine une idée, je me la marque. Mais seul dans cette circonstance. Ils ne se trouveront jamais de note ni la première stesure de mes romans parce que, comme les meilleurs assassins, je ne laisse pas de trace.

Antonio Torrenzano

 

 

 

Bibliographie en langue française:
L’excursion à Tindari, éd. Fleuve noir, 2002; Pirandello:biographie de l’enfant échangé,éd. Flammarion, 2002;La démission de Montalbano, éd. Fleuve noir, 2001;La saison de la chasse, éd. Fayard, 2001;La voix du violon, éd. Fleuve noir, 2001;Le voleur de goûter, éd. Fleuve noir, 2000;La concession du téléphone, éd. Fayard, 1999;L’opéra de Vigàta,éd. Métailié, 1999;Un mois avec Montalbano, éd. Fleuve noir, 1999;La forme de l’eau, éd. Fleuve noir, 1998.

 

 

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Il ya une île en Méditerranée où les citronniers poussent sur les cendres des volcans.Où les pierres scintillent comme du cristal et où les eaux chaudes soulagent les corps meurtris, où l’été, la mer se pare de tons émeraude. La Sicile.

Sur cette île tour à tour envahie par les Grecs, les Arabes et les Normands, les divinités de l’Olympe (Poséïdon, Aphrodite, Dionysos, Éole, Polyphème, les Sirenes) ont toujours leur demeure. Nature généreuse et légendes antiques sont ici. Le voyageur qui s’aventure sur les pentes du Stromboli ou découvre les temples de Sélinonte ne peut que s’interroger sur cet étrange lien qui unit le paysage de Sicile et les mythes fondateurs de la Méditerranée. Des vignes de l’Etna aux brumes du détroit de Messine, tout est ici chargé de merveilleux. Mêmes les fêtes aux apparences les plus catholiques laissent percer une tradition païenne qui remonte à la nuit des temps. Quelle est donc cette Sicile qui a inspiré les plus grands écrivains, à commencer par Homère? Les églises baroques de Noto et les marionnettes du théâtre des pupi la rattachent à l’Europe, mais le sirocco qui y souffle est si chaud qu’on la croirait africaine.

Baignée par trois mers,la Sicile projette vers l’Orient, vers l’Occident méditerranéen et vers l’Italie ses trois bras (les caps Passero,San vito et Peloro), d’où son ancien nom de Tricanie. Ile d’Afrique or d’Europe? Ernest Renan ne tranche pas:“la vue de la Sicile, à la hauteur de Palerme, nous frappa d’admiration.Ce n’est ni la Syrie ni la Grèce;c’est plutôt l’Afrique, quelque chose de torride et de gigantesque, donnant l’idée de l’indomptable et de l’inaccessible”, écrit-il en 1875.D’un point de vue strictement géographique, la Sicile est certes très proche du continent africain. Mais la légende conserve l’idée d’une union entre les deux continents. La tradition bretonne,reprise par les Siciliens,rapporte l’épisode du roi Arthur blessé et transporté par sa soeur, la fée Morgane, dans Avallon, “île fortunée”. Cette île ne serait autre que la Sicile, et le preux chevalier reposerait dans l’Etna. Le mot morgana désigne aujourd’hui un phénomène optique qui permet aux habitants de la Calabre d’apercevoir certains soirs le reflet de Messine dans les eaux du détroit, et à ceux de Messine d’y contempler Reggio Calabre. Seule une fée peut provoquer de tels mirages.

Les mêmes volcans ne constituaient pas seulement une menace pour la Sicile.Sur les pentes de l’Etna, fertilisées par un humus à base de phosphate de potassium, se sont entendues les cultures d’agrumes et d’olives, tandis que formant un saisissant contraste avec la terre noire et les murs de pierre sèche, les bougainvillées, les palmes et les ficus engagent les visiteurs à entreprendre une ascension sur ce toit du monde.L’Etna est sans nul doute le lieu d’élection du mythe.Voilà pourquoi il reste la montagne des montagnes, comme le confirme l’étymologie de son nom dialectal:muncibeddu vient du latin “mons” et de l’arabe “jebel”, et signifie donc le mont des monts.Leonardo Sciascia parle de l’Etna comme “l’énorme chat de la maison, qui tranquillement ronronne et qui, de temps en temps, se réveille, baïlle, avec une lenteur paresseuse s’étire et, d’un distrait coup de patte recouvre une vallée ou l’autre, en effaçant des bourgs,des vignes,des jardins”. Les volcans de Stromboli et Vulcano aux iles éoliennes, grâce aux eaux sulfureuses d’origine volcanique, sont aussi une source de profit autant que l’obsidienne, la pierre ponce ou l’alun. L’extraction de ces produits est bien représentées dans les salles du musée de Lipari.

En contemplant l’un de ses multiples visages, chaque visiteur croit découvrir la vraie Sicile. L’identité des Siciliens, elle, se dissimule sous un silence qu’ils ont érigé en vertu. Ils ne se dévoilent que par leur goût sans limites pour les célébrations et le divertissement. Dans les innombrables fêtes de l’île, sacré et profane, foi et magie s’opposent et se mêlent dans des manifestations qui attestent un héritage cosmopolite.Sicile byzantine de Syracuse,grecque de Catane et d’Agrigente, arabo-berbère de Trapani, normande de Palerme et Messine, pour n’en citer que quelques-unes.Goethe affirmait:“ au centre merveilleux de cette île où convergent tant de rayons de l’histoire”. La Sicile l’on peut aimer sans jamais la comprendre, mais tous les visiteurs qui se trouvent ici se prennent à méditer sur le long parcours de l’humanité,sur le Temps qui semble ici piégé, cerné de tout côté par la mer.

Antonio Torrenzano